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Europe

Ukraine : Evacuations dans l’Est, où l’étau se resserre

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L’Est de l’Ukraine, désormais cible prioritaire du Kremlin, s’efforçait d’évacuer sa population civile, avant une nouvelle offensive russe attendue en dépit de nouvelles sanctions américaines « dévastatrices » contre Moscou.

« Nous avons réussi à évacuer plus de 1.200 personnes aujourd’hui » mercredi, a déclaré Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Lougansk (est), encore sous contrôle ukrainien.

Ce responsable a précisé que toutes ces évacuations avaient été faites en l’absence de tout cessez-le-feu et dans des conditions très difficiles en raison des bombardements intenses des forces russes.

« Je demande aux gens d’évacuer, parce que nous voyons clairement qu’avant de passer à l’offensive totale, l’ennemi va juste détruire complètement tous ces endroits », avait-t-il lancé dans une interview avec une télévision ukrainienne. « S’il-vous-plaît, partez » pendant qu’il en est encore temps.

Ces évacuations se font lors de brèves accalmies, ou sont rendues impossibles comme à Popasne, au sud de Sverodonetsk, où l’intensité des bombardements a empêché toute opération auprès des habitants de cette localité de la région de Lougansk, selon M. Gaïdaï.

« Nous n’avons nulle part où aller, ça fait des jours que c’est comme ça », a déploré mercredi un habitant de Severodonetsk, Volodymyr, 38 ans, devant le spectacle d’un bâtiment en flammes. « Je ne sais pas pour qui est cette guerre, mais nous, nous sommes là sous les bombes… »

La vice-Première ministre Iryna Verechtchouk a également lancé depuis Kiev mercredi un appel aux habitants de l’est du pays à évacuer la région « immédiatement », en raison des craintes d’une offensive majeure de l’armée russe .

Il faut partir « maintenant » sous peine de « risquer la mort » dans les prochains jours, a-t-elle aussi insisté. Si l’armée russe lançait une attaque d’importance dans la région, « nous ne pourrions plus aider » la population, a-t-elle alerté.

Un enfer

Pavlo Kirilenko, gouverneur de la région de Donetsk encore sous contrôle ukrainien, a assuré mercredi que la population commençait à répondre aux appels d’évacuation. « Ils écoutent. La route (pour l’évacuation) est plus empruntée », a-t-il affirmé dans une vidéo postée sur sa page Facebook.

Les autorités ukrainiennes redoutent dans l’est du pays une situation analogue à celle de Marioupol dans le sud, où des milliers de personnes encore bloquées dans cette ville assiégée et bombardée depuis des semaines, vivent un enfer.

Un convoi de sept autobus et d’environ 40 véhicules privés sous protection du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est arrivé mercredi du sud-est de l’Ukraine à Zaporojie (sud), a constaté une journaliste.

« Ceux qui faisaient partie du convoi avaient réussi à fuir Marioupol », a expliqué la Croix-Rouge, dont l’une des équipes chargées d’aider à évacuer les civils avait été « retenue » lundi par la police dans une localité sous contrôle russe, contrainte ensuite de rebrousser chemin.

« Pas d’eau, pas d’électricité »

« Ces gens ont vraiment vécu le pire », a déclaré Lucile Marbeau, porte-parole du CICR.

« Nous entendons des gens dire qu’ils ont dû quitter Marioupol à pied. Là-bas, à Marioupol, il n’y a toujours pas de nourriture, pas d’eau, pas d’électricité ». 

« Il y a eu de très gros bombardements. C’est pourquoi nous avons été retardés », a raconté l’une des personnes évacuées, Iryna Nikolaïenko, qui a pu se frayer un chemin hors de cette cité portuaire pendant une pause dans les combats. 

« Il y a une semaine, des estimations prudentes faisaient état d’un bilan de 5.000 morts », a écrit mercredi sur la messagerie Telegram le conseil municipal de Marioupol.

« Mais étant donné la taille de la ville, les destructions catastrophiques, la durée du blocus et la résistance acharnée, il pourrait y avoir des dizaines de milliers de victimes dans la population civile de Marioupol », a-t-il averti.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé mercredi la Russie de bloquer l’accès humanitaire à Marioupol pour dissimuler les « milliers » de victimes dans cette ville.

