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L’Afghanistan et la « menace » de l’EI au menu du sommet régional de Bagdad

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La « menace » posée par le groupe Etat islamique (EI) et la crise afghane se sont invitées samedi à la conférence régionale qui s’est ouverte à Bagdad, en présence notamment d’Emmanuel Macron, et destinée à faire de l’Irak un intermédiaire de choix pour « désamorcer » les tensions irano-saoudiennes.

« Nous savons tous qu’il ne faut pas baisser la garde, car Daech (acronyme arabe de l’EI) demeure une menace », a déclaré le président français à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre irakien, Moustafa al-Kazimi.

« Je sais que le combat contre ces groupes terroristes est une priorité de votre gouvernement », a-t-il ajouté à l’adresse de M. Kazimi.

L’Irak, où des cellules de l’EI continuent de mener des attentats quatre ans après sa défaite militaire, et la France « sont des partenaires clés dans la guerre contre le terrorisme », a répondu le chef du gouvernement irakien.

Paris fournit à l’Irak un appui militaire, notamment aérien, avec en moyenne 800 hommes dans le cadre de la coalition internationale qui continue de livrer bataille contre l’EI.

Par cette conférence régionale, l’Irak souhaite « désamorcer » les tensions entre l’Iran et l’Arabie saoudite, selon un conseiller de M. Kazimi. L’Irak, qui a déjà accueilli deux rounds de pourparlers à huis clos entre ses deux voisins depuis le début de l’année, veut devenir un hôte incontournable de la région.

Téhéran, Ryad et Ankara sont représentés par leurs ministres des Affaires étrangères à Bagdad. Sont également présents le président égyptien Sissi, le roi Abdallah II de Jordanie, l’émir du Qatar, entre autres responsables régionaux. Emmanuel Macron est le seul dirigeant extra-régional.

Ses déclarations et celles de M. Kazimi sur l’EI ont déjà donné le ton de cette conférence. Après la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan et l’attentat jeudi à l’aéroport de Kaboul mené par une branche de l’EI – qui a fait des dizaines de morts parmi lesquels 13 soldats américains -, la lutte contre les jihadistes doit occuper une bonne part des débats.

La conférence « va permettre de poser le cadre d’une coopération pour lutter contre le terrorisme », a estimé M. Macron.

Dimanche, il se rendra au Kurdistan irakien, où il saluera la lutte des Kurdes contre l’EI, puis à Mossoul, symbole de la victoire contre le groupe radical qui l’a occupée de 2014 à 2017.

L’EI galvanisé?

La situation en Irak est cependant différente de celle en Afghanistan. L’armée se battait il y a quatre ans encore avec la coalition internationale contre l’EI, avant de déclarer « victoire » fin 2017.

Quatre ans plus tard, des cellules jihadistes continuent de mener ponctuellement des attaques. Le dernier attentat suicide d’envergure revendiqué par l’EI a fait plus de 30 morts à Bagdad en juillet.

L’EI « dispose toujours de dizaines de millions de dollars et il va sans doute continuer à rétablir ses réseaux en Irak et en Syrie », selon Colin Clarke, directeur de recherche du Soufan Center, un groupe de réflexion en géopolitique basé à New York.

En Afghanistan, l’EI est « l’ennemi juré » des talibans, explique Rasha al-Aqeedi, chercheuse au Newlines Institute aux Etats-Unis, mais leur « victoire » en Afghanistan pourrait « galvaniser » l’EI, le poussant à « montrer qu’il est toujours bien présent » en Irak.

Quelque 2.500 soldats américains sont toujours déployés en Irak. Ils se cantonneront officiellement à un rôle de « conseillers » des forces de sécurité irakiennes dès 2022.

Pour Rasha al-Aqeedi, si le niveau de l’armée irakienne « n’est pas idéal », « les Américains pensent que cela suffit pour qu’ils puissent à terme quitter l’Irak sans craindre que le pays ne revive ce qu’il s’est passé en 2014 », lors de la débandade des soldats irakiens face aux jihadistes.

