Nous rejoindre sur les réseaux

Économie

Nairobi en ébullition : colère populaire et violences policières lors de la présentation du budget

Article

le

La capitale kényane a de nouveau été le théâtre de heurts entre forces de l’ordre et manifestants, alors que le gouvernement tentait d’apaiser les tensions avec un budget moins austère que l’an dernier.

Des scènes de confrontation ont marqué jeudi le centre de Nairobi, où plusieurs centaines de personnes ont défié les interdictions pour exprimer leur mécontentement. Les forces de sécurité ont eu recours aux gaz lacrymogènes pour disperser la foule, tandis que des projectiles étaient lancés en direction des policiers. Cet épisode tendu intervient dans un contexte particulièrement sensible, alors que les autorités présentaient leur projet budgétaire devant le Parlement.

L’atmosphère reste électrique depuis les violentes manifestations de 2024, qui avaient fait plusieurs dizaines de victimes. Le gouvernement semble avoir tiré les leçons du passé en évitant cette fois des mesures fiscales trop brutales sur les ménages. La stratégie consiste désormais à cibler davantage les entreprises et à combler les failles fiscales, tout en réduisant certaines dépenses publiques. Une approche qui n’a pas suffi à calmer la rue, où la colère est désormais alimentée par de récents cas de violences policières.

La mort suspecte d’un jeune enseignant en détention a particulièrement enflammé les esprits. Les conclusions des experts médicaux, contredisant la version officielle du suicide, ont jeté de l’huile sur le feu. Plusieurs fonctionnaires de police ont été suspendus, mais les protestataires réclament des mesures plus radicales, dont la démission du vice-commandant des forces de l’ordre.

Sur le front économique, les défis restent immenses pour cette nation d’Afrique de l’Est, dont la dette extérieure pèse lourdement sur les finances publiques. Les prévisions de croissance ont été revues à la baisse, et les négociations avec le FMI se poursuivent dans un climat d’incertitude. Si le nouveau budget semble moins provocateur que celui qui avait mis le feu aux poudres l’année dernière, il suscite déjà des critiques dans le monde des affaires, notamment concernant certaines dispositions fiscales.

Cette nouvelle flambée de tension illustre la fragilité du climat social au Kenya, où la défiance envers les institutions ne cesse de croître. Entre scandales de corruption, difficultés économiques et méthodes policières controversées, les autorités doivent composer avec une population de plus en plus exaspérée, prête à descendre dans la rue au moindre prétexte.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus