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Économie

Roche mise 50 milliards de dollars sur les États-Unis pour contrer la guerre commerciale

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Le géant pharmaceutique suisse renforce son ancrage américain avec un investissement massif, tandis que les tensions tarifaires menacent le secteur.

Face aux incertitudes liées aux conflits commerciaux, Roche a annoncé un plan d’investissement de 50 milliards de dollars sur cinq ans aux États-Unis. Cette décision stratégique vise à consolider ses infrastructures locales, notamment ses sites de production et de R&D, tout en protégeant ses activités des éventuelles taxes douanières. Le groupe, leader mondial en oncologie, entend ainsi sécuriser son principal marché, qui représente plus de la moitié des revenus de sa branche pharmaceutique.

L’initiative suit celle de Novartis, un autre poids lourd helvétique, qui a récemment dévoilé un engagement similaire de 23 milliards de dollars. Ces mouvements interviennent dans un contexte tendu, où Washington évalue l’impact des importations de médicaments et de semi-conducteurs sur sa sécurité nationale. Pour les analystes, ces investissements pourraient servir de bouclier contre des mesures protectionnistes qui perturberaient les chaînes d’approvisionnement mondiales, avec des conséquences néfastes pour les patients.

Roche précisera prochainement l’emplacement d’un nouveau site industriel, en plus de ses 13 usines et 15 centres de recherche déjà implantés outre-Atlantique. Le projet générera 12 000 emplois, dont 6 500 dans la construction et 1 000 dans la production. À terme, le groupe prévoit d’exporter davantage de médicaments depuis les États-Unis qu’il n’en importera, renforçant ainsi sa balance commerciale positive dans le domaine des diagnostics.

Malgré cette annonce, l’action Roche a légèrement reculé en Bourse, reflétant peut-être les inquiétudes des investisseurs face aux aléas géopolitiques. En 2024, les ventes américaines de sa division pharmaceutique ont atteint près de 25 milliards de francs suisses, confirmant le rôle central du marché nord-américain dans sa croissance. Une stratégie de localisation qui pourrait bien devenir la norme dans un secteur sous pression.

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