Ensuite, l’Irak compte de nombreuses et très controversées factions paramilitaires pro-Iran regroupées au sein du Hachd al-Chaabi, une organisation créée pour épauler l’armée dans sa lutte contre l’EI. Depuis, le Hachd al-Chaabi a été intégré à l’Etat, mais ses détracteurs l’accusent de ne répondre qu’à Téhéran et d’assassiner et d’enlever des militants antipouvoir.

Les relations de l’Irak avec l’Iran devraient également être évoquées lors de la conférence, autant que les tensions entre Téhéran et Ryad qui s’opposent notamment sur les conflits syrien et yéménite.

La présence de leurs chefs de la diplomatie respectifs est déjà une « réussite », à en croire un conseiller du Premier ministre irakien.

« Il n’était vraiment pas évident de mettre dans une même pièce Saoudiens et Iraniens », a, pour sa part, commenté une source diplomatique française.

Décès

L’ancien président italien Giorgio Napolitano est mort à l’âge de 98 ans

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L'ancien président italien Giorgio Napolitano est mort à l'âge de 98 ans

Né sous Mussolini le 29 juin 1925, Giorgio Napolitano, qui a été élu en 2006, a géré une phase particulièrement turbulente en Italie.

Il était considéré pendant des années comme le garant de la stabilité de l’Italie. L’ancien président italien Giorgio Napolitano (2006-2015), dirigeant historique du Parti communiste et promoteur de la construction européenne, est mort à l’âge de 98 ans, vendredi 22 septembre.

Né sous Mussolini le 29 juin 1925, Giorgio Napolitano a géré une phase particulièrement turbulente en Italie. Elu en 2006, il comptait prendre sa retraite à l’issue de son premier septennat au printemps 2013, après les législatives. Mais les résultats des élections, trop serrés, et l’incapacité des principaux partis à s’accorder sur un éventuel successeur, l’avaient contraint à reprendre du service. Dès son discours d’investiture, particulièrement dur envers les responsables politiques dont il avait dénoncé « la surdité » face aux exigences du pays, il avait annoncé qu’il ne resterait pas sept ans de plus et avait en effet démissionné en janvier 2015.

L’ensemble de la classe politique de la péninsule a rendu hommage à ce Napolitain, qui est reconnu pour sa modération, sa prudence et son sens de l’Etat. Giorgia Meloni, dirigeante du parti post-fasciste Fratelli d’Italia et « présidente du conseil » depuis octobre 2022 a sobrement présenté « les plus profondes condoléances » de son cabinet à la famille de l’ancien président.

L’actuel président de la République, Sergio Mattarella, a rappelé l’engagement européen de l’ancien député au Parlement de Strasbourg qui a mené « des batailles importantes pour le développement social, la paix et le progrès en Italie et en Europe ».

Dans un télégramme à sa veuve, le pape François, en voyage à Marseille, a quant à lui salué un homme ayant consacré son action politique à préserver « l’unité et la concorde » de son pays.

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Guerre en Ukraine : la Pologne arrête ses livraisons d’armes à l’Ukraine

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Guerre en Ukraine : la Pologne arrête ses livraisons d’armes à l’Ukraine

La Pologne a annoncé la cessation de ses livraisons d’armes à l’Ukraine, provoquant des tensions diplomatiques entre les deux pays alliés.

La Pologne a annoncé mercredi qu’elle avait cessé de fournir des armes à l’Ukraine, marquant une escalade des tensions entre les deux pays alliés au moment où l’Ukraine riposte à l’invasion russe. Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a déclaré que leur priorité était la modernisation et l’armement de l’armée polonaise pour la renforcer rapidement, sans préciser quand exactement les livraisons d’armes à l’Ukraine avaient cessé.

La Pologne était l’un des plus grands fournisseurs d’armes à l’Ukraine. Cependant, cette décision intervient peu de temps après que Varsovie a interdit l’importation de céréales ukrainiennes pour protéger ses intérêts agricoles. La Pologne a nié que ces deux mesures soient liées, affirmant qu’elle continuait à honorer les contrats d’armement antérieurs avec l’Ukraine.

L’annonce de la Pologne est survenue après la convocation « d’urgence » de l’ambassadeur ukrainien par Varsovie pour protester contre les remarques du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à l’ONU. Zelensky avait critiqué certains pays pour avoir soutenu indirectement la Russie.

La France a réagi aux tensions entre les deux pays, qualifiant la situation de « regrettable » et suggérant qu’elle résultait de « considérations de politique intérieure ». La décision de l’UE de mettre fin à l’interdiction d’importer des céréales ukrainiennes, prononcée en mai par cinq États membres, a été à l’origine des derniers développements, avec des embargos unilatéraux et des poursuites devant l’OMC.

La Pologne a averti qu’elle élargirait la liste des produits ukrainiens interdits d’importation en réponse à ces actions. Cependant, les deux pays tentent toujours de trouver une solution constructive au problème des céréales.

L’Ukraine, engagée dans une lutte pour sa survie contre la Russie, a déclaré que les mesures prises par la Pologne étaient « inacceptables » et a proposé une résolution du conflit. La communauté internationale surveille de près ces développements, craignant que les tensions diplomatiques ne compromettent les efforts pour soutenir l’Ukraine dans son conflit avec la Russie.

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Gabon : Le fils aîné d’Ali Bongo écroué pour corruption

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Gabon : Le fils aîné d'Ali Bongo écroué pour corruption

Trois semaines après le coup d’État, le fils d’Ali Bongo et d’autres hauts responsables sont inculpés pour corruption et d’autres crimes.

Trois semaines après le coup d’État qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba au Gabon, son fils Noureddin Bongo Valentin et plusieurs proches du cabinet du président déchu ont été mis en examen et incarcérés, notamment pour des accusations de corruption. Au total, dix personnes ont été inculpées mardi pour une série de crimes, dont des « troubles des opérations d’un collège électoral », « corruption », « détournement de deniers publics », « blanchiment de capitaux », et bien d’autres, a annoncé le procureur de Libreville, André-Patrick Roponat, lors d’une conférence de presse. Sept d’entre elles ont été placées en détention provisoire.

Parmi les inculpés figurent Noureddin Bongo Valentin, le fils aîné d’Ali Bongo, et Jessye Ella Ekogha, l’ancien porte-parole de la présidence, tous deux mis en examen pour corruption. Ces arrestations ont eu lieu le jour du coup d’État et ils étaient initialement soupçonnés de « haute trahison », bien que ce chef d’inculpation n’ait pas été retenu.

Le 30 août, peu de temps après l’annonce controversée de la réélection d’Ali Bongo, les militaires dirigés par le général Brice Oligui Nguema ont renversé le président, l’accusant notamment de « détournements massifs » de fonds publics. Les perquisitions menées dans les domiciles de ces hauts responsables du cabinet de l’ex-président Ali Bongo et de son épouse Sylvia Bongo Valentin ont montré des sommes considérables d’argent en espèces.

Sylvia Bongo Valentin, l’ex-première dame du Gabon, est actuellement en résidence surveillée à Libreville « pour sa protection », selon la présidence. Cependant, ses avocats ont déclaré que sa situation était « injustifiable » et « incompatible avec un État de droit ». Ils ont déposé une plainte contre les responsables de cette détention.

Les putschistes avaient accusé Sylvia et son fils Noureddin d’être les véritables dirigeants du pays et au cœur d’un réseau de corruption étendu. Ali Bongo, quant à lui, avait été placé en résidence surveillée à Libreville mais est actuellement « libre de ses mouvements » et peut « se rendre à l’étranger », selon le général Oligui.

Le 13 septembre, le général Brice Oligui Nguema, désigné président de transition, a annoncé la création d’une commission d’enquête sur les marchés publics pour lutter contre les fraudes. Avant le coup d’État, il avait sommé les chefs d’entreprise pratiquant la « surfacturation » de cesser leurs pratiques frauduleuses dans les passations de marchés publics.

L’enquête sur les « biens mal acquis » de la famille Bongo en France, ouverte suite à des plaintes d’ONG en 2007, avait déjà révélé des soupçons de détournement de fonds publics permettant l’acquisition d’un important patrimoine immobilier. Plusieurs membres de la famille Bongo, dont Ali Bongo lui-même, sont mis en examen en France pour recel de détournement de fonds publics dans le cadre de cette enquête. Le Gabon est souvent critiqué pour le niveau élevé de corruption qui y sévit et est classé 136e sur 180 pays en termes de perception de la corruption par Transparency International (2022).

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