Occitanie
Manifestation contre l’autoroute A69 : entre 5 000 et 10 000 manifestants, deux entreprises prises pour cibles
Des milliers de manifestants s’opposent au projet, mais des militants violents déclenchent des incendies dans des entreprises sous-traitantes.
Ce samedi, un impressionnant rassemblement a eu lieu dans le département du Tarn, où des milliers de manifestants se sont mobilisés contre le projet d’autoroute A69, visant à relier Toulouse à Castres. Alors que la grande majorité de la manifestation s’est déroulée dans le calme, des incidents violents ont éclaté lorsque des militants plus radicaux ont déclenché des incendies dans deux entreprises sous-traitantes du chantier.
Selon les organisateurs, plus de 10 000 manifestants ont participé à cette mobilisation, tandis que la préfecture du Tarn a estimé le nombre à 5 000 personnes. Les manifestants ont exprimé leur opposition au projet d’autoroute A69 en clamant haut et fort leur slogan « Non au macadam ! » au cours de cet événement.
🔴 Contre l'#A69, plus de 10.000 personnes à Saïx manifestent joyeusement, montent une ZAD sur le chantier et envahissent les sites de bétonneurs !
[…] pic.twitter.com/SfkoGZGJx3
— Les Soulèvements de la Terre (@lessoulevements) October 21, 2023
La mobilisation s’est déroulée principalement de manière pacifique, avec des manifestants défilant sur la route derrière des tracteurs de la Confédération paysanne. Cependant, un groupe de militants, décrits par la préfecture comme « presque tous cagoulés, vêtus de noir, casqués », s’est détaché du cortège principal pour se diriger vers la cimenterie Carayon et l’entreprise du BTP Bardou et fils, toutes deux impliquées dans le chantier de l’A69.
Dans la cimenterie, des incendies ont été déclenchés, endommageant un algeco, trois véhicules toupies, et un engin de travaux publics. Les militants ont également « dégradé le bâtiment » de l’entreprise Bardou et ont arraché ses clôtures avant d’être repoussés par les forces de l’ordre. Sept interpellations ont eu lieu, et les forces de l’ordre ont fait usage de 74 grenades lacrymogènes pour maintenir l’ordre.
Manifestation A69 | Après avoir été empêchés par les manifestants, qui ont été dégagés par les forces de l'ordre, les sapeurs-pompiers peuvent intervenir sur le lieu de l'incendie. pic.twitter.com/9Qlj74UevS
— Préfet du Tarn (@prefet81) October 21, 2023
La mobilisation a été marquée par des messages forts contre le projet d’autoroute A69, les manifestants exprimant leur préoccupation quant à l’impact environnemental du projet. Certains ont souligné l’incohérence du projet par rapport à l’urgence climatique, plaidant en faveur de solutions de transport plus respectueuses de l’environnement, telles que les transports en commun et les trains.
Des banderoles et pancartes ont été arborées, avec des slogans créatifs tels que « Faites des 69, pas l’A69 », « L’A69 finira en cul-de-sac », « Des prairies, pas des Ferrari » et « Plus de légumes, moins de bitume ».
Le collectif La Voie est libre, en collaboration avec d’autres associations et syndicats, a organisé la manifestation, se félicitant de l’empathie suscitée par leur lutte. Un sondage réalisé récemment a montré que 61% des habitants du Tarn et de la Haute-Garonne étaient favorables à l’abandon du projet d’autoroute, tandis que 82% se sont prononcés en faveur d’un référendum local.
L’entreprise Atosca, de son côté, s’appuyant sur un sondage différent, a souligné que 53% des Français soutiennent le projet d’autoroute et a rappelé que 40% du budget du chantier a déjà été engagé.
Malgré ces chiffres, les opposants au projet espèrent toujours que le chantier sera stoppé. En fin d’après-midi, les manifestants sont retournés à leur campement à Saïx, où certains militants ont investi des maisons expropriées par le chantier pour créer une Zone à Défendre (ZAD) baptisée « CremZAD ».
