Politique
Présidentielle : dernière semaine marathon pour les candidats
L’heure de vérité approche pour les candidats à la présidentielle qui entament une dernière semaine de campagne marathon, avec en point d’orgue des émissions télévisées en soirée et une grosse journée de meetings jeudi.
Nul doute que la guerre en Ukraine s’invitera encore dans leurs interventions, après la découverte à Boutcha de nombreux cadavres de civils dont le meurtre est imputé aux soldats russes. Dans le concert international de condamnations, le président candidat Emmanuel Macron a dénoncé dimanche des images « insoutenables » et affirmé que « les autorités russes » devraient « répondre de ces crimes ».
Après un week-end de meetings pour une bonne partie des candidats dont le premier et a priori unique d’Emmanuel Macron, ils misent désormais sur d’ultimes rendez-vous pour mobiliser leurs électeurs et convaincre les indécis, au moment où les sondeurs craignent une très importante abstention après une campagne atone, d’abord asphyxiée par la crise du Covid puis phagocytée par la guerre en Ukraine.
Quelque 30% des Français pourraient s’abstenir le 10 avril, un niveau record pour un premier tour de présidentielle sous la Ve République, souligne un sondage Ipsos SopraSteria paru dimanche. Une abstention attendue plus forte dans les foyers aux revenus les plus modestes, montre cette étude, alors que le pouvoir d’achat est la priorité des électeurs dans cette campagne.
Et si le duel s’est installé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le chef de l’Etat sortant s’est stabilisé autour de 27% tandis que la candidate d’extrême droite a franchi le seuil des 20% fin mars. Et l’avance du président sortant s’est réduite dans la marge d’erreur (53% contre 47% à Marine Le Pen) inquiétant désormais la macronie.
Derrière, le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon profite d’une dynamique pour s’installer à la troisième place à quelque 15%, devant Valérie Pécresse (LR) et l’autre candidat d’extrême droite Eric Zemmour (Reconquête!), au-coude-à-coude autour de 10%.
« Renverser la table »
Après un mois et demi de campagne a minima, Emmanuel Macron met les bouchées doubles dès lundi matin avec une interview sur France Inter, avant une autre mercredi sur RTL. Il devrait aussi « multiplier les déplacements de terrain », a assuré en fin de semaine un responsable de la majorité.
Les 12 candidats se succèderont mardi soir sur France 2 pour l’émission « Elysée 2022 », avec un temps de parole égal, tandis que TF1 les invite tous deux par deux en début de soirée au fil de la semaine.
Ce sera l’occasion pour les « petits » candidats Philippe Poutou (NPA), Nathalie Arthaud (LO) et Jean Lassalle (Résistons!) de se faire entendre.
Côté meetings, Jean-Luc Mélenchon renoue avec les images de synthèse des hologrammes de la campagne 2017: en chair et en os sur une scène à Lille mardi, il sera simultanément dans 11 autres villes.
La journée de jeudi concentrera à elle seule cinq meetings: ceux de Valérie Pécresse (LR) à Lyon, Marine Le Pen à Perpignan, Fabien Roussel (PCF) à Lille, Philippe Poutou (NPA) à Toulouse, et Yannick Jadot (EELV) à Nantes.
« Il nous reste une semaine pour convaincre, pour renverser la table », et « dimanche prochain, nous allons faire mentir tous ceux qui expliquent que l’élection est jouée », a lancé Valérie Pécresse en meeting dimanche à Paris.
Comme d’autres avant elle, en particulier à gauche, elle a accusé Emmanuel Macron de se présenter comme le seul rempart face à l’extrême droite pour s’assurer de l’emporter au second tour.
« Il ne vous calcule même pas »
Après avoir bénéficié du vote des électeurs sociaux-démocrates en 2017, et du ralliement de ténors de la droite pendant son mandat, Emmanuel Macron a invité samedi « ceux de la social-démocratie au gaullisme, en passant par les écologistes qui ne (l’)ont pas encore rejoint, à le faire ».
Réponse cinglante de l’écologiste Yannick Jadot sur Twitter: « En 2017, les Françaises et les Français pensaient élire Rocard, ils ont élu Sarkozy », et vécu un quinquennat « du déni écologique et de la régression sociale ».
Emmanuel Macron « ne vous calcule même pas », a lancé Anne Hidalgo à ses sympathisants dans son meeting à Paris, appelant les électeurs de gauche à « revenir à leur famille d’origine ». Une façon de s’adresser aussi à ceux qui seraient tentés par l’appel à « voter utile », ou « voter efficace » de Jean-Luc Mélenchon.
Une stratégie également rejetée par Yannick Jadot et le communiste Fabien Roussel qui font valoir qu’au premier tour, c’est le vote « de conviction » qui doit prévaloir.
Politique
L’Assemblée nationale rejette la loi immigration, une déroute pour le gouvernement
L’Assemblée nationale a rejeté lundi le projet de loi sur l’immigration, un coup de tonnerre politique qui sonne comme une déroute à la fois pour le ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin et pour le président Emmanuel Macron.
M. Darmanin s’est immédiatement rendu lundi soir à l’Elysée où il a remis sa démission au président de la République qui l’a refusée. « C’est un échec », a reconnu le ministre sur TF1 lundi soir, tout en fustigeant « l’alliance des contraires » qui a abouti à ce vote.
La Première ministre Elisabeth Borne a de son côté accusé les oppositions de « refuser le débat ».
270 députés ont voté pour la motion de rejet préalable des écologistes, 265 votant contre. Les groupes Les Républicains (LR) et Rassemblement national (RN), qui avaient maintenu ces derniers jours le suspense sur leur vote, ont dévoilé dans l’hémicycle seulement leur intention d’approuver la motion. Neuf députés de la majorité n’ont pas pris part à ce vote qui coupe court à tout débat de fond sur le projet de loi.
L’exécutif peut choisir désormais de laisser le texte poursuivre son parcours législatif au Sénat, pour une deuxième lecture, ou en commission mixte paritaire Sénat-Assemblée, ou encore décider de l’abandonner.
« Nous verrons ce que nous déciderons », a déclaré Gérald Darmanin en précisant que le chef de l’Etat avait demandé que lui soit présentée dès mardi « une suite pour ce texte ».
De leur côté, les trois groupes du camp présidentiel (Renaissance-MoDem-Horizons) ont appelé lundi à ne pas retirer le projet de loi immigration et à poursuivre le « processus législatif (…) le plus rapidement possible ».
Emmanuel Macron attend du gouvernement des propositions pour lever les « blocages » et « aboutir à un texte de loi efficace », a précisé l’Elysée.
Gérald Darmanin, qui s’était fait fort de réussir à trouver une majorité sur ce texte, malgré les multiples avertissements de LR, n’a finalement pas réussi son pari.
A l’Assemblée, la gauche et le RN ont salué debout dans l’hémicycle l’adoption de la motion de rejet, des députés de gauche appelant à la démission du ministre.
Les écologistes ont invité dans un communiqué le gouvernement à tirer les conséquences de sa défaite en retirant « définitivement » son texte. « Abandonnons cette mauvaise loi ! », a commenté sur X le président du groupe PS Boris Vallaud.
La macronie « a fini par exaspérer toutes les oppositions. L’arrogant Darmanin a braqué tout le monde. Le début de la fin est commencé », a commenté le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon.
Ces derniers jours, la majorité ne semblait pas croire à un vote de la motion, estimant qu’il serait très difficile pour LR de refuser le débat sur le projet de loi et de voter à l’unisson des écologistes.
Le président de LR Eric Ciotti, qui n’a cessé ces derniers mois de faire monter la pression sur ce projet de loi, a défendu lundi la « cohérence » d’un vote destiné non pas à « interrompre les débats » mais à faire en sorte qu’ils « se poursuivent sur une base beaucoup plus crédible », en reprenant la version élaborée par les sénateurs en première lecture.
