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Semblant de retour à la normale à Gaza, la diplomatie au chevet de l’après

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Cafés rouverts, pêcheurs qui s’apprêtent à reprendre la mer et commerçants qui essuient la poussière: Gaza semble renouer avec la normalité samedi à l’heure où s’organise l’aide d’urgence et se discute la reconstruction de l’enclave palestinienne, ravagée par 11 jours de conflit avec Israël.

Les secouristes recherchent toujours dans les décombres des survivants après avoir retiré vendredi cinq dépouilles ainsi qu’une dizaine de survivants des tunnels souterrains bombardés par l’armée israélienne.

Les hostilités entre le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, et Israël, qui impose un blocus sur cette mince langue de terre depuis 2007, ont forcé les pêcheurs à rester chez eux depuis près de deux semaines.

Samedi matin, Rami Abou Amira a reçu un appel des gardes-côtes palestiniens pour lui dire qu’il pouvait reprendre la mer. Mais preuve de la fragilité de la trêve en vigueur depuis vendredi, aucune confirmation n’était venue du côté israélien.

« Nous allons quand même aller en mer mais pas très loin. Nous, les pêcheurs, nous avons peur que les +navy+ israéliens nous tirent dessus (…) Mais bon il faut bien manger », dit-il en préparant ses filets sur le petit port de Gaza.

« Tout est perdu »

Vendredi soir, des familles se sont pressées aussi dans les cafés du bord de mer pour fumer la chicha.

Dans des boutiques du quartier al-Rimal, à Gaza, au pied d’un immeuble d’une dizaine d’étages détruit dans un raid israélien, des mannequins en plastique habillés de collections 2021 étaient recouverts d’une épaisse couche de poussière.

« C’est de la poussière des bombes israéliennes, qui s’est incrustée dans les vêtements. Nous ne pourrons vendre cette marchandise », explique Bilal Mansour, un vendeur de 29 ans.

« Notre stock était plein car nous nous préparions pour l’Aïd, la fin du ramadan, où les ventes sont bonnes. Mais là, tout est perdu », renchérit Waël Amin Al- , propriétaire d’une boutique voisine, jonchée d’éclats de verre. « J’ai peut-être perdu l’équivalent de 250.000 dollars en marchandise. Qui paiera pour tout ça? Qui? ».

L’escalade de violence entre l’armée israélienne et le Hamas a fait 248 morts palestiniens, dont 66 enfants et des combattants, selon les autorités à Gaza. En Israël, les salves de roquettes tirés de Gaza ont tués 12 personnes y compris un enfant, une adolescente et un soldat, d’après la police.

Juste après l’entrée en vigueur de cette trêve vendredi à 02H00, les deux parties ont revendiqué la victoire.

Le chef du bureau politique du Hamas Ismaïl Haniyeh a salué une « victoire stratégique » contre Israël et dit avoir « porté un coup sévère et douloureux qui laissera des marques profondes à l’entité » à son adversaire.

« Nous avons atteint les objectifs, c’est un succès exceptionnel », a de son côté affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en commentant l’offensive israélienne contre le territoire palestinien où vivent quelque deux millions de Palestiniens.

« Plus de 200 terroristes dont 25 gradés » ont été tués, a t-il affirmé.

Mais le cessez-le-feu annoncé jeudi soir par les deux parties n’a fixé aucun terme à l’arrêt des combats et reste à ce titre fragile.

« Nos ennemis n’ont aucun certificat d’immunité », a lancé le ministre israélien de la Défense Benny Gantz tandis qu’un porte-parole des factions armées palestiniennes à Gaza a déclaré: « Notre message à l’ennemi est clair: si vous revenez, nous reviendrons aussi ».

Reconstruction

Deux délégations égyptiennes sont arrivées en Israël et dans les Territoires palestiniens « pour surveiller » le respect du cessez-le-feu, selon des médias d’Etat égyptiens.

Alors que plusieurs convois d’aide humanitaire d’urgence sont entrés dans Gaza vendredi, le ministre égyptien des Affaires étrangères a indiqué avoir reçu un appel de son homologue israélien pour discuter des mesures nécessaires afin de faciliter les opérations de reconstruction de Gaza.

Le sujet de la reconstruction dans l’enclave est aussi pour Washington un levier diplomatique.

Le président américain Joe Biden a affirmé vendredi son intention de mettre en place une aide financière « majeure » avec l’aide de la communauté internationale pour « reconstruire Gaza » mais sans donner au Hamas –considéré comme terroriste les Etats-Unis– « l’opportunité de rebâtir son système d’armement ».

Il a aussi relancé la solution à deux Etats, une Palestine indépendante aux côtés d’Israël, la qualifiant de « seule réponse possible », alors que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken est attendu au Moyen-Orient « dans les prochains jours ».

