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Monde

Premiers échanges de tirs Israël-Hamas depuis la trêve à Gaza

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Tirs contrôlés ou nouvelle escalade en gestation? L’aviation israélienne a ciblé mercredi des positions du Hamas dans la bande de Gaza après des lancers de ballons incendiaires vers Israël, premier incident notable entre les deux camps depuis la fin de leur guerre-éclair en mai.

Et ces frappes aériennes sont les premières menées par l’Etat hébreu depuis l’arrivée en fonction dimanche soir d’un nouveau gouvernement mené par l’ancien ministre de la Défense Naftali Bennett ayant mis fin à plus de 12 ans de règne ininterrompu de Benjamin Netanyahu.

Selon des sources palestiniennes, l’aviation israélienne a visé au moins un site à l’est de Khan Younès, ville du sud de Gaza, enclave paupérisée de deux millions d’habitants dont environ un millier d’appartements, de bureaux et de commerces ont été détruits lors de la dernière guerre avec Israël, la quatrième depuis 2008.

Un photographe sur place a d’ailleurs vu des déflagrations, tandis que l’armée israélienne a confirmé dans un communiqué que ses « jets de combat » avaient frappé des sites du Hamas, utilisés notamment pour des « réunions » de ce mouvement armé palestinien, en « représailles » à des lancers de ballons incendiaires mardi ayant provoqué une vingtaine d’incendies en Israël.

Ces frappes et ces tirs de ballons sont les premiers incidents importants entre Israël et Gaza depuis un cessez-le-feu, le 21 mai, ayant mis fin à onze jours d’une guerre-éclair ayant fait 260 morts côté palestinien, dont des enfants, des adolescents et des combattants, et 13 décès en Israël, incluant un enfant, une adolescente et un soldat.

Ces échanges de tirs interviennent en marge d’une marche controversée de militants nationalistes et de l’extrême droite à Jérusalem-Est ayant réuni plus d’un millier de personnes mardi en soirée et dont la tenue faisait craindre la reprise des hostilités entre le Hamas et Israël.

La « retenue »

Les Etats-Unis et l’ONU avaient appelé à la « retenue » avant cette marche controversée que le nouveau gouvernement israélien de Naftali Bennett, en fonction depuis dimanche, avait autorisé tout en balisant son tracé pour éviter des confrontations avec les Palestiniens.

Le mouvement Hamas, qui a fait de la « défense » de Jérusalem son cheval de bataille ces dernières semaines, avait quant à lui menacé Israël de représailles si cette marche s’aventurait notamment dans les quartiers musulmans de la Vieille ville.

Cette « marche des drapeaux » commémore pour les Israéliens « la journée de Jérusalem », soit la conquête et l’annexion par Israël de la partie orientale de la ville sainte en 1967, jugée toutefois illégale au regard du droit international.

Au final, les manifestants, incluant les ténors de l’extrême droite Itamar Ben Gvir et Betzalel Smotrich, se sont rendus sur la place devant la porte de Damas, donnant sur le quartier musulman de la Vieille Ville où se trouve l’Esplanade des mosquées, troisième lieu saint de l’islam.

Bataille pour Jérusalem

Le peuple éternel ne craint pas un long chemin », ont chanté les manifestants, agitant des drapeaux israéliens bleu et blanc. Des cris de « Mort aux Arabes (Palestiniens, ndlr) » ont percé de la foule, selon une équipe de l’AFP sur place.

Or le dernier round d’affrontements entre Israël et le Hamas avait débuté le 10 mai dernier, au jour initialement prévu pour cette marche et après des heurts violents sur l’Esplanade des mosquées entre Palestiniens et policiers israéliens.

Jouant la carte de la « solidarité » avec les centaines de Palestiniens blessés dans ces heurts, le Hamas avait lancé un barrage de roquettes vers de grandes villes d’Israël qui avait répliqué avec des frappes musclées, prélude à cette guerre de onze jours qui s’est achevée à la faveur d’un cessez-le-feu obtenu par une médiation de l’Egypte voisine.

Après la guerre Hamas-Israël, des mouvements d’extrême droite israéliens étaient revenus à la charge afin de tenir finalement la marche. Et ce malgré les appels à l’annuler de la part de députés arabes israéliens, voire du Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh mettant en garde contre de « dangereuses répercussions ».

Selon le Hamas, les « médiateurs » oeuvrant à un cessez-le-feu durable avec Israël ont demandé aux factions palestiniennes de « ne pas s’engager dans une escalade militaire sur la base de la marche des drapeaux » pour éviter de faire capoter les pourparlers visant à consolider le cessez-le-feu.