Une majorité des députés LR (40 élus sur 62) a voté pour la motion de rejet, 2 ont voté contre, signe de la relative cohésion des députés du groupe autour de son président Olivier Marleix.
« Nous avons protégé les Français d’un appel d’air migratoire », a estimé pour sa part Marine Le Pen (RN), évoquant devant la presse à l’Assemblée un « désaveu extrêmement puissant pour le gouvernement ».
Les débats avaient débuté à 16H00 sur ce texte, en gestation depuis un an, qui vise notamment à faciliter les expulsions des étrangers jugés dangereux d’un côté et à permettre la régularisation de travailleurs sans-papiers dans certains métiers en tension.
Gérald Darmanin était apparu sur la défensive dans son propos introductif. « Qui a peur du débat? Ceux qui vont, dans une alliance contre-nature, se mettre d’accord pour que les Français ne voient pas les choses avancer? », a-t-il demandé dans l’hémicycle.
« Bien sûr, ce texte mérite d’être amélioré et la main du gouvernement est tendue dans l’intérêt général de tous les Français », a poursuivi le ministre, listant les sujets sur lesquels l’exécutif était prêt à bouger.
Ces propos n’ont pas suffi à convaincre les oppositions. Dans son discours, le député du groupe écologiste Benjamin Lucas s’en était pris avec virulence aux procédés « démagogiques et fallacieux » d’un ministre qui s’est livré à un « vaste marchandage » pour tenter de débaucher les voix qui manquaient au gouvernement.
Il avait pointé plus globalement l' »erreur politique » consistant à croire qu’on pouvait « effacer deux siècles » de clivage droite-gauche et « bâtir un nouveau monde » en agrégeant des « renégats ».
Politique
Marine Le Pen renvoyée en correctionnel dans l’affaire des assistants parlementaires du FN
La présidente du RN et 26 autres personnes dont Jean-Marie Le Pen sont renvoyés en correctionnelle dans l’affaire des assistants parlementaires du FN ont décidé deux juges d’instruction ce vendredi.
Marine Le Pen et 26 personnes dont Jean-Marie Le Pen seront jugés en octobre 2024 par le tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire des assistants parlementaires du FN. La décision a été prise ce vendredi par les deux juges d’instruction en charge du dossier. Marine Le Pen et ces 26 personnes sont soupçonnées d’avoir détourné des fonds européens entre 2014 et 2016 pour rémunérer des eurodéputés qui travaillaient en réalité pour le Front national.
Le 27 mars prochain aura lieu la première audience sur les détournements de fonds publics et complicité tandis que le procès se déroulera entre octobre et novembre 2024, a indiqué le parquet. Marine Le Pen, son père Jean-Marie Le Pen, Wallerand de Saint-Just, l’ancien trésorier du parti et le RN en tant que personne morale seront sur le banc des accusés.
La présidente du RN réfute ces accusations dans un communiqué du parti publié ce vendredi. « Nous contestons formellement les accusations formulées contre nos députés européens et assistants parlementaires », peut-on lire dans le texte du RN qui assure que Marine Le Pen « n’a commis aucune infraction ni irrégularité ». Pour le RN, le renvoi de l’affaire au tribunal correctionnel permettra à Marine Le Pen de « se défendre sur le fond » et « de faire valoir arguments de bon sens ».
France
La célébration d’Hanouka à l’Élysée en présence de Macron fait polémique
La classe politique de tous bords critique le président français pour sa participation à une cérémonie religieuse à l’Elysée.
La séquence fait grincer quelques dents. Alors qu’Emmanuel Macron participait à une cérémonie jeudi soir dans la Salle des fêtes de l’Élysée, pour recevoir le prix Lord Jacobovits – accordé aux chefs d’État et de gouvernement européens (comme Angela Merkel en 2013 ou le roi Felipe en 2016), qui luttent contre l’antisémitisme et défendent la liberté de pratiquer la religion juive – , le chef de l’État a assisté au premier soir de Hanoukka. Plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent en effet le président de la République, aux côtés du grand rabbin de France Haim Korsia, qui allume une bougie, à l’aide d’une autre, sur le chandelier posé sur le pupitre devant lui. Contacté, l’Élysée insiste bien sur le «contexte» de cette soirée, qui ne portait «en aucun cas» sur la célébration de cette fête juive.
