Aurore Bergé, une ascension politique sous le signe de la controverse

Figure médiatique du gouvernement, la nouvelle porte-parole incarne autant l’influence que les divisions au sein de la majorité présidentielle.

Aurore Bergé accède à la fonction de porte-parole du gouvernement, consécration pour cette personnalité issue de la droite et reconnue pour ses qualités d’oratrice. Son parcours politique, débuté avec son élection à l’Assemblée nationale en 2017, l’a rapidement propulsée au premier plan de la majorité présidentielle. Ancienne professionnelle de la communication, cette élue de 38 ans s’est distinguée par sa verve sur les plateaux télévisés, où elle n’hésite pas à affronter vertement les oppositions.

Sa trajectoire politique démontre une ambition constante. Après avoir présidé le groupe Renaissance au Palais Bourbon entre 2022 et 2023, elle obtient son premier portefeuille ministériel début 2024 comme ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Un poste qu’elle conserve dans les gouvernements successifs, auquel s’ajoute désormais la responsabilité de porte-parolat. Cette nomination intervient après une brève période en retrait lors du passage de Michel Barnier à Matignon.

Son style direct et ses prises de position tranchées lui valent autant d’admiration que de critiques au sein de la majorité. Certains collègues saluent son efficacité et son courage politique, tandis que d’autres dénoncent son autoritarisme et son opportunisme. Ses déclarations sur la laïcité, notamment son soutien initial à une proposition controversée sur le voile dans l’espace scolaire, ont provoqué des tensions jusqu’au sein de son propre camp.

Au ministère de l’Égalité, ses propositions concernant le conditionnement des subventions aux associations féministes ont suscité l’inquiétude des militantes. Pourtant, elle se revendique d’un féminisme progressiste, comme en témoigne son engagement historique pour le mariage pour tous et son action en faveur de l’inscription de l’IVG dans la Constitution.

Actuellement entendue dans une enquête pour faux témoignage concernant ses relations avec une lobbyiste du secteur des crèches privées, elle continue de défendre sa vision libérale et européenne de la politique. Sa capacité à s’imposer dans les arcanes du pouvoir tout en conservant sa singularité idéologique demeure sa marque de fabrique.