Politique
Présidentielle 2022: Valérie Pécresse sera la candidate LR
Fin du suspense: Valérie Pécresse sera la candidate de LR à la présidentielle de 2022, première femme à représenter la droite dans cette élection suprême, et aura la lourde mission de conduire à la bataille une droite menacée d’asphyxie.
La présidente de l’Ile-de-France, favorite avec sa ligne libérale et ferme, a remporté 60,95% des voix à l’issue du congrès, contre 39,05% au très droitier député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti.
« Pour la première fois de son histoire, notre famille politique va se doter d’une femme à l’élection présidentielle », s’est félicitée Valérie Pécresse, en promettant de « tout donner » pour « faire triompher nos convictions ».
« La droite républicaine est de retour », a-t-elle ajouté sous les applaudissements, en promettant de « rassembler » sa famille politique, qui a payé cher ses divisions ces dernières années.
Eric Ciotti s’est aussitôt rangé « derrière Valérie Pécrese qui va porter nos espoirs » et a annoncé qu’il la recevrait lundi dans son village de Saint-Martin-Vésubie, pour un premier déplacement commun.
« Si on est là, tous les candidats, c’est pour montrer l’unité », avait affirmé à son arrivée Xavier Bertrand, pour qui « sans unité il n’y a pas de victoire possible ».
Signe de cette unité, les trois candidats éliminés au premier tour (Xavier Bertrand, Michel Barnier et Philippe Juvin, qui s’étaient rapidement ralliés à Valérie Pécresse) étaient en effet présents au siège de LR.
Porteuse d’une ligne d' »ordre » sur la sécurité et libérale sur l’économie, Valérie Pécresse, ancienne ministre du Budget, s’est plusieurs fois targuée d’être « au barycentre » de la droite et donc capable de la rassembler.
« Je porterai un projet de franche rupture, j’ai le courage de dire et la volonté de faire, je n’aurai pas la main qui tremble face aux adversaires de la République », a-t-elle lancé samedi, en promettant de « redresser les finances de la France ».
Mais « nous ne gagnerons qu’en tournant le dos à la prudence, source d’immobilisme », a averti Eric Ciotti. Car « si notre famille n’assume pas ses valeurs de droite, elle n’arrivera pas à ramener vers elle ceux qui sont partis soit vers Eric Zemmour et Marine Le Pen, soit vers Emmanuel Macron », avait-il averti avant l’annonce des résultats.
« Rassembler »
Devant le siège de LR où s’étaient réunis une vingtaine d’adhérents, Carole, 65 ans, se félicitait du choix d’une femme « hyper dynamique, compétente »: « On est contents ».
« C’est l’union qui gagne. Elle est capable de rassembler toute notre famille », a affirmé Regis Ngoma, 46 ans.
Battu au deuxième tour en 2012, éliminé dès le premier en 2017… LR a certes affiché de beaux scores aux élections intermédiaires (municipales et régionales notamment), mais en 2022, soit il accède au second tour, soit son avenir de grand parti à vocation gouvernementale sera compromis.
Le parti gaulliste reste pour le moment à la traîne dans les sondages, où Valérie Pécresse est créditée de 10 à 11%, loin derrière Emmanuel Macron et l’extrême droite. LR espère que cette faiblesse était due à l’absence de visibilité et que la désignation donnera un coup de fouet à sa candidate dans l’opinion.
Mais le parti doit aussi sortir de la tenaille qui réduit son espace vital, entre la macronie qui tente d’attirer une partie de l’électorat de droite, et l’extrême droite désormais représentée par deux candidats: Marine Le Pen et Eric Zemmour.
Ce dernier a officialisé sa candidature mardi, à la veille de l’ouverture du congrès LR, avant un grand meeting dimanche, au lendemain du résultat du match Pécresse/Ciotti.
Côté majorité, c’est lundi qu’a été lancée la « maison commune » fédérant les paris soutenant la réélection d’Emmanuel Macron.
Valérie Pécresse devra aussi composer en ce début de campagne avec la circulation accrue de l’épidémie de coronavirus qui entrave la tenue du premier meeting prévu samedi 11 décembre.
« Compte tenu des conditions sanitaires évidentes, nous ne tiendrons pas le meeting en physique tel qu’il était prévu », a indiqué Christian Jacob.
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France
Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou
Après la chute historique du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron s’adressera aux Français jeudi soir. Une allocution attendue qui pourrait définir l’avenir politique du pays et du président lui-même.
La chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure à l’Assemblée nationale, a plongé la France dans une crise politique sans précédent depuis des décennies. Cette situation met également le président Emmanuel Macron sous une pression inédite, alors qu’il doit gérer à la fois une majorité relative fragilisée et des appels de l’opposition à sa démission.
