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Économie

La CFDT dénonce une rupture de confiance et réclame une refonte des négociations sur les retraites

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Face à un gouvernement accusé de changer les règles du jeu, le syndicat maintient sa participation tout en exigeant un cadre renouvelé pour les discussions. La CGT, quant à elle, pourrait quitter la table des négociations.

La CFDT a exprimé son mécontentement face à ce qu’elle qualifie de « contrat rompu » avec le gouvernement, tout en annonçant sa présence à la prochaine séance de négociations sur les retraites prévue ce jeudi. Marylise Léon, secrétaire générale du syndicat, a dénoncé un changement unilatéral des règles du jeu par le Premier ministre François Bayrou, tout en affirmant que la CFDT ne se sentait plus liée par le cadre initial fixé par Matignon. Elle a insisté sur la nécessité de redéfinir les modalités du « conclave » pour ouvrir une nouvelle phase de discussions, notamment sur l’âge de départ à la retraite, qu’elle considère comme le cœur du débat.

Le climat des négociations reste tendu, avec plusieurs organisations syndicales et patronales menaçant de quitter la table. Après Force Ouvrière, qui a claqué la porte dès la première séance fin février, la CGT pourrait officialiser son départ ce mercredi. Le syndicat juge inacceptable le refus du gouvernement de revenir à un âge légal de départ à 62 ans, une position qu’il attribue à l’influence du Medef. De son côté, l’U2P, représentant les artisans et commerçants, a également quitté les discussions, qualifiant le processus de « jeu de dupes » et plaidant pour un report de l’âge légal au-delà de 64 ans, sauf pour les métiers pénibles.

Malgré ces tensions, le Medef a affirmé vouloir poursuivre les négociations, tout en appelant à plus de transparence et de responsabilité de la part de tous les acteurs. Patrick Martin, son président, a rappelé la nécessité de prendre en compte la situation critique des finances publiques. En parallèle, un sondage Elabe pour BFMTV révèle que 72% des Français estiment qu’une nouvelle réforme des retraites est nécessaire, tandis que 56% souhaitent un retour à 62 ans, un chiffre en légère baisse depuis janvier.

Dans ce contexte, le gouvernement maintient sa position. François Bayrou a réaffirmé devant l’Assemblée nationale qu’un retour à 62 ans n’était « pas possible », tout en assurant qu’il ne s’immisçait pas dans les discussions des partenaires sociaux. La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a quant à elle souligné que les règles du conclave restaient inchangées, tout en laissant la porte ouverte à un élargissement des sujets abordés, notamment sur la pénibilité et les carrières des femmes.

Alors que le conclave vacille, la CFDT se présente comme l’un des derniers acteurs déterminés à poursuivre le dialogue, tout en exigeant un cadre renouvelé pour des discussions qu’elle juge essentielles. La suite des événements dépendra largement des décisions des autres organisations syndicales et patronales, ainsi que de la capacité du gouvernement à rétablir un climat de confiance.

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