France
Santé: l’hôpital, exténué, cherche un second souffle social pour 2022
Lessivé par les vagues de Covid et les plans blancs à répétition, l’hôpital apparaît démoralisé à quatre mois de l’élection présidentielle, mais syndicats et collectifs de soignants espèrent malgré tout pouvoir « peser sur le débat politique ».
Abattement, fatigue, perspectives négatives: l’hôpital présente plusieurs signes cliniques de dépression. « Le moral des troupes est clairement dans les chaussettes », résume Yann Le Baron, secrétaire national de l’Unsa-Santé.
Un diagnostic partagé par d’autres organisations, indépendamment des habituelles bisbilles partisanes. « Tout le monde a l’impression de hurler sans être entendu », explique Olivier Milleron, porte-parole du Collectif inter-hôpitaux.
« On a le sentiment d’être complètement inaudibles », insiste-t-il, alors que « partout on ferme des lits par manque de personnel » et que « la diminution de l’offre de soins est sans précédent ».
« La situation n’a jamais été aussi gravissime », renchérit Marie-Pierre Martin, présidente du Collectif inter-urgences, déplorant qu' »on ne recrute pas à la hauteur des départs » et qu’en bout de chaîne « les patients en paient le prix fort ».
Pour garantir, tant bien que mal, la continuité des soins, « le plan blanc est devenu le fonctionnement ordinaire », relève-t-elle. Avec ce que cela implique de congés annulés, d’heures supplémentaires et d’opérations déprogrammées.
« L’hôpital n’est pas revenu en situation normale depuis des mois », confirme Patrick Bourdillon, secrétaire fédéral de la CGT-Santé, qui parle même « d’effondrement total ».
« On le voit sur le taux d’absentéisme », assure-t-il, pointant une recrudescence des « épuisements professionnels » et de nombreux cas « d’établissements à un cheveu d’envoyer des réquisitions » pour maintenir leur activité.
Cet alarmisme généralisé tranche avec le flegme de l’exécutif, qui relativisait encore mi-décembre les fermetures de lits et les pénuries de personnel. « On ne nie pas les tensions », mais « il n’y a pas de saturation générale », affirmait ainsi le ministère de la Santé, reconnaissant tout de même une « légère » hausse de l’absentéisme au début de l’automne.
Ce constat « nuancé » s’appuyait toutefois sur des chiffres remontant à octobre ou novembre, avant la double vague des variants Delta puis Omicron, qui enfonce le clou sur des soignants épuisés.
« Les gens sont dégoûtés »
« Le pire c’est qu’il n’y a pas de perspective », soupire Didier Birig, secrétaire fédéral de FO-Santé, qui réclame « que le gouvernement ouvre des négociations » pour « parler des effectifs, des lits » dès à présent.
« On ne peut pas se permettre d’attendre six mois avant de commencer à travailler », estime-t-il, pestant contre ces pouvoirs publics qui « ne font rien » et tardent même à concrétiser certaines promesses du « Ségur de la santé », comme la majoration du travail de nuit, des dimanches et des jours fériés.
Signataire de cet accord en juillet 2020, M. Birig entend demander des comptes lors du prochain comité de suivi prévu le 14 janvier, avant une « conférence sur l’hôpital de demain » au siège de FO le 1er février, qui devrait être suivie d’une « décision sur un grand mouvement » sans date préemptée – afin de ne pas empêcher une action avec d’autres organisations.
De son côté, la CGT-Santé et ses alliés de SUD et des collectifs appellent déjà à une journée de mobilisation le 11 janvier, avant un mouvement interprofessionnel plus large (avec FO) le 27 janvier.
L’objectif est clairement de « faire revenir l’hôpital public sur le devant de la scène », souligne M. Bourdillon, déterminé à « peser sur le débat politique » pendant « toute la période électorale », jusqu’aux législatives de juin.
Mais la base est-elle prête à suivre? Après les espoirs soulevés par le Ségur, « la déception est énorme », observe M. Milleron. « Les gens sont dégoûtés. Ils ne se mobilisent plus, ils s’en vont », ajoute-t-il.
Le Collectif inter-hôpitaux souhaite néanmoins « obliger les candidats à se positionner » autour de la quinzaine de propositions qu’il présentera en janvier, notamment la reprise du projet de référendum sur l’hôpital retoqué cet été par le Conseil constitutionnel.
L’Unsa-santé détaillera également en début d’année son « plan Marshall du recrutement et de la formation », qui inclut entre autres une large titularisation des agents contractuels. En attendant, « nous ne prévoyons pas d’appeler à la grève », indique M. Le Baron, car « les collègues sont à bout ».