Dans ce contexte tendu, l’annonce de l’Élysée d’une allocution présidentielle prévue à 20h jeudi suscite une attente considérable. Le chef de l’État, récemment rentré d’Arabie Saoudite, devra non seulement répondre à l’urgence politique créée par la chute de son Premier ministre, mais aussi rassurer un pays en quête de stabilité. Le silence persistant sur la nomination d’un successeur à Michel Barnier alimente les spéculations, renforçant l’importance de cette prise de parole.
Pour Emmanuel Macron, ce discours est une occasion cruciale de reprendre la main sur le récit politique. Il devra convaincre qu’il est encore en mesure de gouverner face à une Assemblée nationale frondeuse et une opinion publique de plus en plus critique. Ses opposants, notamment La France insoumise, ne manqueront pas de scruter chaque mot, prêts à amplifier la contestation si le message présidentiel ne répond pas aux attentes.
Alors que l’histoire de la Ve République n’a que rarement connu de telles impasses, l’intervention de 20h pourrait être déterminante pour définir non seulement les prochaines étapes institutionnelles, mais également l’avenir d’un mandat déjà marqué par des défis multiples. La France attend des réponses, et c’est désormais à Emmanuel Macron de les fournir.
Politique
Le gouvernement Barnier chute après la motion de censure
La coalition inédite entre la gauche et l’extrême droite a fait chuter le gouvernement Barnier, provoquant une crise politique majeure.
Après seulement trois mois à la tête du gouvernement, Michel Barnier a été contraint de quitter Matignon suite à une motion de censure votée par une alliance improbable entre le Nouveau Front populaire (NFP) et le Rassemblement National (RN). Ce vote, qui a recueilli 331 voix, marque une rupture dans la vie politique française, soulignant les tensions autour du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2025.
Michel Barnier, en tentant de passer en force sa version du texte via l’article 49.3 de la Constitution, s’est exposé à deux motions de censure : l’une du RN et l’autre du NFP. Malgré l’engagement initial du NFP de ne pas voter la motion du RN, la stratégie a évolué. Le RN a finalement soutenu la motion de la gauche, scellant ainsi le sort du gouvernement Barnier. Ce vote, nécessitant la majorité absolue des députés, a démontré une volonté claire de changement au sein de l’Assemblée.
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a dénoncé cette alliance comme une « mélenchonisation » du RN, suggérant que les élus de la gauche radicale cherchent à créer un chaos économique pour forcer la démission du président. Cette critique met en lumière les tensions idéologiques et les stratégies politiques à l’œuvre dans cette crise.
Cet événement est sans précédent depuis 1962, lorsque Georges Pompidou fut renversé par l’Assemblée. À l’époque, le Général De Gaulle avait renommé Pompidou peu après sa démission. Aujourd’hui, Emmanuel Macron, en visite en Arabie Saoudite, est confronté à un choix similaire. Il pourrait reconduire Michel Barnier ou opter pour une nouvelle figure, avec l’urgence de rétablir un gouvernement avant sa rencontre avec Donald Trump à Paris ce week-end.
La gauche, majoritaire à l’Assemblée, réclame un Premier ministre issu de ses rangs, ajoutant une pression supplémentaire sur le choix du président. La situation actuelle illustre non seulement la volatilité de la politique française mais aussi la complexité des alliances et des stratégies dans un contexte de crise économique et sociale.
Politique
Michel Barnier déclenche le 49.3 : le RN et NFP voteront la motion de censure
Le Premier ministre Michel Barnier a activé ce lundi l’article 49.3 pour faire passer le budget de la Sécurité sociale. Une initiative attendue mais risquée, face aux motions de censure annoncées par les Insoumis et le Rassemblement national.
En engageant la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale, Michel Barnier a officialisé l’usage de l’article 49.3, un outil constitutionnel permettant d’adopter un texte sans vote parlementaire, sauf si une motion de censure est validée. Cette manœuvre, appliquée dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, intervient après des discussions infructueuses avec les groupes de la majorité relative, incluant Les Républicains, Horizons, le MoDem et les députés macronistes.
Le recours au 49.3, bien que prévu, a immédiatement déclenché une riposte politique. Le groupe La France insoumise a confirmé le dépôt d’une motion de censure, rapidement suivi par une déclaration similaire du Rassemblement national. Malgré des concessions supplémentaires proposées par le Premier ministre, ces deux blocs d’opposition restent fermement décidés à s’opposer au gouvernement, chacun espérant fédérer une majorité critique.
La situation place Michel Barnier dans une position délicate. Une motion de censure adoptée entraînerait la chute immédiate de son gouvernement, un scénario jugé plausible au regard des alliances potentielles entre les oppositions. La dynamique actuelle souligne les fractures profondes au sein de l’hémicycle, où chaque camp joue une partie cruciale pour l’avenir de l’exécutif.
Alors que les regards se tournent vers les prochains jours, une incertitude plane sur l’équilibre des forces politiques. Si le gouvernement venait à tomber, cela marquerait une nouvelle étape dans l’instabilité institutionnelle que traverse la majorité. Une crise susceptible de redéfinir les rapports de pouvoir entre l’exécutif et un Parlement de plus en plus imprévisible.
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