Société
Soulagement du monde de la nuit: discothèques et concerts debout vont rouvrir
Soulagement pour le monde de la musique et de la nuit: les concerts avec du public debout seront à nouveau autorisés en France à partir du 30 juin et les discothèques rouvriront « à compter du 9 juillet », a annoncé lundi le gouvernement.
La réouverture de ces lieux de fête se fera uniquement sur présentation d’un pass sanitaire (preuve de vaccination ou de test négatif récent), avec des capacités d’accueil réduite à 75% pour les événements en intérieur, et le masque y sera fortement recommandé sans être obligatoire, a détaillé le gouvernement après une réunion à l’Elysée avec les représentants du secteur.
« La reprise des concerts debout est une bonne nouvelle » pour Aurélie Hannedouche, responsable du Syndicat des musiques actuelles (Sma), mais « pour les festivals prévus d’ici mi-juillet (…), ce sera difficile d’abandonner les gradins », tempère-t-elle.
Pour les discothèques, la réouverture du 9 juillet « est une vraie satisfaction » et « le compromis semble acceptable », juge le vice-président du syndicat national des discothèques et lieux de loisirs Christian Jouny.
« Nous sommes très satisfaits. Le président a su entendre la profession. Il permet enfin à la nuit de revoir le jour. On peut enfin refaire ce métier de fête qui est fantastique. Le public est tellement en attente », a indiqué pour sa part Jean Roch Pedri, gérant de la boîte de nuit VIP Room à St-Tropez.
Seul secteur resté fermé depuis le début de la pandémie, soit 15 mois, le monde de la nuit sort d’une « période difficile » pour ses responsables et d’une « longue attente pour les clients », a reconnu le ministre délégué aux PME Alain Griset lundi.
« Entre le mois de juillet et décembre 2020 », les discothèques représentent « le secteur économique, qui a été le plus soutenu avec le fonds de solidarité », et le gouvernement devra « continuer à les accompagner sur le plan financier tant qu’il y aura des mesures sanitaires de contraintes » a indiqué M. Griset.
Les discothèques pourront rouvrir le 9 juillet mais l’accès sera réservé aux porteurs d’un pass sanitaire, avec une jauge de 100% à l’extérieur et de 75% à l’intérieur, sans port obligatoire du masque.
Un choix que certains décrient dans le milieu médical : « recommander pour cet été uniquement des discothèques en plein air serait une sage décision, sauf à opter pour l’accès sur passeport vaccinal », estimait dimanche l’épidémiologiste Antoine Flahault sur Twitter.
Pour le ministre délégué Alain Griset, « l’idée, c’est de permettre aux jeunes et aux moins jeunes de faire la fête en sécurité ».
« A 75% de la jauge, sans masque, c’est la fête qui enfin peut reprendre ses droits », s’est réjoui Jean Roch, qui estime le recours au pass sanitaire « légitime ».
Tests de dépistage rapide
Même son de cloche chez Tommy Vaudecrane, président de Technopol, organisateur de la Techno Parade, pour qui « ces concessions sont nécessaires pour que la fête reprenne dans des meilleures conditions ».
Pour les concerts debout, les mêmes jauges s’appliquent, mais le pass sanitaire « ne sera exigé (…) qu’au-delà de 1.000 spectateurs attendus », comme c’est le cas actuellement pour tous les spectacles en configuration assise, a précisé la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.
« Un pass sanitaire ce n’est pas un pass vaccinal, ce n’est pas une obligation vaccinale », a martelé la ministre, lors de la présentation de ce calendrier.
Ce pass est accepté par les professionnels « mais c’est un frein, les gens ne le comprennent pas », a jugé la responsable du Syndicat du spectacle musical et de variété (Prodiss) Malika Seguineau. Il s’obtient par la présentation d’une preuve de vaccination complète ou par un test, PCR ou antigénique, négatif au Covid-19.
A ce titre, des « barnums » proposant des tests de dépistage rapide pourront être mis en place à l’entrée des concerts et des discothèques pour les clients n’ayant pas pu valider leur pass, ont précisé Mme Bachelot et M. Griset lundi.
Pour les concerts de moins de 1.000 personnes, qui ne seront pas soumis à l’exigence du pass sanitaire, le masque restera toutefois obligatoire, y compris en extérieur.
Économie
Auchan annonce 2 389 suppressions de postes pour relancer sa croissance
Le groupe de distribution Auchan, après des années de turbulences financières, prévoit la suppression de 2 389 emplois en France dans le cadre d’un plan de redressement. Cette restructuration affectera les sièges, les hypermarchés et entraînera la fermeture de plusieurs points de vente.
Le groupe nordiste Auchan, appartenant au puissant groupe familial Mulliez, a annoncé ce mardi 5 novembre une réduction importante de ses effectifs en France. À l’instar de son concurrent Casino, qui a récemment engagé des démarches similaires, l’enseigne prévoit de supprimer précisément 2 389 postes parmi ses 54 000 salariés. Ce plan vise à rétablir la compétitivité et à réorganiser les activités du distributeur en difficulté, en consolidant sa logistique et en adoptant une nouvelle stratégie commerciale.
Le détail du projet de restructuration révèle que 784 postes seront supprimés dans les sièges de l’entreprise, tandis que 915 postes disparaîtront dans les hypermarchés. De plus, dix magasins, incluant des hypermarchés et des points de proximité, cesseront leur activité, ce qui entraînera la perte de 466 emplois supplémentaires. Plusieurs fonctions au sein des hypermarchés sont également appelées à disparaître, notamment celles de responsables commerciaux, de conseillers en vente, ainsi que des postes liés à la gestion de la masse salariale et à la sécurité.
Afin d’atténuer l’impact social de cette décision, la direction d’Auchan affirme vouloir limiter les licenciements secs. Un plan d’accompagnement a été proposé, intégrant des formations de reconversion, des congés de reclassement et des dispositifs de départ volontaire pour soutenir les salariés touchés.
Face à des années de déclin financier, Auchan espère, par cette réorganisation, retrouver une dynamique de croissance et redéfinir sa présence sur le marché français.
France
Samuel Patry : Un procès sous haute tension pour juger les instigateurs de la haine
Quatre ans après l’assassinat brutal de Samuel Paty, un procès historique s’ouvre pour juger ceux accusés d’avoir participé à la campagne de haine contre le professeur d’histoire. Huit adultes comparaissent pour répondre de leurs actes devant la cour d’assises spéciale de Paris.
L’assassinat de Samuel Paty, décapité le 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine par Abdoullakh Anzorov, un jeune radicalisé, continue de hanter la société française. Aujourd’hui, huit adultes sont appelés à la barre de la cour d’assises spéciale de Paris pour répondre de leur implication présumée dans cette tragédie. Parmi eux, deux amis de l’assaillant, accusés de complicité d’assassinat terroriste, risquent la réclusion criminelle à perpétuité. Les six autres, accusés de participation à une association de malfaiteurs terroriste, encourent des peines de 30 ans de prison.
Ce procès est d’autant plus marquant que l’accusation dénonce une chaîne d’actes délibérés ayant désigné Samuel Paty comme une cible. En effet, deux des accusés, Brahim Chnina, père de la collégienne à l’origine de fausses accusations contre le professeur, et Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste, sont suspectés d’avoir relayé les mensonges de l’adolescente sur les réseaux sociaux. Ces publications, selon les enquêteurs, visaient à attiser la haine et ont contribué à la mise en danger du professeur, figure aujourd’hui devenue symbole de la lutte contre le fanatisme en France.
La révélation de la vulnérabilité de Samuel Paty dans les jours précédant son assassinat renforce le sentiment d’incompréhension et de tragédie. Menacé après un cours sur la liberté d’expression, il avait manifesté sa peur auprès de ses collègues, mais n’a reçu aucune protection, alors qu’il était déjà dans la ligne de mire d’individus radicalisés. Les échanges avec ses collègues, où il confie son sentiment d’insécurité et ses demandes de soutien, témoignent de l’angoisse qui l’habitait, tristement symbolisée par le marteau retrouvé dans son sac à dos, dérisoire tentative de protection personnelle.