Ces nouveaux tirs de ballons incendiaires sont-ils pour le Hamas de faire pression sans user de roquettes sur Israël dans ces pourparlers et d’ainsi tester le nouveau gouvernement? En sens inverse, le nouveau gouvernement veut-il montrer au Hamas que chaque tir vers Israël sera suivi de frappes de représailles?

Bref, s’agit-il d’échanges de tirs limités? Ou les deux camps se dirigent-ils vers une nouvelle escalade?

Culture

Insolite : Des retraitées s’invitent sur le podium de la Fashion week de Vienne

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Insolite : Des retraitées s'invitent sur le podium de la Fashion week de Vienne

À la Fashion week de Vienne, des mannequins de 60 à plus de 80 ans ont défilé, brisant les stéréotypes liés à l’âge. Une initiative inédite en Autriche, portée par la créativité et la volonté d’inclusion.

Brigitte Hrdlicka, 63 ans, résume parfaitement l’esprit de cette révolution discrète dans le monde de la mode : « C’est fini, les mamies assises à ne rien faire ». Alors qu’elle met la dernière main à sa création avant le défilé, elle incarne, avec neuf autres retraitées, un changement de regard sur l’âge et la vieillesse. Ces femmes, âgées de 60 à plus de 80 ans, ont défilé sur le podium de la Fashion week de Vienne, dans une célébration de la diversité et de l’inclusion.

Ce projet inédit en Autriche est le fruit de plusieurs mois de travail, où les participantes ont conçu et réalisé leurs tenues à partir de matériaux de récupération. Loin d’être des novices, elles ont été guidées par Irina Reichel, animatrice d’ateliers de couture pour retraités. En voyant ces mannequins d’un jour défiler avec assurance et élégance, le message est clair : l’âge n’est plus une limite, et la mode devient un outil pour déconstruire les préjugés.

Le spectacle, loin d’être une simple performance, revendique une prise de position contre l’âgisme et met en avant une joie de vivre palpable. Sur le podium, chaque femme rayonne, reflétant une pluralité de styles : du léopard audacieux aux robes de mariée colorées, il y en a pour tous les goûts. Ce défilé ne fait pas seulement écho à une tendance globale d’ouverture à la diversité dans la mode, mais il s’impose comme un événement symbolique. Si les icônes comme Naomi Campbell ou Claudia Schiffer ont déjà démontré qu’il est possible de célébrer la beauté à tous les âges, ces femmes viennoises montrent que l’élégance et la modernité n’ont pas d’âge non plus.

Les jeunes spectatrices, admiratives, s’imaginent déjà suivre leur exemple à un âge avancé, tandis que les retraitées comme Verena Heger, 60 ans, applaudissent l’initiative. « Ce n’est pas parce qu’on a plus de 60 ans qu’on fait des choses ringardes ! », s’exclame-t-elle, résumant la fierté et la modernité de cette nouvelle génération de femmes âgées qui refusent d’être invisibles.

Avec son ambiance festive, son tapis rouge et ses créations uniques, ce défilé aura marqué les esprits, prouvant que la mode est un terrain où chacun peut trouver sa place, peu importe son âge.

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Europe

Victoire historique de la justice européenne contre Apple et Google

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Victoire historique de la justice européenne contre Apple et Google

La Cour de justice de l’Union européenne a tranché en faveur de la Commission européenne dans deux affaires majeures impliquant Apple et Google, infligeant des sanctions financières record et marquant un tournant dans la lutte contre les abus des géants de la tech.

Mardi, la justice européenne a confirmé deux décisions aux lourds enjeux financiers, donnant raison à la Commission européenne face à Apple et Google. La commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, s’est félicitée de cette issue, la qualifiant de « grande victoire pour les citoyens européens », soulignant son importance pour l’équité des règles économiques et la justice fiscale.

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), dernière instance dans ces affaires, a ordonné à Apple de rembourser 13 milliards d’euros à l’Irlande, correspondant à des avantages fiscaux illégaux, assimilés à une aide d’État. En parallèle, Google a vu confirmée une amende de 2,4 milliards d’euros pour abus de position dominante, infligée pour avoir favorisé son service de comparaison de prix au détriment de ses concurrents.