Les négociations de paix israélo-palestiniennes, suspendues depuis 2014, achoppent sur de nombreux points dont le statut de Jérusalem-Est et la colonisation israélienne des territoires palestiniens.

Preuve que la situation reste volatile, des affrontements quasi quotidiens entre palestiniens et forces israéliennes ont lieu en Cisjordanie et parfois à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé par Israël.

Europe

La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour « acte de torture »

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La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour "acte de torture"

La Cour européenne des droits de l’homme examine le cas de Laurent Théron, éborgné lors d’une manifestation en 2016.

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a pris une mesure sans précédent en ouvrant une procédure à l’encontre de la France pour ce qui est qualifié d' »acte de torture » ou de « traitements inhumains et dégradants » à l’encontre d’un manifestant blessé lors d’une manifestation contre la loi travail en 2016.

Cette décision intervient après sept années de combat judiciaire dans l’affaire Laurent Théron. Le manifestant avait perdu l’usage de son œil droit le 15 septembre 2016, lorsqu’il avait été atteint au visage par l’explosion d’une grenade à main de désencerclement tirée par un CRS lors de la manifestation. Le brigadier-chef responsable du tir avait été renvoyé devant la cour d’assises de Paris, mais avait été acquitté le 14 décembre 2022 au motif de la légitime défense, malgré l’absence de réel danger.

Les avocats de Laurent Théron, Mes Céline Moreau, Olivier Peter et Lucie Simon, ont exprimé leur satisfaction face à l’ouverture de cette procédure par la CEDH. Ils ont souligné que cette décision pourrait avoir un impact significatif sur d’autres enquêtes en cours concernant des manifestants blessés, notamment lors du mouvement des Gilets jaunes. Cette affaire soulève des questions cruciales sur la responsabilité de l’État français dans la protection des droits des manifestants, en particulier face à l’utilisation excessive de la force.

La CEDH, basée à Strasbourg, a communiqué au gouvernement français deux questions essentielles : le requérant a-t-il été « victime de traitements contraires à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme », qui prohibe la torture et les traitements inhumains et dégradants ? De plus, « l’enquête menée en l’espèce par les autorités internes a-t-elle satisfait aux exigences de l’article 3 de la Convention » ?

Cette procédure devrait prendre plusieurs mois, mais elle suscite déjà un débat important sur la question de la protection des droits des manifestants en France et l’application de la législation en matière de maintien de l’ordre.

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Guerre entre Israël et le Hamas : l’armée israélienne annonce avoir repris les combats

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Guerre entre Israël et le Hamas : l'armée israélienne annonce avoir repris les combats

L’armée israélienne a confirmé avoir « repris » ses frappes sur une partie de ce territoire, accusant le Hamas d’avoir « violé » la trêve en tirant vers le territoire israélien.

La trêve entre Israël et le Hamas, qui avait apporté un fragile répit dans la région, a pris fin sans qu’un nouvel accord puisse être conclu. La situation s’est rapidement détériorée, avec des sirènes d’alerte à la roquette retentissant dans plusieurs localités israéliennes et des frappes aériennes ainsi que des tirs d’artillerie constatés dans la ville de Gaza.

L’armée israélienne a annoncé avoir repris les « combats » contre le Hamas, invoquant la violation de la trêve par le mouvement islamiste. Tsahal a déclaré sur le réseau social X : « Le Hamas a violé la pause opérationnelle en tirant des roquettes vers le territoire israélien », justifiant ainsi la reprise des opérations militaires. Cette escalade a provoqué des moments de panique parmi les populations civiles des deux côtés.

Peu avant l’expiration de la trêve, le système de défense antiaérien israélien a réussi à intercepter avec succès un tir de roquette en provenance de la bande de Gaza. Cependant, des pertes tragiques ont été signalées du côté palestinien, avec six Palestiniens tués dans un raid aérien israélien sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Deux enfants ont également perdu la vie dans des raids aériens sur la ville de Gaza, selon un médecin de l’hôpital Ahli Arab.

La trêve avait vu la libération de plusieurs otages des deux côtés. Six otages israéliens ont été libérés par le Hamas, rejoignant deux autres qui avaient été relâchés plus tôt dans la journée. En échange, Israël a libéré trente Palestiniens, principalement des femmes et des mineurs détenus dans des prisons israéliennes, conformément à l’accord négocié. Cette trêve avait déjà permis la libération de 80 otages israéliens, principalement des femmes et des enfants, ainsi que de 240 prisonniers palestiniens. Toutefois, un certain nombre d’étrangers et de binationaux, dont la plupart étaient des Thaïlandais travaillant en Israël, avaient également été pris en otage.