Le chantier de l’A69, qui vise à réduire de 20 minutes le trajet entre Castres et Toulouse, a repris après une suspension en fin de semaine précédente. Le gouvernement affirme être « déterminé à faire aboutir ce projet, qui a été décidé démocratiquement et confirmé systématiquement par le juge. »
Cependant, les opposants restent convaincus que le projet peut encore être abandonné, s’appuyant sur le succès de la mobilisation contre l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique.
La préfecture avait déployé quelque 1 600 policiers et gendarmes pour encadrer la manifestation, soit deux fois plus que lors d’une précédente mobilisation contre l’A69 au printemps dernier.
Occitanie
Planète : Le port de Leucate adopte une innovation écologique pour le nettoyage des bateaux
Dans le port de Leucate, les plaisanciers bénéficient désormais d’un système innovant de lavage de bateaux en circuit fermé, utilisant principalement de l’eau de mer, malgré les restrictions d’eau imposées par la sécheresse.
Les plaisanciers de Leucate peuvent désormais nettoyer leurs bateaux grâce à un dispositif innovant qui recycle l’eau utilisée. Cette solution permet de réduire la consommation d’eau douce, vitale en période de sécheresse. Le port a mis en place une cuve de 10.000 litres remplie en hiver, à partir de laquelle l’eau est pompée pour les nettoyages. L’eau utilisée est ensuite filtrée, dépolluée et réinjectée dans la cuve, permettant un fonctionnement en quasi-circuit fermé.
L’ingéniosité du système repose sur la compensation des pertes d’eau par évaporation, qui représentent environ 10% de la consommation totale. Ces pertes sont compensées par la récupération des eaux de pluie et un système de désalinisation de l’eau de mer. Ce dispositif, d’un coût de 170.000 euros, devrait permettre de réaliser environ 1.000 carénages annuels pour un port accueillant 1.500 bateaux.
Les autorités portuaires et les plaisanciers saluent cette innovation. Jean-Claude Pilon, un plaisancier de 79 ans venu spécialement du port de Canet-en-Roussillon, témoigne de la facilité retrouvée pour préparer son voilier pour l’été. Le maire de Leucate, Michel Py, souligne l’importance de cette initiative pour l’économie locale, fortement dépendante des activités de carénage.
Les niveaux des nappes phréatiques restant critiques, des solutions alternatives étaient nécessaires. Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) confirme que les pluies printanières n’ont pas suffi à recharger les nappes. Ainsi, la nouvelle installation à Leucate, utilisant une quantité d’eau équivalente à celle d’une piscine de 25 mètres par an, représente une avancée majeure pour la gestion durable des ressources en eau.
L’initiative est également saluée par les experts en traitement des eaux usées. Christelle Wisniewski, professeur à l’université de Montpellier, apprécie la vision circulaire du projet tout en soulignant la nécessité de surveiller la consommation énergétique et la gestion des déchets. Rellumix, l’entreprise derrière le dispositif, assure que la consommation énergétique reste inférieure à 90 kWh par jour et que les polluants sont correctement traités.
Simon Popy, président de la branche Occitanie-Méditerranée de France Nature Environnement, voit dans cette initiative un exemple à suivre pour une consommation d’eau plus responsable. Il suggère également que les plaisanciers pourraient optimiser leur consommation en utilisant davantage d’eau de mer pour les équipements moins fragiles.
Le port de Canet-en-Roussillon, quant à lui, envisage d’adopter une approche similaire, combinant lavage à l’eau de mer et rinçage à l’eau douce. Ces pratiques innovantes montrent qu’il est possible de concilier activités nautiques et préservation des ressources en eau, ouvrant la voie à de nouvelles solutions écologiques pour les ports de la région.
Occitanie
Gérald Darmanin demande l’interdiction de la manifestation contre l’A69, les organisateurs maintiennent la mobilisation
Le ministre de l’Intérieur a ordonné l’interdiction de la manifestation prévue ce week-end contre le chantier de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres, mais les organisateurs persistent.
Gérald Darmanin a demandé au préfet du Tarn d’interdire la manifestation prévue ce week-end contre le chantier controversé de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres, mais les organisateurs ont annoncé le maintien de la mobilisation. La manifestation, soutenue notamment par les Soulèvements de la Terre et des collectifs écologistes locaux, est prévue pour attirer jusqu’à 5 000 personnes, dont « 600 black blocs (…) qui veulent en découdre avec les forces de l’ordre, s’en prendre aux biens, attaquer des personnes », a déclaré le ministre de l’Intérieur lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.