Télécharger l’application Le Singulier > IOS (iPhone) > Android (Samsung)
Économie
Retraites : Vers une nouvelle taxe pour financer la protection sociale ?
La ministre du Travail envisage une contribution des retraités pour financer la protection sociale. Une mesure qui pourrait toucher jusqu’à 40% des retraités.
Dans un contexte de discussions budgétaires pour 2025, Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail et de l’Emploi, a suggéré sur TF1 le mardi 21 janvier une réorientation des contributions financières vers les retraités, en particulier ceux disposant de pensions supérieures à 2 000 euros. Cette proposition vise à alléger la charge financière actuellement portée principalement par les entreprises et les salariés actifs.
La répartition des coûts de la protection sociale est au cœur des préoccupations gouvernementales. Le financement de la branche autonomie, selon la ministre, repose trop lourdement sur les actifs. Pour pallier cette iniquité, une taxe additionnelle sur les retraités « aisés » est envisagée. L’objectif est de diversifier les sources de financement pour une meilleure équité entre générations.
L’idée d’une contribution basée sur le niveau de pension soulève des questions sur le seuil à partir duquel un retraité est considéré comme « aisé ». La ministre a mentionné des pensions de 2 000 à 2 500 euros comme potentiels seuils, mais elle a précisé que cela restait à discuter. Cette mesure pourrait potentiellement toucher une large partie des retraités, estimée à 40% de cette population.
La proposition d’Astrid Panosyan-Bouvet s’inscrit dans une volonté de solidarité intergénérationnelle. Elle estime que les retraités doivent participer plus activement au financement de la protection sociale, notamment pour couvrir des dépenses comme l’autonomie des personnes âgées. La ministre a chiffré cette contribution potentielle à un montant compris entre 500 et 800 millions d’euros par an, dans le cadre d’un besoin total de 2,5 milliards d’euros.
Cependant, cette idée de taxer les retraités a suscité des réactions variées. Gaëtan Dussausaye, du Rassemblement National, a qualifié cette proposition de « provocation », soulignant l’injustice perçue par certains retraités qui voient déjà leurs pensions rognées par l’inflation et les prélèvements sociaux.
L’analyse de cette proposition montre une volonté de rééquilibrage financier, mais aussi les défis politiques et sociaux qu’elle représente. La mise en œuvre d’une telle taxe nécessiterait une concertation approfondie pour définir les critères de « richesse » des retraités et assurer une acceptation large de la mesure. Le gouvernement devra naviguer avec prudence pour éviter de créer une fracture générationnelle ou de marginaliser une partie de la population qui a déjà contribué toute sa vie au système social.
France
Grippe : l’épidémie continue de s’intensifier en France
L’épidémie de grippe en France atteint des sommets alarmants avec un bilan de 600 décès en une semaine. La vaccination insuffisante et le manque de préparation sont pointés du doigt.
La France est actuellement en proie à une épidémie de grippe d’une ampleur rarement vue depuis 2019. Le nombre de décès liés à cette maladie a atteint un niveau inquiétant, avec 600 morts recensés en une seule semaine. Cette situation critique met en lumière l’importance de la préparation et de la prévention face à des épidémies saisonnières.
Le professeur de médecine d’urgence, Frédéric Lapostolle, a exprimé ses préoccupations quant à l’anticipation insuffisante de cette crise. Selon lui, l’épidémie de grippe n’a pas été prise au sérieux à temps, ce qui a entraîné une montée rapide des cas et des décès. Les indicateurs hospitaliers et de mortalité témoignent de la gravité de la situation, avec des taux de décès nettement supérieurs aux moyennes annuelles.
L’épidémiologiste Sibylle Bernard-Stoecklin, de Santé publique France, confirme cette tendance alarmante. Elle souligne que la transmission rapide du virus pourrait conduire à une surmortalité dépassant les 9 000 à 10 000 décès habituellement enregistrés lors d’une épidémie de grippe. Les données du réseau Sentinelles montrent un taux d’incidence des virus grippaux à 231 nouveaux cas pour 100 000 habitants, bien au-dessus du seuil épidémique fixé à 179 cas.
Santé Publique France a également rapporté une activité hospitalière extrêmement élevée. Entre le 6 et le 12 janvier, 7,3 % des décès en France étaient dus à la grippe. De plus, le réseau Oscour a noté que 5,2 % des patients admis aux urgences durant la première semaine de 2025 souffraient de symptômes grippaux, un chiffre presque cinq fois supérieur à la moyenne habituelle.
