Économie
Marguerite Bérard brise le plafond de verre en prenant les rênes d’ABN AMRO
Une Française à la tête d’une grande banque européenne : un tournant historique pour le secteur financier.
Marguerite Bérard vient d’écrire une page d’histoire en devenant la première Française à diriger une institution bancaire majeure en Europe. Nommée présidente d’ABN AMRO, la banque néerlandaise, elle succède à une lignée de dirigeants masculins, marquant ainsi une étape symbolique pour la parité dans le milieu financier.
Son parcours exemplaire, forgé entre hautes sphères politiques et géants bancaires français, a préparé le terrain pour cette ascension. Après des années passées au sein de BPCE puis de BNP Paribas, où elle a piloté avec brio la banque commerciale en France, elle quitte soudainement l’établissement en 2024. Un départ qui, loin d’être un recul, lui ouvre aujourd’hui les portes d’un nouveau défi à l’étranger.
Issue d’une famille marquée par l’élite administrative – mère banquière, père préfet –, Marguerite Bérard a suivi la voie de l’excellence. Diplômée de Sciences Po, major de sa promotion à l’ENA devant Emmanuel Macron, elle a ensuite gravi les échelons avec une détermination sans faille. Après un passage remarqué dans les cabinets ministériels sous Nicolas Sarkozy, elle bifurque vers le privé en 2012, où son pragmatisme et son sens stratégique s’imposent rapidement.
À la tête d’ABN AMRO, elle hérite d’un établissement en pleine mutation, encore marqué par sa nationalisation lors de la crise de 2008. Le gouvernement néerlandais envisage désormais de réduire sa participation, un chantier complexe qui exigera finesse politique et vision à long terme.
Femme de réseaux et intellectuelle avertie, Marguerite Bérard cultive une image à multiples facettes. Passionnée de littérature et de psychologie économique – elle cite souvent Daniel Kahneman –, elle partage volontiers ses réflexions sur les réseaux sociaux. Mais derrière cette apparente ouverture, certains relèvent une ambition sans concession et une approche parfois calculée des relations professionnelles.
Mère de deux enfants, elle a également exploré l’écriture, publiant un thriller financier sous pseudonyme. Une diversité de talents qui illustre sa capacité à conjuguer rigueur bancaire et créativité.
Son arrivée à Amsterdam marque un nouveau chapitre, tant pour elle que pour le monde de la finance européenne. Reste à voir comment cette dirigeante hors normes saura imprimer sa marque sur une institution en quête de renouveau.
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