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La Polynésie française réclame justice : une commission parlementaire exige des excuses nationales pour les essais nucléaires

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Trente ans d’essais atomiques ont laissé des séquelles indélébiles. Un rapport officiel presse l’État français d’assumer ses responsabilités et d’engager un processus de réparation.

Une commission d’enquête parlementaire vient de rendre un verdict sans appel : la France se doit de présenter des excuses officielles à la Polynésie française pour les conséquences désastreuses des essais nucléaires menés entre 1966 et 1996. Les auteurs du document insistent sur la nécessité d’un geste fort, inscrit dans la loi, pour amorcer une réconciliation historique avec ce territoire d’outre-mer.

Le rapport souligne l’urgence de reconnaître les préjudices sanitaires et environnementaux subis par les Polynésiens. Pendant trois décennies, 193 tirs atomiques ont été réalisés sur les atolls de Mururoa et Fangataufa, bouleversant les écosystèmes et exposant les populations à des radiations nocives. Les députés pointent du doigt les carences des dispositifs de protection de l’époque, ainsi que la culture du secret ayant entouré ces opérations.

Parmi les mesures phares, la commission préconise la création d’un groupe d’historiens chargé d’étudier toutes les archives disponibles, afin d’établir une mémoire collective transparente. Elle exige également une refonte du système d’indemnisation des victimes, jugé trop restrictif. Actuellement, des centaines de personnes atteintes de pathologies radio-induites peinent à obtenir réparation, malgré des coûts médicaux estimés à plus d’un milliard d’euros.

Sur le plan écologique, les dégâts sont tout aussi alarmants. Les essais atmosphériques, au nombre de 46, ont provoqué des pollutions durables, affectant la biodiversité marine et terrestre. Bien que certaines zones aient été partiellement dépolluées, les experts alertent sur des contaminations persistantes, susceptibles de perdurer pendant des siècles.

Ce rapport ouvre une voie vers une reconnaissance officielle des erreurs passées. Reste à savoir si le gouvernement et le Parlement franchiront le pas, en concrétisant ces recommandations par des actions législatives et financières. Pour les Polynésiens, il s’agit d’une question de justice, mais aussi de dignité.

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