Frédéric Lapostolle a également souligné que la vaccination, notamment dans les Ehpad, n’a pas été à la hauteur des attentes. Il déplore un taux de vaccination notoirement insuffisant, ce qui augmente le risque pour les résidents de ces établissements de se retrouver aux urgences. Cette situation souligne l’urgence d’une meilleure campagne de vaccination pour protéger les populations les plus vulnérables.
Face à cette crise, les autorités sanitaires appellent la population à se faire vacciner pour limiter la propagation du virus et réduire la charge sur le système de santé. La grippe, bien que souvent sous-estimée, montre ici son potentiel destructeur lorsqu’elle n’est pas prise en charge de manière proactive.
Cette épidémie de grippe rappelle l’importance de la vaccination et de la préparation pour éviter que de telles situations ne se reproduisent ou ne s’aggravent à l’avenir.
Économie
GiFi arrache un soutien de ses banques pour assurer son avenir
Dans un contexte de difficultés financières, GiFi sécurise un appui bancaire pour sa restructuration. Une nouvelle gouvernance est mise en place pour piloter le futur de l’entreprise.
Le groupe de magasins GiFi, qui emploie 6.000 personnes, a réussi à rallier ses banques autour d’un plan de restructuration ambitieux. Cette initiative vise à assurer la pérennité de l’entreprise en instaurant une gouvernance renouvelée et en définissant une feuille de route stratégique pour les trois années à venir.
Philippe Ginestet, le fondateur de 70 ans de cette chaîne de magasins, annonce son retrait des fonctions opérationnelles, cédant la place à un directoire. « Je quitte mes fonctions opérationnelles avec le sentiment du devoir accompli », déclare-t-il dans un communiqué. Il devient président du conseil de surveillance, tandis que la holding GFG, qu’il contrôle à 60%, reste l’actionnaire majoritaire.
Cette restructuration, qui inclut un plan stratégique de trois ans, vise à redonner un souffle au groupe. L’avocat de GiFi, Me Christophe Dejean, souligne que la conversion partielle de la dette en capital et l’abandon de créances par les banques sont des éléments clés pour la pérennité de la société. Ces mesures, couplées à un apport financier de 100 millions d’euros par M. Ginestet et à des facilités accordées par l’État, offriront à GiFi la flexibilité nécessaire pour poursuivre sa stratégie à court terme.
Les syndicats, bien que conscients des enjeux, expriment un certain soulagement quant au maintien de l’ancrage de l’entreprise à Villeneuve-sur-Lot. Franck Virlogeux, délégué Force ouvrière, se félicite de cette décision qui préserve l’identité locale de l’entreprise. Cependant, ils restent vigilants sur les implications sociales de ce plan financier, anticipant des mesures de réduction d’effectifs.
L’accord de restructuration doit encore être validé par le tribunal de commerce de Toulouse, mais il représente un tournant décisif pour GiFi. Ce plan de renouveau, encore en construction, met l’accent sur l’innovation, le positionnement prix et des économies dans les domaines du marketing et de la logistique. La concurrence accrue, notamment de la part de chaînes comme Action ou de plateformes en ligne comme Temu, ainsi que des difficultés opérationnelles liées à un changement de système informatique, ont mis à mal les performances financières de l’entreprise ces dernières années.
Avec un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros en 2024, GiFi doit désormais naviguer dans un marché en pleine évolution, tout en assurant la stabilité et la croissance pour ses employés et ses partenaires.
-
Balaruc-les-BainsEn Ligne 2 semaines
Balaruc-les-Bains : 784 000 euros perdus aux Thermes, un camouflet pour la commune
-
MarseillanEn Ligne 2 semaines
Marseillan : Les propriétaires n’en peuvent plus des hausses d’impôts !
-
SèteEn Ligne 2 semaines
Sète : Quand François Commeinhes échange le béton pour la douceur marocaine
-
SèteEn Ligne 1 semaine
Sète : François Commeinhes économise 1,1M€ d’impôts grâce à des montages fiscaux
-
SèteEn Ligne 2 semaines
Sète : François Commeinhes face à un premier échec en Cassation
-
SèteEn Ligne 3 semaines
Sète : Bancs Publics à l’honneur dans Grands Reportages sur TF1
-
SèteEn Ligne 2 semaines
Sète : La ville condamnée pour une promesse d’embauche non respectée
-
MèzeEn Ligne 2 semaines
Mèze : une opposition absente, les mèzois lâchés face aux hausses tarifaires