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Deux résistantes, une amitié indestructible : 80 ans après, Renée et Dédée se retrouvent

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À travers un écran, deux héroïnes de la Résistance renouent avec leur passé commun, entre rires et larmes.

Séparées par l’Atlantique mais unies par une histoire hors du commun, Renée, 98 ans, et Andrée, 97 ans, se sont retrouvées lors d’une émouvante visioconférence. Leur dernière rencontre remontait à avril 1945, à la libération d’un camp de travail annexe de Buchenwald, où elles avaient été déportées pour leurs actions dans la Résistance.

Leurs voix, chargées d’émotion, ont traversé les décennies. « Dédée, c’est drôle de se revoir après tout ce temps, on est devenues de vieilles dames ! », lance Renée depuis le Texas, où elle réside depuis les années 1970. De l’autre côté de l’océan, en France, Andrée, surnommée Dédée depuis l’adolescence, répond avec tendresse : « Je t’embrasse bien fort, ma poulette. »

Leur parcours héroïque a commencé en 1943, alors qu’elles n’avaient que 16 ans. Issues de familles engagées dans la lutte contre l’occupant nazi, elles ont intégré des réseaux clandestins dans leurs villages respectifs. Dédée, blonde et souriante, jouait les agents de liaison en Sarthe, transportant messages et armes à vélo, parfois sous le nez des soldats ennemis. Renée, employée des postes dans le Cher, falsifiait des tickets de rationnement et acheminait des informations vitales aux maquisards.

Leur courage a eu un prix. Arrêtées au printemps 1944, elles ont été emprisonnées avant d’être déportées vers l’Allemagne. Dans l’enfer du kommando de Leipzig, elles ont partagé la même souffrance : le froid mordant, la faim tenace, les coups, la mort omniprésente. Elles ont survécu aux marches de la mort, ces interminables colonnes de détenues poussées vers nulle part par des gardiens impitoyables.

À la Libération, leurs chemins se sont séparés. Dédée a retrouvé sa mère à Paris, tandis que Renée, hantée par les traumatismes, a mis du temps à reconnaître son propre foyer. Aujourd’hui, malgré la distance, leur complicité reste intacte. « On se retrouvera peut-être là-haut », murmure Renée avant de raccrocher, laissant planer l’espoir d’une ultime rencontre.

Leurs souvenirs, gravés à jamais, témoignent d’une époque où l’amitié et la résistance se confondaient. Deux vies, un même combat, une indéfectible fidélité.

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