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Le Sénat adopte deux mesures phares sur l’immigration portées par Bruno Retailleau

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Le ministre de l’Intérieur voit ses propositions sur la rétention administrative et les prestations sociales validées par la chambre haute, suscitant des réactions contrastées.

Le Sénat, dominé par la droite, a approuvé ce mercredi 19 mars deux textes législatifs défendus par Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur. Ces propositions visent à durcir les conditions de rétention pour les étrangers jugés dangereux et à encadrer l’accès aux aides sociales pour les migrants. Ces décisions marquent une avancée significative dans la politique migratoire du gouvernement, tout en provoquant de vives réactions dans l’opposition.

Le premier texte propose d’allonger la durée maximale de rétention administrative pour les étrangers condamnés pour des crimes ou délits graves, comme les violences ou les agressions sexuelles. Actuellement limitée à 90 jours, cette durée pourrait passer à 180 jours, voire 210 jours dans certains cas. Cette mesure s’appliquerait aux individus frappés d’une décision d’éloignement et ayant écopé d’une peine d’au moins cinq ans de prison.

Le second texte, quant à lui, concerne les migrants en situation régulière. Il prévoit de conditionner l’accès à certaines prestations sociales, telles que les allocations familiales ou les aides au logement, à une résidence continue en France d’au moins deux ans. Cette proposition fait écho à une décision du Conseil constitutionnel en avril 2024, qui avait jugé une condition de cinq ans disproportionnée. Les Républicains ont donc ajusté cette durée pour la rendre plus acceptable.

Ces mesures ont immédiatement suscité des critiques du côté de la gauche. Patrick Kanner, chef des sénateurs socialistes, a dénoncé une instrumentalisation du Sénat au profit des ambitions politiques de Bruno Retailleau, qualifiant cette démarche de « retaillisation » de la chambre haute. Pour l’opposition, ces textes s’inscrivent dans une logique de durcissement excessif, loin des valeurs d’accueil et de solidarité.

Ces propositions interviennent dans un contexte où le ministre de l’Intérieur est régulièrement critiqué par le Rassemblement national pour son manque de fermeté sur les questions migratoires. Avec l’adoption de ces textes, Bruno Retailleau semble vouloir accélérer son agenda et répondre aux attentes de son électorat, tout en renforçant son positionnement politique à l’approche des échéances électorales.

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