Nous rejoindre sur les réseaux

Europe

L’Arménie demande l’aide de la Russie après un regain de tensions avec l’Azerbaïdjan

Article

le

l’armenie-demande-l’aide-de-la-russie-apres-un-regain-de-tensions-avec-l’azerbaidjan

L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont mené vendredi sans succès des pourparlers pour tenter d’apaiser de récentes tensions qui inquiètent la communauté internationale, Erevan affirmant avoir réclamé l’aide militaire de la Russie quelques mois après une guerre sanglante.

S’adressant en fin de journée aux parlementaires, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a affirmé que les négociations commencées dans la journée avaient été suspendues et reprendraient samedi.

« Notre position est claire: les forces azerbaïdjanaises doivent quitter le territoire de l’Arménie », a-t-il ajouté, accusant Bakou de vouloir « inciter à un affrontement militaire » et assurant avoir demandé au président russe Vladimir Poutine « l’assistance de la Fédération de Russie, y compris une assistance militaire ».

La Russie et l’Arménie sont liées par une alliance militaire au sein de l’Organisation du traité de la sécurité collective (OTSC), qui regroupe quatre autres ex-républiques soviétiques.

L’article 2 du traité fondateur de l’OTSC stipule que les signataires s’engagent à discuter d’une réponse collective en cas de menaces pesant sur l’intégrité territoriale d’un Etat membre.

Jeudi, l’Arménie a accusé les forces azerbaïdjanaises d’avoir violé la frontière pour prendre le contrôle de territoires au bord du Lac Sev que se partagent les deux pays. Ce petit lac est situé en haute montagne en lisière d’un territoire que l’Azerbaïdjan a reconquis l’automne dernier lors du conflit au Nagorny Karabakh.

Bakou a rejeté ces accusations qualifiées d' »ahurissantes », affirmant avoir déployé des gardes-frontières sur son propre territoire.

Ce regain de tensions, quelques mois après la guerre, inquiète les pays occidentaux, notamment Washington et Paris qui a réclamé un « retrait immédiat des troupes azerbaïdjanaises du territoire arménien », signifiant son soutien à M. Pachinian. Ce dernier s’est entretenu jeudi soir avec Emmanuel Macron.

Le président français « étudie la possibilité d’inscrire la question à l’ordre du jour du Conseil de sécurité de l’ONU », a d’ailleurs ajouté M. Pachinian vendredi.

Prudence du Kremlin

De leur côté, les Etats-Unis, qui maintiennent de bonnes relations avec les deux rivaux, ont déclaré vendredi avoir pris connaissance de rapports évoquant un retrait des troupes azerbaïdjanaises, les appelant une nouvelle fois à quitter le territoire arménien.

« Les mouvements militaires dans des territoires au centre d’un contentieux sont irresponsables et inutilement provocateurs », a déclaré une porte-parole du département d’Etat américain, Jalina Porter.

« Nous attendons de l’Azerbaïdjan qu’il retire immédiatement ses troupes et cesse toute nouvelle provocation », a-t-elle déclaré.

Le Premier ministre arménien, qui s’est également entretenu avec M. Poutine, avait indiqué dans un communiqué à cette occasion qu’il saisirait l’OTSC pour obtenir un soutien militaire.

Le Kremlin est toutefois resté prudent, indiquant seulement que M. Poutine avait insisté sur la nécessité pour l’Arménie et l’Azerbaïdjan de respecter l’accord de cessation des hostilités, signé sous son égide en novembre, après six semaines de guerre meurtrière pour le contrôle du Nagorny Karabakh.

Selon le porte-parole de la présidence russe, le dirigeant arménien « a communiqué sa préoccupation au président Poutine » durant une conversation téléphonique, mais « Pachinian n’a pas demandé de l’aide ».

« Nous devons être prêts au pire, à défendre notre territoire souverain », a affirmé de son côté le vice-Premier ministre arménien Tigran Avinian.

Le chef de la diplomatie azerbaïdjanaise, Djeyhoun Baïramov s’est lui entretenu avec un haut responsable du département d’Etat américain et a affirmé vouloir « une normalisation de la situation » et confirmé que des pourparlers étaient en cours, selon le ministère azerbaïdjanais.

Dans un communiqué, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a de son côté affirmé que l’UE suivait avec « inquiétude » ces évènements, ajoutant que « la délimitation et la démarcation des frontières doivent être résolues par des négociations ».

L’Azerbaïdjan et l’Arménie se sont affrontés à l’automne 2020 pour le contrôle du Nagorny Karabakh, région séparatiste arménienne en territoire azerbaïdjanais, un conflit qui s’est soldé par plus de 6.000 morts et une défaite d’Erevan, qui a dû rétrocéder d’importants territoires à Bakou.

Malgré un cessez-le-feu signé sous l’égide de Moscou et le déploiement de soldats de la paix russes, les tensions persistent dans la région.

Le conflit du Karabakh entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie déstabilise le Caucase depuis plus de trente ans. Erevan avait remporté au début des années 1990 une première guerre.

Sous pression de l’opposition depuis la défaite militaire de l’automne 2020, Nikol Pachinian est quant à lui en campagne électorale après avoir dû convoquer des législatives anticipées en juin.

Europe

Le Portugal, fleuron européen du cannabis médical

Article

le

Le Portugal, fleuron européen du cannabis médical

Le Portugal se positionne comme un leader européen dans la production de cannabis à usage médical, grâce à des conditions climatiques idéales et une législation avant-gardiste.

Le Portugal émerge comme un acteur clé dans le domaine du cannabis médical en Europe. Grâce à un climat favorable et une réglementation adaptée, le pays attire de nombreuses entreprises pharmaceutiques, se positionnant comme un pionnier sur le marché européen.

Dans la région de Serpa, au sud du Portugal, des ouvriers agricoles récoltent du cannabis destiné à des fins thérapeutiques. José Martins, agronome en charge de cette vaste plantation, souligne que le Portugal bénéficie d’un environnement unique pour cette culture. La région, avec ses collines paisibles et son ensoleillement exceptionnel, offre des conditions idéales pour la croissance du cannabis, réduisant ainsi les coûts énergétiques par rapport aux cultures sous serres.

L’entreprise portugaise FAI Therapeutics, filiale du groupe Iberfar, a investi dans cette filière dès 2022. Cette initiative vise à concurrencer les sociétés étrangères déjà bien implantées dans le pays. Pedro Ferraz da Costa, PDG d’Iberfar, insiste sur la qualité et la sécurité des produits portugais, qui répondent aux exigences internationales grâce à un cadre réglementaire strict mis en place dès 2019.

À Cantanhede, au centre du Portugal, la multinationale canadienne Tilray a établi une importante installation. José Tempero, directeur médical de Tilray, affirme que le Portugal est à l’avant-garde de la production de cannabis médical en Europe. Avec ses serres de 4,4 hectares, Tilray peut produire jusqu’à 27 tonnes de cannabis par an, destinées à divers marchés mondiaux, y compris en Europe, en Amérique latine et en Australie.

Malgré cette expansion, l’accès au cannabis médical pour les patients portugais reste limité. Non remboursé par la sécurité sociale et peu prescrit par les médecins, le cannabis thérapeutique souffre encore d’une certaine stigmatisation. Lara Silva, mère d’une enfant épileptique, témoigne de l’inefficacité du système actuel. Elle doit importer du CBD depuis l’Espagne pour traiter les crises de sa fille, constatant des améliorations significatives.

Le marché mondial du cannabis médical est en pleine croissance, avec une valeur estimée à 16,6 milliards de dollars en 2023, et une projection à plus de 65 milliards en 2030. L’Europe, en particulier, devrait voir sa part du marché bondir de 226 millions de dollars à plus de 1,2 milliard d’ici la fin de la décennie. Le Portugal, avec ses exportations de près de 12 tonnes de produits médicaux à base de cannabis en 2023, principalement vers l’Allemagne, la Pologne, l’Espagne et l’Australie, est bien placé pour capitaliser sur cette tendance.

Cependant, l’acceptation du cannabis médical au Portugal reste un défi. Les patients et les professionnels de santé doivent surmonter les préjugés et les obstacles administratifs pour que cette thérapie devienne une option de traitement reconnue et accessible.

Lire Plus

Europe

Accord UE-Mercosur: von der Leyen veut avancer, un bloc de pays autour de la France entend bloquer

Article

le

Accord UE-Mercosur: von der Leyen veut avancer, un bloc de pays autour de la France entend bloquer

À Montevideo, Ursula von der Leyen tente de faire avancer l’accord UE-Mercosur, mais un front de résistance mené par la France menace de le faire échouer.

L’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur, un projet ambitieux visant à créer un marché de plus de 700 millions de consommateurs, se trouve à un tournant décisif. Alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’efforce de finaliser les négociations lors du sommet du Mercosur à Montevideo, une coalition de pays européens, emmenée par la France, s’emploie à bloquer le processus.

Les discussions autour de cet accord, initiées en 1999, ont récemment connu un regain d’intérêt sous l’impulsion de plusieurs pays clés. Le Brésil, l’Allemagne et l’Espagne notamment, souhaitent conclure avant l’entrée en fonction de Donald Trump, qui menace de renforcer les droits de douane. Le ministre uruguayen des Affaires étrangères, Omar Paganini, a évoqué des « détails minimes » restant à régler, laissant entendre que l’accord pourrait être scellé dès vendredi. Cependant, la réalité des négociations est plus complexe.

Von der Leyen, optimiste quant à la finalisation de l’accord, a posté sur X : « La ligne d’arrivée est en vue. Travaillons ensemble, franchissons-la. » Pourtant, cette perspective est loin de faire l’unanimité. En France, le président Emmanuel Macron a clairement exprimé son opposition, déclarant que l’accord est « inacceptable en l’état ». Il a réitéré son engagement à défendre la « souveraineté agricole » française, une position soutenue par l’Elysée sur les réseaux sociaux.

Cette opposition n’est pas isolée. La France a réussi à rallier d’autres pays européens à sa cause. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, et l’Italie, par la voix de ses sources gouvernementales, ont également manifesté leur désapprobation. Ces pays exigent des garanties supplémentaires pour protéger leurs secteurs agricoles, craignant une concurrence déloyale de la part des produits sud-américains. Pour bloquer l’accord, il suffirait que la France et trois autres pays représentant plus de 35% de la population de l’UE s’y opposent.

Les défenseurs de l’accord mettent en avant les avantages économiques, notamment pour les exportateurs européens qui pourraient bénéficier de nouveaux débouchés, et l’importance de ne pas laisser le champ libre à la Chine. Toutefois, les critiques, principalement des ONG et des mouvements de gauche, soulignent les risques environnementaux, notamment l’accélération de la déforestation en Amazonie et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Greenpeace a qualifié le texte de « désastreux » pour l’environnement, privilégiant les profits des entreprises.

En France, les agriculteurs, inquiets de la concurrence que pourrait engendrer cet accord, ont multiplié les manifestations pour exprimer leur désaccord. La tension autour de cet accord illustre les divergences d’intérêts entre les besoins économiques à court terme et les considérations écologiques et sociales à long terme.

L’avenir de l’accord UE-Mercosur dépendra donc non seulement des négociations techniques, mais aussi de la capacité des pays européens à concilier leurs intérêts divergents. La conférence de presse conjointe prévue à l’issue du sommet pourrait apporter des éclaircissements, mais il est clair que la route vers la ratification est encore semée d’embûches.

Lire Plus

Europe

Grève au journal britannique The Guardian contre la vente de son édition dominicale

Article

le

Grève au journal britannique The Guardian contre la vente de son édition dominicale

En réponse à la vente potentielle de The Observer, les journalistes du Guardian et de son édition dominicale entament une grève inédite depuis un demi-siècle.

Les journalistes du journal britannique The Guardian, ainsi que ceux de son édition du dimanche, The Observer, se sont mobilisés pour une grève de 48 heures, un événement marquant car il s’agit de la première action de ce type en plus de cinquante ans. Cette grève, qui coïncide avec le 233ème anniversaire de la première parution de The Observer, vise à contester la décision du Guardian Media Group (GMG) de vendre ce vénérable hebdomadaire à Tortoise Media, un site d’actualité lancé en 2019.

Le GMG avait annoncé en septembre dernier son intention de céder The Observer, reconnu par le Guinness World Records comme le plus ancien journal dominical au monde. Le syndicat National Union of Journalists (NUJ) a réagi avec vigueur, appelant à cette grève pour exprimer le mécontentement général face à ce projet de vente. Laura Davison, secrétaire générale du NUJ, a souligné l’importance de The Observer dans le paysage médiatique britannique et a plaidé pour une réévaluation des options afin de garantir un avenir pérenne pour les deux publications.

La vente à Tortoise Media, dirigé par James Harding, ancien rédacteur en chef du Times et de la BBC, et Matthew Barzun, ancien ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni, soulève des inquiétudes quant à l’avenir éditorial et la ligne directrice de The Observer. Les journalistes craignent que cette transaction ne modifie l’identité unique et la mission de ce journal, qui a été acquis par le Guardian Media Group en 1993.

Cette action syndicale met en lumière les tensions croissantes entre les impératifs économiques des groupes de presse et les aspirations professionnelles des journalistes à préserver l’indépendance et l’intégrité de leur travail. La grève, bien que symbolique, témoigne d’un engagement profond des rédacteurs à défendre un journal qui a marqué l’histoire du journalisme britannique.

Le débat sur l’avenir de The Observer est loin d’être clos, et cette grève pourrait bien être le prélude à des négociations plus approfondies entre les parties prenantes pour trouver une solution qui respecte l’héritage de ce journal emblématique tout en répondant aux défis contemporains de l’industrie des médias.

Lire Plus

Les + Lus