Nous rejoindre sur les réseaux

News

Tragédie à Courchevel : le propriétaire d’une résidence mortifère se défend au tribunal

Article

le

Deux saisonniers ont péri dans un incendie en 2019, révélant des conditions de logement indignes. Le propriétaire, jugé pour homicide involontaire, clame son ignorance.

Lors de son procès devant le tribunal correctionnel d’Albertville, le propriétaire d’une résidence de Courchevel a fermement rejeté les accusations de négligence après l’incendie meurtrier de janvier 2019. Eric Claret-Tournier, entrepreneur prospère à la tête de plusieurs établissements dans la station de ski, a assuré n’avoir jamais été alerté sur les défaillances du bâtiment. « Si j’avais su, j’aurais agi sans attendre », a-t-il déclaré, se présentant comme profondément affecté par cette « tragédie ».

Pourtant, les témoignages des locataires et les conclusions de l’enquête dressent un tableau accablant. La résidence Isba, construite dans les années 1950, était dans un état déplorable : extincteurs hors service, système d’évacuation défaillant, portes coupe-feu manquantes. Certains occupants ont même évoqué des réparations sommaires, comme des trous bouchés avec du papier absorbant. Ces carences ont aggravé la propagation des flammes et entravé l’évacuation, causant la mort de deux personnes et blessant grièvement une vingtaine d’autres.

Bien que l’incendie ait été criminel – son auteur a été condamné à la perpétuité –, les enquêteurs ont souligné que les normes de sécurité défaillantes avaient joué un rôle clé dans le drame. Les familles des victimes, présentes à l’audience, ont exprimé leur colère et leur douleur. « Mon oncle est mort piégé dans une chambre minuscule. Cela n’aurait jamais dû arriver », a témoigné une jeune fille en larmes.

Pour les syndicats, ce procès met en lumière un problème plus large : celui des conditions de logement précaires des saisonniers dans les stations de montagne. « Courchevel est l’une des stations les plus chères, mais certains travailleurs vivent dans des taudis », a dénoncé un représentant syndical.

Le verdict, attendu après plusieurs jours d’audience, pourrait marquer un tournant dans la lutte contre l’habitat indigne en milieu alpin.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus