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Producteur tabassé à Paris: enquête pour « violences », trois policiers suspendus

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Trois policiers ont été suspendus jeudi de leurs fonctions après le tabassage d’un producteur de musique, documenté par une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, en pleine polémique sur le droit de filmer les forces de l’ordre en opération et l’évacuation musclée d’un camp de migrants.

Cette nouvelle affaire a éclaté à la faveur de la publication par le site Loopsider d’images qui montrent un homme noir, prénommé « Michel », roué de coups par des fonctionnaires de police dans l’entrée d’un studio de musique du XVIIe arrondissement de la capitale.

« On m’a dit +sale nègre+ plusieurs fois et en me donnant des coups de poing », a lui-même dénoncé la victime en venant porter plainte, avec son avocate, au siège parisien de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).

« Je voudrais juste que le travail (de l’IGPN, ndlr) soit fait », a-t-il dit au sortir de sa déposition. « Je n’ai aucun doute là-dessus », a-t-il ajouté.

Sitôt les images diffusées sur les réseaux sociaux, M. Darmanin a demandé au préfet de police de Paris Didier Lallement de suspendre les policiers concernés.

Trois d’entre eux ont été suspendus, selon une source proche du dossier. La préfecture de police a demandé la suspension d’un quatrième policier, arrivé en renfort et soupçonné d’avoir lancé une grenade lacrymogène dans le studio de musique. Le dossier est « en cours d’instruction », a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.

Dans une rare déclaration publique, le procureur de Paris Rémy Heitz a souhaité que l’IGPN, saisie du dossier, enquête « le plus rapidement possible ». « C’est une affaire extrêmement importante à mes yeux et que je suis personnellement depuis samedi », a-t-il dit à l’AFP.

Selon leur procès verbal consulté par l’AFP, les trois policiers suspendus sont intervenus samedi dernier pour tenter d’interpeller « Michel » pour défaut de port du masque. « Alors que nous tentons de l’intercepter, il nous entraîne de force dans le bâtiment », écrivent-ils.

Enquêtes

Sur les images de vidéosurveillance de ce studio, également consultées par l’AFP, on voit les trois fonctionnaires de police entrer dans le studio en agrippant l’homme puis le frapper à coups de poing, de pied ou de matraque.

Dans leur rapport, les policiers ont écrit que l’homme les avait frappés.

Selon ces mêmes images, « Michel » résiste en refusant de se laisser embarquer, puis tente de se protéger le visage et le corps. Il ne semble pas porter de coups. La scène dure cinq minutes.

Dans un second temps, des personnes qui se trouvaient dans le sous-sol du studio parviennent à rejoindre l’entrée, provoquant le repli des policiers à l’extérieur et la fermeture de la porte du studio. Les policiers tentent ensuite de forcer la porte et jettent à l’intérieur du studio une grenade lacrymogène.

Suite à cette interpellation, l’homme a dans un premier temps été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « rébellion ».

Mais le parquet de Paris a classé cette enquête et ouvert mardi une nouvelle procédure cette fois pour « violences par personnes dépositaires de l’autorité publique » et « faux en écriture publique ».

Sollicitée par l’AFP, la Défenseure des droits a indiqué avoir elle aussi avoir ouvert une enquête.

« Si nous n’avions pas les vidéos, mon client serait peut-être actuellement en prison », a dit à l’AFP, Me Hafida El Ali, avocate de Michel.

« Agression insoutenable »

Son client bénéficie d’une incapacité totale de travail (ITT) de six jours. C’est « assez surprenant compte tenu des coups qui lui ont été portés », a dit Me El Ali, assurant qu’une nouvelle expertise allait avoir lieu.

« Sur ces images, ce n’est pas une police républicaine, mais une milice barbare hors de contrôle », a dénoncé sur Twitter Jean-Luc Mélenchon (LFI). « Le préfet Lallement doit partir. La police doit être reprise en main. »

« Tolérance zéro contre le racisme et contre cette violence, qui n’ont pas leur place dans notre République », a de son côté tweeté Christophe Castaner, patron des députés LREM et ancien ministre de l’Intérieur.

« J’ai mal à ma France » a aussi tweeté l’emblématique joueur de football Antoine Griezmann, en mentionnant Gérald Darmanin. Samuel Umtiti, son coéquipier chez les Bleus, a également partagé la vidéo, déjà vue plus de sept millions de fois sur les réseaux sociaux jeudi en début de soirée.