La cour présidée par le magistrat Franck Zientara, qui a déjà dirigé le procès de l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, se réunit au sein de la salle des grands procès du palais de justice de Paris, renforçant le caractère historique et symbolique de cette audience. Les débats promettent d’être intenses, avec la participation du Parquet national antiterroriste représenté par Nicolas Braconnay et Marine Valentin, qui rappelleront les enjeux de cette affaire emblématique des défis posés par l’islamisme radical en France.
Pour la famille de Samuel Paty, ce procès est une étape cruciale pour obtenir justice, mais également pour susciter une prise de conscience sociétale. Les avocats de Mickaëlle Paty, l’une des sœurs du professeur, expriment l’espoir que cette audience expose la réalité de l’islamisme radical et renforce la vigilance collective face aux menaces terroristes. Jusqu’au 20 décembre, ce procès devrait, au-delà de l’émotion, poser les bases d’une réflexion sur les responsabilités et les mécanismes de propagande haineuse ayant conduit à la mort de cet enseignant.
France
Budget 2025 : bras de fer sur la lutte contre la fraude fiscale
La Commission des finances de l’Assemblée nationale a voté des amendements proposés par le Nouveau Front Populaire, allouant 590 millions d’euros supplémentaires à la lutte contre la fraude fiscale. Ces mesures, qui incluent la création de 4 500 postes, restent toutefois suspendues à l’approbation de l’hémicycle.
Alors que le gouvernement cherche à économiser 60 milliards d’euros pour redresser les finances publiques, la lutte contre l’évasion fiscale est l’un des secteurs visés par les restrictions budgétaires. Cependant, la Commission des finances de l’Assemblée nationale s’est opposée à cette approche, adoptant jeudi plusieurs amendements déposés par le Nouveau Front Populaire (NFP) afin de renforcer les moyens de lutte contre la fraude fiscale. En plus d’injecter 590 millions d’euros supplémentaires, ces amendements prévoient la création de 4 000 postes d’inspecteurs des Finances et 500 postes de douaniers, ainsi que la mise en place d’un service d’expertise pour analyser les schémas de fraude complexes.
Cette décision, qui inclut également le maintien de 550 postes que le gouvernement envisageait de supprimer au sein de la direction générale des finances publiques (DGFiP), a suscité des tensions au sein de la commission. Les députés du groupe présidentiel, menés par Jean-René Cazeneuve, se sont fermement opposés au projet, dénonçant une inflation des besoins budgétaires qui, selon eux, excède largement les contraintes financières. Perrine Goulet, députée MoDem, a également critiqué la démarche, la qualifiant de « surdimensionnée » et regrettant qu’une telle approche ait peu de chances d’aboutir en l’état. À l’inverse, la gauche parlementaire a vigoureusement soutenu l’initiative. Le député LFI Jérôme Legavre, rapporteur du texte, a souligné la situation critique des services de contrôle fiscal, affirmant que « les services sont actuellement à l’os » malgré l’importance cruciale de leur mission.
Cette augmentation de budget doit néanmoins être ratifiée dans l’hémicycle, où les tractations s’annoncent tendues. Le vote solennel sur la partie « recettes » du budget 2025 est prévu le 7 novembre, bien qu’un report de quelques jours reste envisageable. Le gouvernement n’exclut pas le recours à l’article 49.3 de la Constitution, qui permettrait d’adopter le budget sans vote, un outil potentiellement décisif dans un contexte où le soutien à ces amendements n’est pas assuré.
Les données les plus récentes du ministère de l’Économie soulignent l’ampleur de la fraude fiscale en France, avec 15,2 milliards d’euros recouvrés en 2023, un montant en hausse par rapport aux années précédentes. Cependant, des études récentes estiment que moins de 20 % des sommes frauduleuses sont détectées par les autorités, une évaluation qui motive en partie la démarche du NFP en faveur d’un renforcement des moyens de contrôle.
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