« Je pense que l’une des principales raisons pour lesquelles nous ne pouvons pas faire entrer d’aide humanitaire dans Marioupol est que, tant que tout n’a pas été +nettoyé+ par les soldats russes, ils ont peur que le monde voie ce qu’il s’y passe », a déclaré M. Zelensky dans un entretien avec la chaîne de télévision turque Habertürk.

La Russie a été accusée de « crimes de guerre » après la découverte de dizaines de cadavres dans plusieurs localités près de Kiev, dont Boutcha, après le retrait des forces russes. Et des bilans tout aussi dramatiques pourraient émerger dans d’autres villes près de la capitale, comme à Borodianka, dont le ministre ukrainien de l’Intérieur, Denys Monastyrskyi, a dit qu’elle était « l’une des villes les plus détruites dans la région de Kiev ».

« Ce qui se passe, ce n’est rien de moins que des crimes de guerre majeurs. Les nations responsables doivent s’unir pour que les responsables rendent des comptes », a dit mercredi le président américain Joe Biden à Washington, en promettant « d’étouffer pour des années » le développement économique de la Russie.

« Dévastatrices »

Les Etats-Unis ont annoncé mercredi une nouvelle volée de sanctions économiques et financières contre la Russie, qu’ils qualifient de « dévastatrices » et qui visent notamment les grandes banques et les filles du président russe Vladimir Poutine.

Selon Washington, la Russie pourrait voir son économie s’effondrer de quelque 15% cette année.

En plus d’interdire tous les nouveaux investissements en Russie, une mesure connue depuis mardi, l’exécutif américain va imposer les contraintes les plus sévères qui soient à l’incontournable banque publique Sberbank et à la plus grande banque privée du pays, Alfa Bank.

Et en Europe, le président du Conseil européen Charles Michel a estimé mercredi que l’UE devrait « tôt ou tard » prendre des sanctions sur le pétrole et le gaz russes.

Plusieurs pays européens très dépendants du gaz russe, Allemagne en tête, sont toutefois très réticents à une telle mesure qui pénaliserait lourdement leurs économies.

Risque de défaut, effondrement du secteur automobile, inflation… Après des semaines de sanctions de plus en plus dures, l’économie russe commence à se fissurer, selon des données publiées mercredi. 

Pour Timothy Ash, analyste de Blue Bay Asset, « Poutine appauvrit la Russie pour des années ».

Pourtant, le conflit ne donne aucun signe d’affaiblissement et l’Otan s’attend à ce qu’il dure lontemps, « plusieurs mois voire des années », selon les déclarations de son secrétaire-général Jens Stoltenberg mercredi à Bruxelles, à l’ouverture d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l’Alliance.

Europe

Le Danemark adopte une loi interdisant les autodafés du Coran

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Le Danemark adopte une loi interdisant les autodafés du Coran

Cette loi entend enrayer la vague de profanations de livres saints, observée ces derniers mois au Danemark et en Suède notamment.

Le Parlement danois a adopté jeudi une loi criminalisant les « traitements inappropriés » de textes ayant une signification religieuse importante, interdisant de facto les autodafés du Coran, après des profanations du livre saint de l’islam qui ont entraîné des tensions dans plusieurs pays musulmans pendant l’été. À l’issue d’un débat de près de quatre heures, le texte a été adopté en troisième lecture par 94 des 179 membres du Parlement.

Concrètement, il sera désormais interdit de brûler, souiller ou de donner des coups de pied publiquement sur des textes religieux ou dans le but de diffuser largement les images des profanations. Il sera également interdit de les déchirer, les couper ou les poignarder. Tout contrevenant s’expose à une peine de deux ans d’emprisonnement.

Pour le gouvernement danois, dont aucun représentant ne s’est exprimé lors du débat parlementaire, il s’agit avant tout de protéger les intérêts et la sécurité nationale du pays scandinave.

Le Danemark et son voisin suédois ont récemment cristallisé la colère au sein de pays musulmans. En Irak par exemple, des centaines de manifestants partisans de l’influent leader religieux Moqtada Sadr ont tenté fin juillet de marcher en direction de l’ambassade danoise à Bagdad.

