Sète – Hervé Merz, nouveau maire, pendant 48 heures seulement…

Hervé Merz avait réuni les voix, dans le respect des équilibres démocratiques. Mais ce lundi, sauf énorme surprise, c’est Hervé Marquès qui sera élu… non pas par adhésion, mais sous la pression.

Il avait rassemblé les voix. Il avait pris les devants. Il avait commencé à composer son équipe. Mais sous la pression, face à l’ampleur des manœuvres déployées pour l’empêcher d’exister, Hervé Merz a finalement renoncé. Pendant 48 heures, il a pourtant été le nouveau maire de Sète.

Depuis l’annonce du choix de François Commeinhes d’imposer Hervé Marquès sans débat ni consultation [lire ici], Hervé Merz s’est lancé dans une contre-offensive discrète mais déterminée. Il a multiplié les coups de fil, enchaîné les rencontres, pris la température auprès des élus, gratté des voix une à une. Et des soutiens, il en a trouvé.

Il lui fallait 23 voix pour l’emporter ce lundi 12 mai au conseil municipal. Et jeudi soir dernier, il les avait. Jocelyne Gizardin, en rupture avec François Commeinhes, Blandine Authié, écartée brutalement sans avoir pu défendre sa propre candidature [lire ici], Romain Ferrara, en déplacement mais ayant donné pouvoir à son ami… Tous avaient choisi Hervé Merz. À ses côtés, la majorité alternative était prête. Jusqu’à samedi après-midi, il tenait ses 23 voix.

Son rêve n’était plus si lointain. Il avait même commencé à penser une nouvelle organisation municipale, à revoir certaines délégations, à imaginer un nouveau souffle pour une majorité déboussolée. Pourquoi ces élus l’ont-ils suivi ? Parce qu’ils ont vu, entendu, mesuré la colère des sétois. Ces derniers jours, ils n’ont cessé de recevoir des messages, des appels, des interpellations dans la rue. La population ne voulait pas d’Hervé Marquès. Et eux, ont fini par l’entendre.

Mais la suite, on la connaît. Le scénario s’est retourné. Samedi après-midi, une réunion de crise est convoquée dans l’urgence par l’équipe du maire déchu [lire ici]. Officiellement pour « refaire un point ». Officieusement, pour tendre un piège. Hervé Merz, pensant que ses soutiens allaient se tenir à ses côtés, prend la parole. Il exprime son désaccord avec la méthode, annonce sa candidature. Mais face à lui, c’est le silence. La peur s’est installée. Le vote approche. Les représailles sont redoutées. Personne ne lève la main. La manœuvre a fonctionné.

Isolé, fragilisé, trahi en plein vol, Hervé Merz annonce sa démission aux élus présents. Il se retire, sans fracas, mais avec dignité. Il refuse de jouer dans ce simulacre, de servir de caution à une mascarade démocratique. Il officialisera son départ mercredi, une fois les conseils municipaux et communautaires passés. Une manière peut-être de laisser une dernière chance à ceux qui n’ont pas eu le courage de parler samedi.

Ce lundi, tout est verrouillé. Pas une voix ne devra manquer. Ceux dont la loyauté est jugée incertaine ont été invités à s’abstenir de venir et à confier leur pouvoir à un élu fiable, choisi par François Commeinhes. La majorité ne veut plus d’accroc, plus de tension. Elle veut construire un récit, raconter qu’Hervé Marquès a été élu dans l’unanimité, inventer une histoire et dérouler sa propagande aux sétois qui ne sont pas dupes.

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