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Culture

Un piano intelligent improvise comme Keith Jarrett au Printemps de Bourges

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L’intelligence artificielle s’invite sur scène aux côtés du pianiste Édouard Ferlet, revisitant un classique du jazz avec audace et modernité.

L’innovation musicale a marqué la 49e édition du Printemps de Bourges avec une performance inédite mêlant virtuosité humaine et prouesses technologiques. Édouard Ferlet, pianiste de renom, a présenté une réinterprétation du mythique *Köln Concert* de Keith Jarrett, enrichie par les capacités d’improvisation d’une intelligence artificielle. Un défi artistique relevé pour célébrer les 50 ans de cet album légendaire, vendu à plus de quatre millions d’exemplaires.

Au cœur de ce projet se trouve le Pianoïd, un instrument connecté développé par l’Ircam et Sony, capable de répondre en temps réel aux improvisations du musicien. Ferlet décrit cette collaboration comme une stimulation créative, où la machine devient un partenaire plutôt qu’un simple outil. « L’IA m’a poussé à explorer de nouvelles voies, sans jamais remplacer l’intention artistique », confie-t-il.

Durant une heure, le public a assisté à un dialogue fascinant entre le pianiste et l’algorithme, entrecoupé d’explications sur ce mariage inattendu. Loin d’être un hommage classique, cette création questionne les frontières entre apprentissage et spontanéité. « Je voulais montrer que l’improvisation, c’est aussi accepter l’inattendu, dans la musique comme dans la vie », souligne Ferlet.

Si l’artiste reconnaît les débats éthiques entourant l’IA générative, il défend une utilisation responsable, centrée sur l’humain. « La technologie doit rester un tremplin, jamais une fin en soi. Mon rôle est d’inventer, pas de reproduire. » Une philosophie partagée par d’autres pionniers, comme la compositrice DeLaurentis, qui intègre depuis 2018 des outils non génératifs pour enrichir ses compositions.

Ce concert expérimental ouvre ainsi une réflexion plus large sur l’avenir de la création musicale, où l’intelligence artificielle pourrait devenir un allié précieux – à condition de préserver la singularité de l’expression artistique.

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