Cette affaire survient après l’adoption cette semaine par l’Assemblée nationale de la proposition de loi « Sécurité globale », qui suscite de vives critiques de la part des journalistes, des défenseurs des libertés et de l’opposition.

Elle survient également trois jours après l’évacuation musclée, lundi soir, d’un camp de migrants place de la République à Paris.

Le parquet de Paris a ouvert deux enquêtes relatives à des faits de « violences » dont sont soupçonnés des policiers sur un migrant et un journaliste.

Selon son entourage, le ministre de l’Intérieur doit rendre public jeudi soir au journal de 20H00 de France 2 les conclusions de l’enquête qu’il a demandée à l’IGPN sur cette opération.

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Économie

Auchan annonce 2 389 suppressions de postes pour relancer sa croissance

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Auchan annonce 2 389 suppressions de postes pour relancer sa croissance

Le groupe de distribution Auchan, après des années de turbulences financières, prévoit la suppression de 2 389 emplois en France dans le cadre d’un plan de redressement. Cette restructuration affectera les sièges, les hypermarchés et entraînera la fermeture de plusieurs points de vente.

Le groupe nordiste Auchan, appartenant au puissant groupe familial Mulliez, a annoncé ce mardi 5 novembre une réduction importante de ses effectifs en France. À l’instar de son concurrent Casino, qui a récemment engagé des démarches similaires, l’enseigne prévoit de supprimer précisément 2 389 postes parmi ses 54 000 salariés. Ce plan vise à rétablir la compétitivité et à réorganiser les activités du distributeur en difficulté, en consolidant sa logistique et en adoptant une nouvelle stratégie commerciale.

Le détail du projet de restructuration révèle que 784 postes seront supprimés dans les sièges de l’entreprise, tandis que 915 postes disparaîtront dans les hypermarchés. De plus, dix magasins, incluant des hypermarchés et des points de proximité, cesseront leur activité, ce qui entraînera la perte de 466 emplois supplémentaires. Plusieurs fonctions au sein des hypermarchés sont également appelées à disparaître, notamment celles de responsables commerciaux, de conseillers en vente, ainsi que des postes liés à la gestion de la masse salariale et à la sécurité.

Afin d’atténuer l’impact social de cette décision, la direction d’Auchan affirme vouloir limiter les licenciements secs. Un plan d’accompagnement a été proposé, intégrant des formations de reconversion, des congés de reclassement et des dispositifs de départ volontaire pour soutenir les salariés touchés.

Face à des années de déclin financier, Auchan espère, par cette réorganisation, retrouver une dynamique de croissance et redéfinir sa présence sur le marché français.

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France

Samuel Patry : Un procès sous haute tension pour juger les instigateurs de la haine

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Samuel Patry : Un procès sous haute tension pour juger les instigateurs de la haine

Quatre ans après l’assassinat brutal de Samuel Paty, un procès historique s’ouvre pour juger ceux accusés d’avoir participé à la campagne de haine contre le professeur d’histoire. Huit adultes comparaissent pour répondre de leurs actes devant la cour d’assises spéciale de Paris.

L’assassinat de Samuel Paty, décapité le 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine par Abdoullakh Anzorov, un jeune radicalisé, continue de hanter la société française. Aujourd’hui, huit adultes sont appelés à la barre de la cour d’assises spéciale de Paris pour répondre de leur implication présumée dans cette tragédie. Parmi eux, deux amis de l’assaillant, accusés de complicité d’assassinat terroriste, risquent la réclusion criminelle à perpétuité. Les six autres, accusés de participation à une association de malfaiteurs terroriste, encourent des peines de 30 ans de prison.

Ce procès est d’autant plus marquant que l’accusation dénonce une chaîne d’actes délibérés ayant désigné Samuel Paty comme une cible. En effet, deux des accusés, Brahim Chnina, père de la collégienne à l’origine de fausses accusations contre le professeur, et Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste, sont suspectés d’avoir relayé les mensonges de l’adolescente sur les réseaux sociaux. Ces publications, selon les enquêteurs, visaient à attiser la haine et ont contribué à la mise en danger du professeur, figure aujourd’hui devenue symbole de la lutte contre le fanatisme en France.

