Monde
Nouveaux raids musclés d’Israël sur Gaza après des barrages de roquettes
L’escalade militaire entre le Hamas et Israël se poursuit mercredi matin avec de nouvelles frappes israéliennes sur la bande de Gaza, après une pluie de roquettes lancées par le mouvement islamiste vers plusieurs villes israéliennes, dont la métropole Tel-Aviv.
Après une nuit marquée par des échanges de tirs entre le Hamas et Israël, l’armée israélienne a indiqué avoir achevé mercredi à l’aube une nouvelle et vaste « série de raids, frappant des maisons qui appartenaient à des membres de haut rang de l’organisation terroriste Hamas ».
Le mouvement islamiste a indiqué que ces « raids successifs » avaient abouti à la destruction du quartier général de la police, sans préciser s’il y avait eu des victimes.
Ces nouvelles frappes, les plus importantes depuis la guerre de 2014 dans l’enclave selon l’armée, font suite aux centaines de roquettes tirées dans la nuit depuis l’enclave palestinienne vers le sol israélien.
Après une première volée de roquettes en direction de Tel-Aviv mardi soir, le Hamas a indiqué dans la nuit lancer plus de 220 nouveaux missiles vers Tel-Aviv et Beersheva (sud), où les sirènes d’alarme ont retenti.
Le Jihad islamique, deuxième groupe armé palestinien de Gaza dont au moins deux commandants ont péri dans des raids israéliens, a annoncé avoir mené tôt mercredi une « frappe puissante contre l’ennemi, avec 100 missiles tirés ».
La communauté internationale a appelé au calme face à cette flambée de violence, la pire depuis des années entre le Hamas et l’Etat hébreu.
Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU se tiendra mercredi à huis clos, la deuxième en trois jours, d’après des sources diplomatiques.
« Raclée »
Côté palestinien, les attaques israéliennes menées avec des avions de chasse et des hélicoptères de combat ont fait au moins 35 morts parmi lesquels 12 enfants, et au moins 230 blessés, selon le ministère de la Santé à Gaza.
En Israël, ce sont cinq personnes qui ont été tuées au total dans les tirs de roquettes et des dizaines d’autres ont été blessées, selon la police et les services de secours.
Le Hamas a d’abord tiré mardi soir un barrage de roquettes vers Tel-Aviv après la destruction complète d’un immeuble d’une douzaine d’étages dans le centre de la ville de Gaza, dans lequel des ténors du mouvement avaient leurs bureaux.
Faisant état de la destruction d’un autre immeuble, comportant les locaux d’une télévision locale, des logements et des commerces sur neuf étages, le Hamas a annoncé une nouvelle salve de roquettes.
Israël et le Hamas se dirigent vers une « guerre à grande échelle », a prévenu mardi l’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient Tor Wennesland, alors que l’escalade des violences ne laisse présager, pour l’instant, aucun signe d’apaisement.
« Il y a encore beaucoup de cibles dans le viseur, ce n’est que le début », a affirmé le ministre de la Défense Benny Gantz, ancien chef de l’armée lors de la guerre de Gaza en 2014, tandis que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé que le Hamas « allait se prendre une raclée à laquelle il ne s’attend pas ».
Dans une intervention télévisée, le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh s’est lui dit « prêt » à en découdre.
« Si (Israël) veut une escalade, la résistance est prête et si (Israël) veut arrêter nous sommes prêts aussi », a-t-il déclaré, en appelant les forces de l’ordre israéliennes à se retirer de l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, troisième lieu saint de l’islam mais théâtre ces derniers jours de heurts entre policiers israéliens et manifestants palestiniens ayant fait plus de 700 blessés.
Trêve ?
Les violences se sont étendues mardi soir à plusieurs localités arabes israéliennes. La police a arrêté 21 suspects lors des violentes manifestations à Jisr A-Zarqa et Wadi Ara (nord).
A Lod, qui jouxte l’aéroport international Ben Gourion où les vols ont été temporairement suspendus, un état d’urgence a été décrété après des « émeutes » de la minorité arabe, d’après la police.
Face aux violences, le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra mercredi une nouvelle réunion à huis clos en urgence, la deuxième en trois jours, d’après des sources diplomatiques.
La première réunion lundi s’était soldée sans aucune déclaration commune en raison de réticences des Etats-Unis à adopter un texte « à ce stade ».