L’affaire Apple remonte à 2016, lorsque la Commission européenne avait demandé à l’entreprise de rembourser les impôts non perçus par l’Irlande entre 2003 et 2014. Durant cette période, Apple a rapatrié la majorité de ses bénéfices européens en Irlande, bénéficiant d’un taux d’imposition presque nul, allant de 1 % à 0,005 %. En 2020, le Tribunal de l’UE avait annulé cette décision, infligeant un sérieux revers à Margrethe Vestager. Cependant, en novembre 2023, l’avocat général de la CJUE avait recommandé d’annuler ce jugement initial et de renvoyer l’affaire au tribunal. La Cour a finalement confirmé que l’Irlande avait accordé une aide illégale à Apple, scellant ainsi l’obligation de remboursement. Apple a réitéré son désaccord, affirmant que l’entreprise n’avait bénéficié d’aucun traitement fiscal particulier.

Dans l’autre dossier, la CJUE a confirmé la sanction de 2,4 milliards d’euros imposée à Google pour avoir abusé de sa position dominante en favorisant son comparateur Google Shopping dans les résultats de recherche, rendant ses concurrents quasiment invisibles pour les utilisateurs. Cette amende, imposée en 2017, est l’une des nombreuses sanctions financières infligées à Google pour des pratiques anticoncurrentielles, le total des amendes infligées au groupe dépassant les 8 milliards d’euros. Google a exprimé sa déception face à ce verdict, rappelant avoir déjà ajusté ses pratiques en 2017 pour répondre aux exigences européennes.

Ces décisions marquent un tournant dans la régulation des géants de la technologie, tant en Europe qu’aux États-Unis, où Google fait également face à plusieurs enquêtes et procès. Elles réaffirment la volonté de la Commission européenne de réguler les pratiques des entreprises multinationales pour garantir une concurrence équitable et une fiscalité juste au sein de l’Union.

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Europe

Rome envisage de faire payer l’accès à la fontaine de Trevi

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Rome envisage de faire payer l'accès à la fontaine de Trevi

Face à l’afflux massif de visiteurs à la fontaine de Trevi, la municipalité de Rome étudie l’idée d’instaurer un accès payant pour les touristes. Cette mesure vise à protéger ce site emblématique tout en préservant l’expérience locale et culturelle des Romains.

La fontaine de Trevi, chef-d’œuvre baroque et symbole incontournable de la Ville éternelle, attire chaque année des millions de touristes. Afin de répondre au défi croissant du surtourisme, les autorités romaines envisagent de mettre en place un système de gestion plus strict de l’accès à ce lieu mythique. Alessandro Onorato, adjoint au tourisme à la mairie, a ainsi suggéré l’instauration d’horaires d’accès précis et de quotas de visiteurs pour mieux encadrer la foule et limiter les débordements.

Cette initiative, encore à l’étude, proposerait aux visiteurs de réserver des créneaux horaires, un dispositif permettant de contrôler non seulement le flux des touristes, mais aussi leurs comportements souvent inappropriés. L’un des objectifs principaux est d’éviter des scènes de désordre, telles que la consommation de nourriture sur les marches entourant la fontaine. Onorato a précisé que ce système de réservation ne serait pas une source de revenus pour la ville : les Romains auraient un accès gratuit, tandis que les touristes étrangers se verraient demander un modeste droit d’entrée d’un euro.

Toutefois, il n’y a encore aucune décision ferme. Un porte-parole de la municipalité a tempéré l’enthousiasme autour de ce projet en rappelant qu’il ne s’agit pour l’instant que d’une ébauche d’idée. Pourtant, le problème du tourisme de masse devient de plus en plus pressant, avec un nombre croissant de visiteurs dans la capitale italienne. Ce phénomène devrait s’intensifier à l’approche du Jubilé de 2025, une année sainte qui pourrait attirer près de 30 millions de personnes à Rome et au Vatican.

Rome n’est pas la seule ville italienne confrontée à ce défi. Venise, autre site emblématique, a déjà testé un système de billets payants pour les visiteurs à la journée lors des périodes d’affluence, une mesure destinée à canaliser les flux touristiques. Parallèlement, le gouvernement de Giorgia Meloni réfléchit à une hausse significative de la taxe de séjour, une proposition qui suscite la colère des professionnels du secteur touristique, craignant une baisse de la fréquentation.

Outre la gestion des flux, les autorités romaines veulent également préserver le centre historique de la capitale en limitant l’ouverture de nouvelles structures d’hébergement touristique. Toutefois, ce pouvoir échappe pour l’instant à la municipalité. Si elle peut encadrer l’implantation de nouveaux restaurants et fast-foods dans cette zone, elle n’a pas la compétence pour réguler le développement des chambres d’hôtes ou des logements de vacances.

La volonté de Rome d’encadrer l’accès à ses trésors culturels illustre bien le dilemme auquel sont confrontées les grandes métropoles européennes : préserver leur patrimoine tout en accueillant un tourisme toujours plus florissant.

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