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Harcèlement scolaire : le verdict tombe pour l’enseignante mise en cause dans le suicide d’Evaëlle

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Un drame qui secoue l’Éducation nationale : une professeure de français comparaît pour des faits de harcèlement moral sur trois élèves, dont une collégienne de 11 ans qui s’est suicidée en 2019.

Ce jeudi, le tribunal correctionnel de Pontoise doit rendre son jugement dans une affaire qui a profondément marqué l’opinion publique. Une enseignante de 62 ans, accusée d’avoir harcelé moralement trois élèves dont Evaëlle, une jeune fille décédée par suicide à l’âge de 11 ans, encourt 18 mois de prison avec sursis et une interdiction définitive d’exercer.

Lors de l’audience en mars, la procureure a décrit une professeure en position de « toute-puissance », au comportement « rude » avec ses élèves. Selon l’accusation, elle aurait exacerbé les tensions envers Evaëlle, la désignant comme bouc émissaire devant ses camarades. Des témoignages accablants ont émergé, détaillant des humiliations répétées, des cris et des propos dévalorisants. L’enseignante, bien qu’elle ait reconnu certains écarts de langage, a fermement nié toute volonté de nuire.

Le suicide d’Evaëlle en juin 2019 a révélé un système scolaire défaillant. Malgré les alertes répétées des parents, aucune mesure concrète n’avait été prise à temps. L’adolescente, déjà fragilisée par des relations conflictuelles avec ses pairs, avait vécu une année de 6e particulièrement douloureuse au collège d’Herblay. Une séance de « règlement de comptes » organisée par l’enseignante en classe avait été vécue comme un traumatisme par la jeune fille, qui l’avait qualifiée de « pire journée de sa vie ».

Si l’enquête n’a pas établi de lien direct entre le harcèlement scolaire et le geste fatal d’Evaëlle, le procès a mis en lumière les dysfonctionnements de l’institution. Les parents de la victime dénoncent l’inaction de l’Éducation nationale et le classement sans suite d’une première plainte déposée de son vivant.

Cette affaire intervient dans un contexte de prise de conscience nationale sur le harcèlement scolaire, désormais reconnu comme un délit depuis 2022. Le verdict attendu ce jeudi pourrait marquer un tournant dans la responsabilisation des adultes en milieu scolaire.

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