Des sources diplomatiques avaient affirmé lundi que l’ONU, avec l’aide du Qatar et de l’Egypte, avait amorcé une médiation auprès des parties « concernées » afin d’obtenir une désescalade.
Mais Le Caire a affirmé mardi avoir tenté en vain jusqu’à présent de discuter avec Israël pour apaiser les tensions.
Interrogé sur cette médiation, le porte-parole de l’armée israélienne, Jonathan Conricus a rétorqué mardi: « Je ne crois pas que mes commandants soient au courant ou particulièrement intéressés ».
Europe
Accord UE-Mercosur: von der Leyen veut avancer, un bloc de pays autour de la France entend bloquer
À Montevideo, Ursula von der Leyen tente de faire avancer l’accord UE-Mercosur, mais un front de résistance mené par la France menace de le faire échouer.
L’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur, un projet ambitieux visant à créer un marché de plus de 700 millions de consommateurs, se trouve à un tournant décisif. Alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’efforce de finaliser les négociations lors du sommet du Mercosur à Montevideo, une coalition de pays européens, emmenée par la France, s’emploie à bloquer le processus.
Les discussions autour de cet accord, initiées en 1999, ont récemment connu un regain d’intérêt sous l’impulsion de plusieurs pays clés. Le Brésil, l’Allemagne et l’Espagne notamment, souhaitent conclure avant l’entrée en fonction de Donald Trump, qui menace de renforcer les droits de douane. Le ministre uruguayen des Affaires étrangères, Omar Paganini, a évoqué des « détails minimes » restant à régler, laissant entendre que l’accord pourrait être scellé dès vendredi. Cependant, la réalité des négociations est plus complexe.
Von der Leyen, optimiste quant à la finalisation de l’accord, a posté sur X : « La ligne d’arrivée est en vue. Travaillons ensemble, franchissons-la. » Pourtant, cette perspective est loin de faire l’unanimité. En France, le président Emmanuel Macron a clairement exprimé son opposition, déclarant que l’accord est « inacceptable en l’état ». Il a réitéré son engagement à défendre la « souveraineté agricole » française, une position soutenue par l’Elysée sur les réseaux sociaux.
Cette opposition n’est pas isolée. La France a réussi à rallier d’autres pays européens à sa cause. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, et l’Italie, par la voix de ses sources gouvernementales, ont également manifesté leur désapprobation. Ces pays exigent des garanties supplémentaires pour protéger leurs secteurs agricoles, craignant une concurrence déloyale de la part des produits sud-américains. Pour bloquer l’accord, il suffirait que la France et trois autres pays représentant plus de 35% de la population de l’UE s’y opposent.
Les défenseurs de l’accord mettent en avant les avantages économiques, notamment pour les exportateurs européens qui pourraient bénéficier de nouveaux débouchés, et l’importance de ne pas laisser le champ libre à la Chine. Toutefois, les critiques, principalement des ONG et des mouvements de gauche, soulignent les risques environnementaux, notamment l’accélération de la déforestation en Amazonie et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Greenpeace a qualifié le texte de « désastreux » pour l’environnement, privilégiant les profits des entreprises.
En France, les agriculteurs, inquiets de la concurrence que pourrait engendrer cet accord, ont multiplié les manifestations pour exprimer leur désaccord. La tension autour de cet accord illustre les divergences d’intérêts entre les besoins économiques à court terme et les considérations écologiques et sociales à long terme.
L’avenir de l’accord UE-Mercosur dépendra donc non seulement des négociations techniques, mais aussi de la capacité des pays européens à concilier leurs intérêts divergents. La conférence de presse conjointe prévue à l’issue du sommet pourrait apporter des éclaircissements, mais il est clair que la route vers la ratification est encore semée d’embûches.
Europe
Grève au journal britannique The Guardian contre la vente de son édition dominicale
En réponse à la vente potentielle de The Observer, les journalistes du Guardian et de son édition dominicale entament une grève inédite depuis un demi-siècle.
Les journalistes du journal britannique The Guardian, ainsi que ceux de son édition du dimanche, The Observer, se sont mobilisés pour une grève de 48 heures, un événement marquant car il s’agit de la première action de ce type en plus de cinquante ans. Cette grève, qui coïncide avec le 233ème anniversaire de la première parution de The Observer, vise à contester la décision du Guardian Media Group (GMG) de vendre ce vénérable hebdomadaire à Tortoise Media, un site d’actualité lancé en 2019.
