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Ours des Pyrénées : le chasseur condamné pour la mort de Caramelles fait appel

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Un octogénaire écope de quatre mois avec sursis après avoir abattu l’ourse lors d’une battue illégale. La justice a également sanctionné quinze autres participants.

Le tribunal correctionnel de Foix a rendu son verdict dans l’affaire de la mort de l’ourse Caramelles, survenue lors d’une battue interdite en Ariège en 2021. L’auteur du tir, un chasseur de 81 ans, a été condamné à quatre mois de prison avec sursis, assortis d’une amende de 750 euros, de la confiscation de son arme et du retrait de son permis de chasse. Il a immédiatement annoncé son intention de faire appel, estimant avoir agi en état de légitime défense.

Les quinze autres participants à cette battue organisée dans la réserve du Mont-Vallier, près de Seix, ont écopé d’amendes allant jusqu’à plusieurs centaines d’euros. Deux d’entre eux ont également vu leur permis suspendu temporairement. Collectivement, ils devront verser près de 90 000 euros aux associations de protection de l’ours, en réparation du préjudice moral et écologique causé.

Lors des audiences, le tireur avait décrit une attaque soudaine de l’animal, pesant 150 kg et accompagné de deux oursons. Selon ses déclarations, il aurait ouvert le feu après avoir été mordu à plusieurs reprises. La défense a plaidé l’absence de signalisation claire interdisant la chasse dans cette zone, ainsi que des sanctions financières disproportionnées pour des retraités aux revenus modestes.

Les associations environnementales, dont Pays de l’Ours, se félicitent de la décision judiciaire, y voyant une reconnaissance des manquements commis. Elles réclament cependant des mesures supplémentaires pour renforcer la population ursine, encore fragile malgré les réintroductions successives.

Cette affaire rappelle un précédent judiciaire datant de 2008, où un autre chasseur avait été condamné pour la mort de Cannelle, dernière ourse de souche pyrénéenne. Aujourd’hui, les deux animaux naturalisés sont exposés au Muséum de Toulouse, symboles des tensions persistantes entre activités humaines et préservation de la biodiversité.

Selon les dernières estimations, les Pyrénées abriteraient entre 97 et 127 ours, un chiffre en hausse mais insuffisant selon les défenseurs de l’espèce pour assurer sa pérennité. Le débat sur leur cohabitation avec les populations locales reste plus que jamais d’actualité.

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