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Le gypaète barbu, un géant fragile qui reconquiert lentement les cieux du Vercors

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Après un siècle d’absence, ce rapace emblématique retrouve peu à peu son territoire alpin, grâce à un ambitieux programme de réintroduction. Mais les menaces persistent.

Dans les hauteurs escarpées du Vercors, une opération délicate se déroule sous le regard attentif d’une équipe de spécialistes. Deux jeunes gypaètes barbus, élevés en captivité, s’apprêtent à être relâchés dans leur milieu naturel. Ces oiseaux majestueux, disparus de la région depuis plus de cent ans, incarnent l’espoir d’une renaissance pour cette espèce classée en danger.

Le gypaète barbu, reconnaissable à son envergure imposante et son régime alimentaire unique – il se nourrit exclusivement d’os – joue un rôle écologique crucial. En nettoyant les carcasses, il limite la propagation de maladies et facilite la gestion des élevages en montagne. Pourtant, malgré son utilité, l’espèce a longtemps été persécutée, conduisant à son extinction locale.

Le programme européen LIFE Gyp’Act, piloté en France par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), vise à reconstituer une population viable. Les deux jeunes rapaces, équipés de balises GPS et marqués pour faciliter leur suivi, rejoignent ainsi une vingtaine de leurs congénères déjà réintroduits dans le massif. La méthode, éprouvée depuis les années 1980 dans les Alpes, repose sur une libération progressive et un suivi rigoureux.

Mais le chemin vers la reconquête reste semé d’embûches. Les collisions avec les lignes électriques, les empoisonnements accidentels et l’essor des parcs éoliens constituent autant de dangers pour ces oiseaux vulnérables. Malgré ces défis, les premiers résultats sont encourageants : plusieurs couples se sont formés dans le Vercors, laissant espérer une reproduction naturelle dans les années à venir.

Cette réintroduction illustre un défi plus large : concilier préservation de la biodiversité et activités humaines. Le retour du gypaète barbu n’est pas seulement une victoire écologique, c’est aussi un symbole de la capacité de l’homme à réparer ses erreurs. Reste à savoir si les efforts consentis suffiront à garantir, cette fois, sa pérennité.

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