Ekrem Imamoglu, principal rival du président Erdogan, a été interpellé à son domicile. Cette arrestation intervient dans un contexte de tensions croissantes, alors que sa candidature à la présidentielle de 2028 est menacée.
Le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, a été arrêté mercredi 19 mars 2025 par les forces de l’ordre turques. Cette interpellation, survenue à son domicile, marque un tournant dans la confrontation politique entre l’opposition et le pouvoir en place. Imamoglu, figure emblématique du Parti républicain du peuple (CHP), est considéré comme l’un des principaux adversaires du président Recep Tayyip Erdogan.
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux peu avant son arrestation, Imamoglu a dénoncé l’arrivée massive de policiers à son domicile. « Des centaines d’agents sont à ma porte. Je m’en remets à ma nation », a-t-il déclaré, tout en préparant sa cravate, montrant une détermination calme face à cette situation tendue. Selon des sources proches, il a ensuite été conduit dans un commissariat d’Istanbul pour y être interrogé.
Cette arrestation survient dans un contexte politique particulièrement tendu. La veille, le diplôme universitaire d’Imamoglu a été invalidé, une décision qui compromet sérieusement sa capacité à se présenter à l’élection présidentielle de 2028. Cette annulation, perçue comme une manœuvre politique, a suscité l’indignation de ses partisans et des observateurs internationaux.
Les autorités ont également interdit tout rassemblement public jusqu’à dimanche, empêchant ainsi les manifestations de soutien prévues en faveur du maire d’Istanbul. Imamoglu devait être officiellement désigné comme candidat de son parti pour la présidentielle de 2028 lors d’une réunion prévue ce week-end. Cette arrestation semble donc viser à entraver ses ambitions politiques et à affaiblir l’opposition.
Depuis plusieurs mois, Imamoglu fait l’objet de multiples procédures judiciaires, alimentant les critiques sur une instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Son arrestation, combinée à l’annulation de son diplôme, soulève des questions sur l’état de la démocratie en Turquie et sur les méthodes employées pour réduire au silence les voix dissidentes.
Cette escalade politique intervient dans un pays déjà marqué par des tensions sociales et économiques croissantes. L’arrestation d’Imamoglu pourrait exacerber ces divisions, alors que la Turquie s’approche d’une nouvelle échéance électorale majeure.