Historique !
Allumage de la 1ere bougie de #Hanouka au Palais de @Elysee par le Grand Rabbin de France @HaimKorsia avec @EmmanuelMacron
La petite lumière chasse beaucoup d’obscurité !@PinchasRabbi @ElieKorchia pic.twitter.com/or58WGDhKY— Mendel Samama (@EURORabbi) December 7, 2023
Si Emmanuel Macron n’a bien évidemment participé à aucun acte ou parole religieuse, au nom de la laïcité de l’État et de son devoir de neutralité vis-à-vis de l’ensemble des cultes, ce moment filmé commence à agacer les oppositions. Quelles qu’elles soient. Jeudi soir, le maire LR de Cannes David Lisnard s’est demandé «comment peut-on refuser de participer à une marche civique contre l’antisémitisme au motif incongru et fallacieux de la sauvegarde de l’unité nationale, et célébrer une fête religieuse au sein du palais présidentiel ?» Le chef de l’État n’avait, il est vrai, pas défilé à la grande manifestation du 12 novembre, rassemblant toute la classe politique, y compris les représentants du RN, à l’exception des leaders insoumis.
Comment peut-on refuser de participer à une marche civique contre l’antisémitisme au motif incongru et fallacieux de la sauvegarde de l’unité nationale, et célébrer une fête religieuse au sein du palais présidentiel ?
À ma connaissance, c’est une première. Contraire à la laïcité https://t.co/pYDLYB9iuJ— David Lisnard (@davidlisnard) December 7, 2023
L’Élysée entend tuer la polémique dans l’œuf en affirmant que «plusieurs chefs d’État étrangers» ont déjà pris part à ce genre de célébration religieuse, qui prend généralement place en décembre.
Qu’importe pour la gauche, qui n’a pas été en reste. «Ce soir, le palais de l’Élysée est devenu un lieu de culte. Et dimanche matin, la messe en latin ? Laïcité, quand tu nous tiens», a persiflé le député LFI Adrien Quatennens. L’ancien sénateur et membre du PS David Assouline a, quant à lui, chargé un «président qui navigue à vue, sans principe ni ligne de conduite.» «La République l’attendait pour manifester contre l’antisémitisme il n’était pas là. Laïque, elle ne l’attendait pas pour une fête religieuse à l’Élysée», a-t-il ajouté. Même son de cloche du côté de personnalités plus locales. «La France est une République Laïque, l’Élysée comme les mairies ne peuvent être des lieux de célébration des cultes», a critiqué le maire PS de Montpellier Michael Delafosse.
La France est une République Laïque, l’Elysée comme les mairies ne peuvent être des lieux de célébration des cultes. Le Président de la République doit être le 1 er garant de la Séparation des églises et de l’Etat. https://t.co/YiintpcBh2
— Michaël Delafosse (@MDelafosse) December 7, 2023
Le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), Yonathan Arfi, a jugé vendredi que c’était «une erreur» que le début de la fête juive de Hanouka ait été célébré jeudi soir à l’Élysée, en présence d’Emmanuel Macron. «Effectivement ce n’est pas la place au sein de l’Élysée d’allumer une bougie de Hanouka parce que l’ADN républicain c’est de se tenir loin de tout ce qui est religieux», a estimé Yonathan Arfi au micro de Sud Radio, au lendemain d’un début de polémique qui pointe la remise en cause des principes de laïcité.
🔴 Macron allume une bougie de Hanouka à l’Élysée : « C’est une erreur » selon @Yonathan_Arfi (@Le_CRIF) pic.twitter.com/XPYydLMlun
— Sud Radio (@SudRadio) December 8, 2023
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