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Robert Badinter rejoint le temple des grands hommes

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L’architecte de l’abolition capitale a fait son entrée solennelle au Panthéon, lors d’une cérémonie rendant hommage à son combat humaniste et à son héritage juridique.

Le temple républicain a accueilli jeudi la mémoire de Robert Badinter, figure majeure de la justice française et artisan de l’abolition de la peine de mort. Lors d’une cérémonie empreinte de solennité, le président de la République a salué l’homme dont l’action a marqué l’histoire nationale et incarne, selon ses termes, les Lumières et les principes de l’État de droit. Le chef de l’État s’est engagé à poursuivre le combat en faveur de l’abolition universelle, rappelant que chaque journée devait désormais porter l’esprit du 9 octobre 1981, date de l’adoption de la loi historique.

Sous la voûte du monument parisien, un cénotaphe symbolisant la dépouille de l’ancien ministre et avocat, décédé en février dernier à l’âge de 95 ans, a été installé devant une assistance nombreuse et recueillie. Les mots prononcés par Robert Badinter à la tribune de l’Assemblée nationale en septembre 1981 ont de nouveau résonné, rappelant son plaidoyer pour une justice qui « ne tue plus ». Des extraits de Victor Hugo, précurseur de la cause abolitionniste, ont été lus, tandis que Julien Clerc interprétait « L’assassin assassiné », chanson emblématique de ce même engagement.

Le président a également insisté sur la dimension universaliste du parcours de Robert Badinter, évoquant son combat contre l’antisémitisme et pour la défense des principes démocratiques. Il a dénoncé avec fermeté les actes de profanation commis plus tôt dans la journée sur la sépulture de l’ancien garde des Sceaux, qualifiant ces gestes d’insultes à la mémoire républicaine.

Dans le caveau des révolutionnaires de 1789, où reposent notamment Condorcet et l’abbé Grégoire, des objets symboliques ont été déposés dans le cénotaphe. Parmi eux, la robe d’avocat de Robert Badinter, une copie de son discours abolitionniste et plusieurs ouvrages, dont un de Victor Hugo. Cette panthéonisation, cinquième du quinquennat, s’inscrit dans une tradition républicaine qui honore celles et ceux ayant incarné les valeurs des Lumières et contribué à l’idéal de justice.

Aux côtés de Simone Veil, Joséphine Baker, Maurice Genevoix et Missak Manouchian, Robert Badinter rejoint désormais ce lieu de mémoire dédié aux personnalités ayant marqué la nation. L’historien Marc Bloch doit à son tour y entrer en juin prochain, renforçant ainsi le fil conducteur de ces choix présidentiels, fondés sur l’universalisme et l’attachement aux droits humains.

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