La situation reste tendue dans la région, avec des inquiétudes croissantes quant à la poursuite des hostilités et à l’impact sur les civils pris au milieu de ce conflit. Les efforts diplomatiques visant à rétablir un cessez-le-feu durable se poursuivent, mais la route vers la paix semble plus incertaine que jamais.

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Hamas-Israël : 12 nouveaux otages remis en liberté, dont 2 étrangers

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Hamas-Israël : 12 nouveaux otages remis en liberté, dont 2 étrangers

Après trois premiers Français, mineurs, libérés lundi 27 novembre, 12 nouveaux otages du Hamas ont été relâchés ce mardi soir. Parmi eux, deux ressortissants étrangers.

La libération des otages du Hamas suit son cours ce mardi 28 novembre, avec 12 nouvelles remises en liberté. Il s’agit de 10 Israéliens, et de deux ressortissants étrangers, d’origine allemande et thaïlandaise, a indiqué le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans la soirée. Ceux-ci vont être « emmenés vers des hôpitaux israéliens où ils retrouveront leur famille », a précisé de son côté l’armée israélienne, qui a confirmé leur arrivée en Israël via l’Egypte.

Plusieurs femmes, accompagnées par des combattants palestiniens masqués du Hamas et du Jihad islamique, deux groupes islamistes palestiniens, ont été remises au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Rafah, dans le sud du territoire palestinien près de la frontière égyptienne.

En parallèle, une nouvelle salve de prisonniers palestiniens ont été libérés. Il s’agit de 30 Palestiniens emprisonnés par Israël, tous des femmes et des jeunes de moins de 19 ans, a annoncé l’autorité pénitentiaire israélienne.

Entrée en vigueur le 24 novembre, la trêve dans la guerre entre Israël et le Hamas, a été prolongée jusqu’à jeudi matin, à 05h00 GMT. Au total, 20 otages israéliens et 60 prisonniers palestiniens doivent être libérés lors de cette extension, selon le Qatar, principal médiateur dans les négociations sur le dossier des otages.

60 otages israéliens et 180 Palestiniens libérés

Chaque jour depuis vendredi, le Hamas relâche une dizaine de femmes et d’enfants enlevés lors de son attaque sanglante du 7 octobre en Israël, contre la libération de trois fois plus de prisonniers palestiniens. Douze otages (dix Israéliennes et deux Thaïlandais) et trente prisonniers palestiniens ont ainsi encore été libérés mardi soir.

L’accord de trêve, négocié avec l’appui également de l’Égypte et des États-Unis, a déjà permis la libération de 60 otages israéliens et de 180 Palestiniens écroués dans des prisons israéliennes. Vingt-et-un otages étrangers, en majorité des Thaïlandais vivant en Israël, ont été libérés hors du cadre de cet accord.

Les autorités israéliennes ont estimé à environ 240 le nombre de personnes enlevées et emmenées à Gaza le 7 octobre, lors de l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien qui a coûté la vie à quelque 1.200 personnes en Israël, en grande majorité des civils.

Une prolongation de la trêve espérée par les médiateurs

En coulisses, les médiateurs s’activent pour prolonger la trêve au-delà de jeudi. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken est attendu de nouveau en Israël et en Cisjordanie cette semaine. « Notre objectif principal à l’heure actuelle, et notre espoir, est de parvenir à une trêve durable qui mènera à de nouvelles négociations et, finalement, à la fin de la guerre », a déclaré le ministre des Affaires étrangères du Qatar, Majed Al Ansari. « Cependant, nous travaillons avec ce que nous avons. Et ce que nous avons, c’est qu’on peut prolonger (la trêve) d’un jour à chaque fois que le Hamas est en mesure de garantir la libération d’au moins dix otages », a-t-il expliqué.

Les chefs des services de renseignement américain et israélien se trouvaient mardi à Doha pour discuter avec le Premier ministre du Qatar de la « prochaine phase » d’un accord potentiel entre le Hamas et Israël, selon une source informée de la visite.

« Nous soutenons la prolongation de cette pause et des pauses futures, si nécessaire, afin de permettre l’augmentation de l’aide et de faciliter la libération de tous les otages », ont déclaré pour leur part les chefs de la diplomatie du G7 dans un communiqué conjoint.

La prolongation de la trêve à Gaza a permis l’entrée de nouveaux camions d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, assiégée et bombardée sept semaines durant par l’armée israélienne. Malgré l’arrivée depuis le 24 novembre de centaines de camions, la situation y reste « catastrophique », a jugé le Programme alimentaire mondial (PAM), estimant qu’« il existe un risque de famine ».

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