Sète – Hervé Merz dénonce en privé le système opaque de François Commeinhes, mais reste silencieux en public

L’adjoint aux finances et aux ressources humaines critique sévèrement la gouvernance du maire de Sète lorsqu’il est en petit comité, dénonçant une gestion autoritaire et opaque. Pourtant, il continue d’apporter son soutien en séance publique. Un double jeu qui interroge.

Hervé Merz, adjoint au maire de Sète et conseiller communautaire à Sète Agglopôle Méditerranée, fait partie des piliers de la majorité. Pourtant, en privé, il n’a de cesse de fustiger le fonctionnement de la municipalité et le verrouillage des décisions par une poignée d’élus triés sur le volet.

Lors d’un événement organisé en début d’année par le parti Horizons, en présence des vingt-six comités municipaux de l’Hérault, l’adjoint chargé des finances et des ressources humaines s’est laissé aller à des confidences qui ne sont pas passées inaperçues.

« C’est un système où seuls trois ou quatre personnes dirigent cette mairie », aurait-il lancé à plusieurs interlocuteurs. Selon des témoignages concordants, il s’est plaint du manque de transparence et du mépris affiché à l’égard des autres élus de la majorité. « Les adjoints découvrent parfois les délibérations le jour même du conseil. Nous ne sommes au courant de rien, je ne sais même pas ce qu’ils font. »

Un sujet en particulier semble cristalliser sa frustration, le projet du parking Aristide Briand. Devant plusieurs convives, il a reconnu son opposition à ce chantier controversé, et confié que plusieurs adjoints étaient également contre, mais qu’il leur était impossible de s’exprimer. Une déclaration qui en dit long sur l’atmosphère qui règne au sein de la mairie.

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Pourtant, si ces critiques acerbes se multiplient en coulisses, elles ne trouvent jamais d’écho en séance publique. Hervé Merz continue de voter sans sourciller les décisions de François Commeinhes, validant ainsi la politique qu’il condamne en aparté. Un paradoxe qui rappelle que, bien souvent, les considérations personnelles et les calculs d’avenir priment sur les convictions affichées.

Déjà en 2020, il avait été surpris en pleine manœuvre politique. Aperçu dans un restaurant sétois en pleine discussion avec un autre adjoint, il cherchait alors des soutiens pour monter une candidature face au maire sortant. Une tentative avortée, mais qui n’a manifestement pas effacé ses velléités de rupture.

Difficile, cependant, d’imaginer Hervé Merz incarner une alternative crédible à ce qu’il dénonce. Depuis douze ans, il a voté sans sourciller toutes les délibérations portées par un système aujourd’hui rattrapé par la justice. Être maire, ce n’est pas seulement occuper un poste, c’est aussi avoir le courage de ses opinions et la capacité d’assumer ses choix, y compris lorsqu’ils impliquent de rompre avec un pouvoir en place.

Alors que la Cour de cassation doit rendre son verdict le 19 mars [lire ici], l’avenir de François Commeinhes est suspendu à cette décision. Mais au-delà de la seule question judiciaire, c’est bien tout un mode de gouvernance qui est en train de vaciller. Dans ce jeu d’influence où chacun cherche à préserver ses intérêts, Hervé Merz semble naviguer entre deux eaux. Une posture inconfortable qui pourrait bientôt lui être reprochée.

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