Le GMG avait annoncé en septembre dernier son intention de céder The Observer, reconnu par le Guinness World Records comme le plus ancien journal dominical au monde. Le syndicat National Union of Journalists (NUJ) a réagi avec vigueur, appelant à cette grève pour exprimer le mécontentement général face à ce projet de vente. Laura Davison, secrétaire générale du NUJ, a souligné l’importance de The Observer dans le paysage médiatique britannique et a plaidé pour une réévaluation des options afin de garantir un avenir pérenne pour les deux publications.
La vente à Tortoise Media, dirigé par James Harding, ancien rédacteur en chef du Times et de la BBC, et Matthew Barzun, ancien ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni, soulève des inquiétudes quant à l’avenir éditorial et la ligne directrice de The Observer. Les journalistes craignent que cette transaction ne modifie l’identité unique et la mission de ce journal, qui a été acquis par le Guardian Media Group en 1993.
Cette action syndicale met en lumière les tensions croissantes entre les impératifs économiques des groupes de presse et les aspirations professionnelles des journalistes à préserver l’indépendance et l’intégrité de leur travail. La grève, bien que symbolique, témoigne d’un engagement profond des rédacteurs à défendre un journal qui a marqué l’histoire du journalisme britannique.
Le débat sur l’avenir de The Observer est loin d’être clos, et cette grève pourrait bien être le prélude à des négociations plus approfondies entre les parties prenantes pour trouver une solution qui respecte l’héritage de ce journal emblématique tout en répondant aux défis contemporains de l’industrie des médias.
Monde
Biden gracie son fils Hunter avant de quitter la Maison Blanche
Dans un geste inattendu, le président Joe Biden gracie son fils Hunter, malgré ses précédentes promesses de non-intervention. Cette décision soulève des questions sur l’impartialité du système judiciaire américain.
Dans les dernières semaines de sa présidence, Joe Biden a pris la décision controversée de gracier son fils Hunter, impliqué dans des affaires de fraude fiscale et de détention illégale d’arme à feu. Cette action, bien que conforme à la tradition des présidents américains d’accorder des grâces à des proches, remet en question l’intégrité du processus judiciaire et l’indépendance de la justice.
Hunter Biden, âgé de 54 ans, avait plaidé coupable en septembre pour fraude fiscale à Los Angeles, une affaire qui aurait pu lui valoir jusqu’à 17 ans de prison. De plus, il était également confronté à des accusations pour avoir menti sur son addiction aux drogues lors de l’achat d’une arme, un délit passible de 25 ans d’emprisonnement dans l’État du Delaware, où réside la famille Biden.
Joe Biden, dans un communiqué, a défendu la décision en affirmant que son fils a été ciblé uniquement en raison de son lien de parenté avec lui, qualifiant cette poursuite de « sélective et injuste ». Il a souligné que les accusations contre Hunter sont nées après que des opposants politiques au Congrès aient initié des enquêtes visant à attaquer sa présidence.
Cette grâce intervient dans un contexte politique tendu, où le système judiciaire est déjà sous le feu des critiques. Donald Trump, le président élu, a récemment nommé des fidèles à des postes clés au sein du FBI et du ministère de la Justice, ce qui a alimenté les débats sur l’indépendance de ces institutions. L’ironie réside dans le fait que Trump lui-même a promis de gracier les personnes impliquées dans l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021, un acte qu’il qualifie d’injustice judiciaire.
Les avocats de Hunter Biden ont toujours maintenu que leur client n’aurait pas été poursuivi s’il n’était pas le fils du président. Hunter a lui-même exprimé son intention de consacrer sa vie à aider ceux qui luttent contre les mêmes problèmes qu’il a affrontés, notamment la dépendance. Il a également remboursé ses arriérés d’impôts et les pénalités associées, bien que l’accord initial pour éviter la prison ait été rompu à la dernière minute.
Cette affaire a été une source de discorde pour la famille Biden, particulièrement pendant cette année électorale où les Républicains ont accusé le fils du président de bénéficier d’un traitement de faveur. La décision de Joe Biden de gracier Hunter, malgré ses précédentes déclarations de non-intervention, pourrait alimenter davantage les critiques sur la politisation du système judiciaire américain et l’utilisation de la grâce présidentielle pour des fins personnelles.
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