La révélation de la vulnérabilité de Samuel Paty dans les jours précédant son assassinat renforce le sentiment d’incompréhension et de tragédie. Menacé après un cours sur la liberté d’expression, il avait manifesté sa peur auprès de ses collègues, mais n’a reçu aucune protection, alors qu’il était déjà dans la ligne de mire d’individus radicalisés. Les échanges avec ses collègues, où il confie son sentiment d’insécurité et ses demandes de soutien, témoignent de l’angoisse qui l’habitait, tristement symbolisée par le marteau retrouvé dans son sac à dos, dérisoire tentative de protection personnelle.

La cour présidée par le magistrat Franck Zientara, qui a déjà dirigé le procès de l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, se réunit au sein de la salle des grands procès du palais de justice de Paris, renforçant le caractère historique et symbolique de cette audience. Les débats promettent d’être intenses, avec la participation du Parquet national antiterroriste représenté par Nicolas Braconnay et Marine Valentin, qui rappelleront les enjeux de cette affaire emblématique des défis posés par l’islamisme radical en France.

Pour la famille de Samuel Paty, ce procès est une étape cruciale pour obtenir justice, mais également pour susciter une prise de conscience sociétale. Les avocats de Mickaëlle Paty, l’une des sœurs du professeur, expriment l’espoir que cette audience expose la réalité de l’islamisme radical et renforce la vigilance collective face aux menaces terroristes. Jusqu’au 20 décembre, ce procès devrait, au-delà de l’émotion, poser les bases d’une réflexion sur les responsabilités et les mécanismes de propagande haineuse ayant conduit à la mort de cet enseignant.

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Budget 2025 : bras de fer sur la lutte contre la fraude fiscale

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Budget 2025 : bras de fer sur la lutte contre la fraude fiscale

La Commission des finances de l’Assemblée nationale a voté des amendements proposés par le Nouveau Front Populaire, allouant 590 millions d’euros supplémentaires à la lutte contre la fraude fiscale. Ces mesures, qui incluent la création de 4 500 postes, restent toutefois suspendues à l’approbation de l’hémicycle.

Alors que le gouvernement cherche à économiser 60 milliards d’euros pour redresser les finances publiques, la lutte contre l’évasion fiscale est l’un des secteurs visés par les restrictions budgétaires. Cependant, la Commission des finances de l’Assemblée nationale s’est opposée à cette approche, adoptant jeudi plusieurs amendements déposés par le Nouveau Front Populaire (NFP) afin de renforcer les moyens de lutte contre la fraude fiscale. En plus d’injecter 590 millions d’euros supplémentaires, ces amendements prévoient la création de 4 000 postes d’inspecteurs des Finances et 500 postes de douaniers, ainsi que la mise en place d’un service d’expertise pour analyser les schémas de fraude complexes.

Cette décision, qui inclut également le maintien de 550 postes que le gouvernement envisageait de supprimer au sein de la direction générale des finances publiques (DGFiP), a suscité des tensions au sein de la commission. Les députés du groupe présidentiel, menés par Jean-René Cazeneuve, se sont fermement opposés au projet, dénonçant une inflation des besoins budgétaires qui, selon eux, excède largement les contraintes financières. Perrine Goulet, députée MoDem, a également critiqué la démarche, la qualifiant de « surdimensionnée » et regrettant qu’une telle approche ait peu de chances d’aboutir en l’état. À l’inverse, la gauche parlementaire a vigoureusement soutenu l’initiative. Le député LFI Jérôme Legavre, rapporteur du texte, a souligné la situation critique des services de contrôle fiscal, affirmant que « les services sont actuellement à l’os » malgré l’importance cruciale de leur mission.

Cette augmentation de budget doit néanmoins être ratifiée dans l’hémicycle, où les tractations s’annoncent tendues. Le vote solennel sur la partie « recettes » du budget 2025 est prévu le 7 novembre, bien qu’un report de quelques jours reste envisageable. Le gouvernement n’exclut pas le recours à l’article 49.3 de la Constitution, qui permettrait d’adopter le budget sans vote, un outil potentiellement décisif dans un contexte où le soutien à ces amendements n’est pas assuré.

Les données les plus récentes du ministère de l’Économie soulignent l’ampleur de la fraude fiscale en France, avec 15,2 milliards d’euros recouvrés en 2023, un montant en hausse par rapport aux années précédentes. Cependant, des études récentes estiment que moins de 20 % des sommes frauduleuses sont détectées par les autorités, une évaluation qui motive en partie la démarche du NFP en faveur d’un renforcement des moyens de contrôle.

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