France
Meurtre d’Alexia: le procès suspendu à l’état de santé de Jonathann Daval
Interrompu mercredi soir après un « malaise vagal » de l’accusé en plein interrogatoire, le procès de Jonathann Daval devant les assises de la Haute-Saône devrait reprendre jeudi mais reste suspendu à l’état de santé de l’accusé, qui doit passer un examen.
« Selon un premier diagnostic, il a fait un malaise vagal » mais son état de santé est « rassurant », a indiqué mercredi soir à l’AFP l’avocat général, Emmanuel Dupic, selon lequel le procès devrait reprendre jeudi matin.
« A priori, il devrait être là » jeudi matin, a confirmé à l’AFP l’un de ses avocats, Me Randall Schwerdorffer.
Le malaise de M. Daval s’est produit alors que le procès venait de rentrer dans le vif du sujet, avec deux moments extrêmement forts émotionnellement : les dépositions des parties civiles et l’interrogatoire de l’accusé.
« Examen médical »
Pris sous le feu roulant des questions du président Matthieu Husson qui le pressait d’expliquer sa relation compliquée avec Alexia, notamment leur difficulté à concevoir un enfant, M. Daval a soudain blêmi, avant de s’effondrer, au bout d’environ trois quart d’heure d’interrogatoire.
Les agents de l’escorte pénitentiaire l’ont alors sorti du box. Il a ensuite été conduit à l’hôpital de Vesoul où il devait passer la nuit de mercredi à jeudi « en observation », a indiqué Emmanuel Dupic.
« Il a été immédiatement pris en charge (…) dans des conditions médicales optimum et tout a été fait pour que le procès puisse reprendre » jeudi, a déclaré Me Schwerdorffer.
Toutefois, cette reprise est suspendue à un examen médical que Jonathann Daval devra passer jeudi matin « juste avant » l’audience qui doit débuter à 09H00, afin de « garantir parfaitement ses conditions de santé », a précisé l’avocat général.
Jonathann Daval est jugé depuis lundi pour le meurtre de sa femme Alexia. Le corps de cette employée de banque de 29 ans avait été retrouvé le 30 octobre 2017 dans un bois, à quelques kilomètres du domicile conjugal de Gray-la-Ville (Haute-Saône).
« Pas excusable »
Cet informaticien aujourd’hui âgé de 36 ans a joué pendant trois mois les veufs éplorés, avant d’être interpellé. Après avoir présenté plusieurs versions des faits, il avait fini par reconnaître avoir tué Alexia lors d’une dispute.
Il avait aussi avoué avoir partiellement incendié son corps.
Avant son malaise en pleine cour d’assises, le frêle trentenaire, la voix étranglée par l’émotion, avait présenté ses « excuses », notamment aux parents d’Alexia pour leur avoir « pris leur fille », tout en qualifiant son geste de « pas excusable ».
Il avait également réitéré sa version des faits : il a tué Alexia lors d’une violente dispute conjugale.
Me Schwerdorffer avait demandé que son client soit entendu jeudi : l’interrogatoire est peut-être intervenu « trop tard », après une journée « très dense émotionnellement et très dure, avec des témoignages très forts » des proches d’Alexia, notamment ceux de ses parents, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot.
M. et Mme Fouillot, qui ont longtemps considéré Jonathann comme un fils, ont en effet livré à la barre des témoignages très durs contre lui : M. Fouillot a ainsi demandé « la peine maximale » contre Jonathann, poursuivi pour meurtre sur conjoint et qui encourt la réclusion à perpétuité.
Isabelle Fouillot a elle exhorté Jonathann à dire « la vérité », à être « pour une fois (…) un homme » et à prendre ses « responsabilités ».
La soeur d’Alexia, Stéphanie, et son mari Grégory Gay, ont eux aussi témoigné et raconté leur « cauchemar ».
« Je ne sais pas s’il aurait basculé s’il n’y avait pas eu ces quatre remarquables dépositions », a estimé leur avocat Me Gilles-Jean Portejoie. « Elles ont donné de lui une image qui à mon avis correspond à la réalité » et « qui l’ont secoué ».
« Frustrée »
« C’est un dossier extrêmement particulier », avec des « auditions de qualité (…) qu’on ne peut pas interrompre, ce qui explique qu’on finisse tard et que le procès perdure alors qu’on est déjà très en retard » sur le planning des audiences, prévues jusqu’à vendredi, a abondé Me Schwerdorffer.
Les parties civiles, très critiques quant aux excuses et à la version présentées mercredi par l’accusé, ont désormais les yeux tournés vers l’audience de jeudi.
« Ce n’était pas des excuses, c’était trop minime. Moi, j’en attends beaucoup plus », a déclaré après l’audience Isabelle Fouillot. « Je suis frustrée. Attendons demain, on espère que ça reprenne et qu’il réponde aux questions du juge ».
France
« Bavardage creux », « dérive préoccupante » : les politiques réagissent à l’allocution d’Emmanuel Macron
Emmanuel Macron, dans son allocution, promet un gouvernement d’intérêt général, mais les critiques fusent de tous bords politiques.
Dans son discours adressé à la nation, Emmanuel Macron a esquissé une vision de la France unie sous un « gouvernement d’intérêt général », une rhétorique qui se veut rassembleuse. Pourtant, ce message semble avoir rencontré un mur de scepticisme et de critiques de la part de ses adversaires politiques.
Adresse aux Français. https://t.co/irpXQN9qfN
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 5, 2024
Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, a vivement critiqué le discours présidentiel, le qualifiant de « bavardage creux et prétentieux ». Pour lui, l’utilisation de l’article 49.3 pour imposer des lois sans vote parlementaire est une atteinte directe à la démocratie, justifiant ainsi la censure du gouvernement Barnier. Cette censure, selon Mélenchon, n’est pas dirigée contre Barnier, mais contre la politique d’Emmanuel Macron lui-même.
