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Des glaciers artificiels pour sauver les vallées pakistanaises de la sécheresse

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Face à la raréfaction des neiges et des glaciers naturels, les habitants du Gilgit-Baltistan ont adopté une solution ingénieuse : des réservoirs de glace façonnés par l’homme.

Dans les hautes montagnes du nord du Pakistan, une innovation venue d’Inde voisine redonne espoir aux communautés locales. Confrontés à des pénuries d’eau croissantes, les agriculteurs ont reproduit une technique inspirée des « stupas de glace », ces structures coniques imaginées pour stocker l’eau en altitude.

Le principe est simple mais efficace : capter l’eau des rivières en hiver, la canaliser via des tuyaux, puis la projeter en l’air pour qu’elle gèle instantanément sous l’effet des températures négatives. Ces tours glacées fondent progressivement au printemps, alimentant les cultures en période critique. Une aubaine pour les vergers d’abricotiers et de pommiers qui dominent les paysages escarpés de la région.

Cette méthode, popularisée par des vidéos en ligne, a transformé le quotidien de plus de 16 000 personnes. Là où les réserves naturelles ne suffisaient plus, ces glaciers artificiels permettent désormais d’étendre les saisons agricoles. « Avant, nous dépendions de la fonte estivale. Aujourd’hui, l’eau arrive dès les semailles », témoigne un cultivateur de la vallée de Skardu.

Pourtant, l’optimisme reste mesuré. Les experts rappellent que le réchauffement climatique accélère la disparition des glaciers himalayens, menaçant à terme l’équilibre hydrique de toute l’Asie du Sud. Le Pakistan, classé parmi les pays les plus vulnérables aux stress hydriques, voit ses températures augmenter deux fois plus vite que la moyenne mondiale.

Si les stupas de glace offrent un répit temporaire, ils ne résoudront pas la crise structurelle. Entre sécheresses récurrentes et tensions géopolitiques autour des ressources partagées, l’avenir de ces montagnes – et des millions de personnes qui en dépendent – demeure incertain. Mais pour les villageois, chaque goutte préservée compte. « Ici, personne n’attend les solutions miracles. On agit avec ce qu’on a », résume un jeune agriculteur.

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