« Des contrôles de zone ont commencé à avoir lieu et depuis lundi, des couteaux, des marteaux, des haches sont saisis dans les véhicules », a précisé Gérald Darmanin. Au total, « ce seront 1 000 gendarmes et policiers qui seront mobilisés », selon le préfet du Tarn, Michel Vilbois, qui a ajouté que « des patrouilles de gendarmerie seront également effectuées sur des entreprises considérées comme +cibles potentielles+ ».
Le préfet a souligné que « notre objectif n’est pas d’aller à la confrontation et le premier signe est justement l’interdiction de la manifestation ».
Etienne Fauteux, porte-parole de La Voie est libre, collectif écologiste à l’origine de la mobilisation, affirme que les trois jours de manifestation, de vendredi à dimanche, se dérouleront comme prévu. « On maintient la manifestation. Cette interdiction est une atteinte démesurée aux libertés fondamentales. Cela marque un virage autoritaire de la part du gouvernement », a-t-il dit.
« On attend 15 000 personnes. On est un mouvement d’opposition des plus forts en France », assure-t-il. « Interdire, c’est disproportionné et injustifié. Il veut installer un climat de peur alors que c’est une manifestation massive et populaire. Les gens viennent pour lutter contre la destruction de leur territoire ».
Pour Claire Dujardin, avocate des opposants à l’A69, « il y a une sorte de banalisation, de généralisation des interdictions de manifester dès qu’il s’agit de militants écologistes ». Elle ajoute que l’interdiction, en prévoyant des violences, « va créer la possibilité d’organiser une opération de maintien de l’ordre extrêmement développée, d’utiliser la force et les armes et de créer de fait des affrontements ».
La construction de cette portion d’autoroute de 53 km, qui réduirait d’une vingtaine de minutes le trajet Castres-Toulouse, fait l’objet d’une importante contestation depuis plusieurs mois. Plusieurs engins utilisés pour les travaux de construction ont été incendiés sur le chantier ces dernières semaines.
Lors de la séance de questions au gouvernement, le député Renaissance du Tarn, Jean Terlier, avait demandé l’interdiction de la mobilisation, dénonçant l’objectif annoncé des opposants de « bloquer les chantiers de l’A69 et de reprendre les terres accaparées par le concessionnaire Atosca/NGE ».
Fin avril à Toulouse, un cortège d’opposants à ce projet d’autoroute avait réuni entre 1 550 personnes (préfecture) et 5 000 manifestants (organisateurs) dans une ambiance festive. Le préfet du Tarn a récemment réaffirmé la volonté sans faille de l’État de faire aboutir ce chantier, soulignant avoir « toujours eu les moyens pour faire face » aux protestations.
L’autoroute devrait être mise en circulation fin 2025.
Occitanie
Occitanie : la qualité de l’air dégradée en raison de particules de sable
La qualité de l’air en Occitanie connaît une dégradation significative ce dimanche dans cinq départements, en raison du vent fort de sud transportant des particules de sable provenant du Sahara, selon un rapport d’Atmo Occitanie.
L’observatoire Atmo Occitanie, qui surveille quotidiennement la qualité de l’air, alerte sur la présence d’une masse d’air chargée de particules désertiques, principalement concentrée dans une zone située au pied des Pyrénées.
Aujourd’hui 7 avril et demain 8 avril, épisode de #pollution en #Occitanie [départements 09, 31, 32, 65 et 66] https://t.co/5RpP4lYbHf pic.twitter.com/B4wep75ObD
— Atmo OCCITANIE (@Atmo_oc) April 7, 2024
Dans les départements de la Haute-Garonne, du Gers, de l’Ariège, des Pyrénées-Orientales et des Hautes-Pyrénées, l’indice de qualité de l’air devrait atteindre le niveau 4 (mauvais) ce dimanche, sur une échelle de 1 (bon) à 6 (extrêmement mauvais).
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