De l’autre côté de l’échiquier politique, Jordan Bardella du Rassemblement National a également exprimé son inquiétude face à ce qu’il perçoit comme une « dérive préoccupante » de la macronie. Il suggère que le président s’éloigne des réalités du terrain et du peuple français.
Boris Vallaud du Parti Socialiste a quant à lui voté la motion de censure comme une « sanction d’un mauvais budget de la sécurité sociale », tout en appelant à un Premier ministre issu de la gauche. Cette critique vise non seulement le fond du discours mais aussi la forme, dénonçant une politique qui, selon lui, manque de considération pour les besoins sociaux.
Marine Tondelier, d’Europe Écologie Les Verts, a salué la prudence de Macron dans la nomination de son Premier ministre, mais n’a pas manqué de critiquer le ton « condescendant » du discours. Elle semble apprécier la retenue du Président dans sa précipitation à nommer un successeur à Barnier, mais déplore le manque de respect perçu dans son allocution.
Enfin, Rachida Dati, ancienne ministre, a indiqué que Macron devrait agir rapidement pour nommer un nouveau Premier ministre, reflétant une attente de décisions concrètes et rapides de la part du Président.
L’allocution d’Emmanuel Macron, bien que visant à rassurer et à fédérer, a plutôt suscité un concert de critiques, reflétant un fossé grandissant entre le chef de l’État et les représentants de diverses tendances politiques. Ce discours, loin de combler les divisions, semble les avoir accentuées, laissant le public informé dans l’attente de voir comment le Président répondra à cette vague de scepticisme.
France
Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou
Après la chute historique du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron s’adressera aux Français jeudi soir. Une allocution attendue qui pourrait définir l’avenir politique du pays et du président lui-même.
La chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure à l’Assemblée nationale, a plongé la France dans une crise politique sans précédent depuis des décennies. Cette situation met également le président Emmanuel Macron sous une pression inédite, alors qu’il doit gérer à la fois une majorité relative fragilisée et des appels de l’opposition à sa démission.
Dans ce contexte tendu, l’annonce de l’Élysée d’une allocution présidentielle prévue à 20h jeudi suscite une attente considérable. Le chef de l’État, récemment rentré d’Arabie Saoudite, devra non seulement répondre à l’urgence politique créée par la chute de son Premier ministre, mais aussi rassurer un pays en quête de stabilité. Le silence persistant sur la nomination d’un successeur à Michel Barnier alimente les spéculations, renforçant l’importance de cette prise de parole.
Pour Emmanuel Macron, ce discours est une occasion cruciale de reprendre la main sur le récit politique. Il devra convaincre qu’il est encore en mesure de gouverner face à une Assemblée nationale frondeuse et une opinion publique de plus en plus critique. Ses opposants, notamment La France insoumise, ne manqueront pas de scruter chaque mot, prêts à amplifier la contestation si le message présidentiel ne répond pas aux attentes.
Alors que l’histoire de la Ve République n’a que rarement connu de telles impasses, l’intervention de 20h pourrait être déterminante pour définir non seulement les prochaines étapes institutionnelles, mais également l’avenir d’un mandat déjà marqué par des défis multiples. La France attend des réponses, et c’est désormais à Emmanuel Macron de les fournir.
France
Réouverture de Notre-Dame: 6.000 policiers et gendarmes mobilisés, annonce le préfet de police
La cathédrale Notre-Dame de Paris rouvre ses portes après une restauration titanesque. Un impressionnant dispositif de sécurité sera mis en place pour garantir la sérénité de l’événement.
La réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, prévue pour ce week-end, sera marquée par un dispositif de sécurité d’une ampleur exceptionnelle. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a dévoilé les détails de cette opération lors d’une conférence de presse, soulignant l’importance de protéger cet événement symbolique et historique.
Le déploiement de 6.000 agents des forces de l’ordre, comprenant policiers et gendarmes, est prévu pour les deux jours de célébrations. Ce chiffre reflète l’engagement des autorités à garantir la sécurité de la cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement attendus, ainsi que des milliers de visiteurs. Ce dispositif est comparable à celui mis en place pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, illustrant ainsi la gravité de la situation sécuritaire.
Bien que Laurent Nuñez ait affirmé qu’aucune menace spécifique n’avait été identifiée, il a rappelé que la France demeure sous le coup d’un niveau de menace terroriste élevé. Pour faire face à ce risque, des mesures supplémentaires seront prises, notamment l’implication de militaires du dispositif Sentinelle et une attention particulière portée à la lutte contre les drones, sous l’égide de l’armée.
La brigade fluviale et la BRI, avec ses tireurs d’élite, seront également de la partie, renforçant ainsi la sécurité sur l’île de la Cité, où l’accès sera strictement contrôlé. Seuls les invités et les prestataires de services auront le droit d’accéder à cette zone historique, tandis que la circulation sera interdite.
Les préparatifs pour la réouverture ont déjà commencé, avec des restrictions de circulation mises en place dès mercredi. Cinq zones de confinement seront établies sur les quais hauts de la rive gauche pour accueillir jusqu’à 40.000 personnes samedi, tandis que la capacité de la cathédrale elle-même est limitée à 3.000 personnes.
Lors de cette conférence, le préfet de police était accompagné par des figures importantes de la vie parisienne, telles que Mgr Olivier Ribadeau Dumas, recteur de Notre-Dame, Patrick Bloche, premier adjoint à la maire de Paris Anne Hidalgo, et Ariel Weil, maire de Paris Centre, soulignant ainsi l’engagement collectif pour la réussite et la sécurité de cet événement.
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