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Société

Médecins et députés : le dilemme éthique de l’aide à mourir

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Une poignée d’élus cumulent mandat politique et expérience médicale, confrontés à un choix personnel autant que législatif.

Parmi les députés débattant actuellement de la légalisation de l’aide à mourir, une minorité porte une double casquette : celle de législateur et de praticien. Cette dualité complexifie leur positionnement, entre convictions personnelles et responsabilité collective.

Les avis divergent radicalement au sein de ce petit groupe. Certains, comme l’écologiste Dominique Voynet, ancienne anesthésiste, affirment pouvoir accompagner un patient jusqu’au geste ultime. D’autres, à l’image de Geneviève Darrieussecq (MoDem), allergologue de formation, soutiennent le principe tout en refusant d’y participer directement.

Le texte soulève des questions concrètes pour ces professionnels de santé : prescrire une substance létale, intervenir en cas d’incapacité physique du patient, ou simplement concilier cette possibilité avec le serment d’Hippocrate. « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » : cette phrase résonne différemment selon les parcours.

Les opposants au projet, comme Philippe Juvin (LR), urgentiste de métier, estiment que la médecine palliative suffit à apaiser les souffrances. À l’inverse, des partisans du texte rappellent que le serment a déjà évolué et que certaines demandes restent sans réponse malgré les progrès des soins.

La clause de conscience, permettant aux soignants de refuser de participer à une aide active à mourir, fait l’unanimité. Mais des craintes persistent : peur des déserts médicaux, crainte d’une stigmatisation des praticiens volontaires, ou appréhension face à la lourdeur des décisions individuelles.

Ces élus-médecins naviguent entre expertise technique et sensibilité humaine. Leur vote ne sera pas qu’un acte politique, mais aussi l’aboutissement d’un cheminement intime, forgé au chevet des patients.

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