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Culture

Une présentatrice de la BBC fait un doigt d’honneur en ouverture de journal

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Une présentatrice de la BBC fait un doigt d’honneur en ouverture de journal

La journaliste Maryam Moshiri raconte avoir été prise par surprise en pleine plaisanterie avec l’équipe du journal. Sur les réseaux sociaux, elle présente ses excuses.

Un dérapage d’une seconde, mais un moment mémorable pour les téléspectateurs de BBC News. Alors que s’achevait le générique de lancement du journal de 13 heures, mercredi 6 décembre, ils ont eu la drôle de surprise de tomber nez à nez avec la présentatrice Maryam Moshiri, sourire aux lèvres et doigt d’honneur à la main. Visiblement surprise par l’arrivée soudaine de la prise d’antenne, la journaliste a rapidement repris une expression de circonstance avant de se lancer dans son journal, mais le mal était fait.

La séquence, partagée sur les réseaux sociaux, atteint rapidement les centaines de milliers de vues, certains internautes dénonçant ce comportement (et l’ensemble de la BBC au passage) quand d’autres notent le fait que les premières images du journal concernent les excuses de Boris Johnson aux victimes du Covid-19 dans l’enquête publique sur la gestion de la pandémie au Royaume-Uni.

Il faudra attendre le lendemain pour obtenir une réaction de la part de la journaliste. Sur son compte X (anciennement Twitter), Maryam Moshiri présente ses excuses et apporte quelques éléments de contexte à ce raté insolite. « Hier (mercredi, NDLR), juste avant le début du journal de 13 heures, je plaisantais avec l’équipe en studio, raconte-t-elle. Je mimais un décompte pendant que le réalisateur me donnait le compte à rebours de 10 à 0 avec les doigts pour me montrer les chiffres. Quand nous sommes arrivés à 13 heures pile, j’ai retourné le doigt pour plaisanter et je n’ai pas réalisé que cela serait filmé ».

Face aux réactions nombreuses, la journaliste déclare être désolée. « C’était une blague privée avec l’équipe, explique-t-elle, et je suis vraiment désolée qu’elle ait été diffusée ! Ce n’était pas mon intention que cela se produise et je suis désolée si j’ai offensé ou contrarié quelqu’un. Je n’étais pas vraiment en train de “faire un doigt” aux téléspectateurs ou même à une personne. C’était une blague idiote destinée à un petit nombre de mes amis. »

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Europe

La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour « acte de torture »

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La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour "acte de torture"

La Cour européenne des droits de l’homme examine le cas de Laurent Théron, éborgné lors d’une manifestation en 2016.

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a pris une mesure sans précédent en ouvrant une procédure à l’encontre de la France pour ce qui est qualifié d' »acte de torture » ou de « traitements inhumains et dégradants » à l’encontre d’un manifestant blessé lors d’une manifestation contre la loi travail en 2016.

Cette décision intervient après sept années de combat judiciaire dans l’affaire Laurent Théron. Le manifestant avait perdu l’usage de son œil droit le 15 septembre 2016, lorsqu’il avait été atteint au visage par l’explosion d’une grenade à main de désencerclement tirée par un CRS lors de la manifestation. Le brigadier-chef responsable du tir avait été renvoyé devant la cour d’assises de Paris, mais avait été acquitté le 14 décembre 2022 au motif de la légitime défense, malgré l’absence de réel danger.

Les avocats de Laurent Théron, Mes Céline Moreau, Olivier Peter et Lucie Simon, ont exprimé leur satisfaction face à l’ouverture de cette procédure par la CEDH. Ils ont souligné que cette décision pourrait avoir un impact significatif sur d’autres enquêtes en cours concernant des manifestants blessés, notamment lors du mouvement des Gilets jaunes. Cette affaire soulève des questions cruciales sur la responsabilité de l’État français dans la protection des droits des manifestants, en particulier face à l’utilisation excessive de la force.

La CEDH, basée à Strasbourg, a communiqué au gouvernement français deux questions essentielles : le requérant a-t-il été « victime de traitements contraires à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme », qui prohibe la torture et les traitements inhumains et dégradants ? De plus, « l’enquête menée en l’espèce par les autorités internes a-t-elle satisfait aux exigences de l’article 3 de la Convention » ?

Cette procédure devrait prendre plusieurs mois, mais elle suscite déjà un débat important sur la question de la protection des droits des manifestants en France et l’application de la législation en matière de maintien de l’ordre.

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