Europe
L’Ukraine prête pour la « grande bataille » dans l’est, les évacuations se poursuivent
L’Ukraine s’est dite prête à livrer une « grande bataille » dans l’est de son territoire, cible prioritaire de Moscou, où l’évacuation des civils se poursuit dans la crainte d’une offensive imminente.
« L’Ukraine est prête pour les grandes batailles. L’Ukraine doit les gagner, y compris dans le Donbass », région de l’est du pays, a affirmé le conseiller présidentiel ukrainien Mykhaïlo Podoliak, cité par l’agence de presse Interfax-Ukraine.
« Et quand ça arrivera, l’Ukraine aura une position plus forte dans les négociations, ce qui lui permettra de dicter certaines conditions », a-t-il ajouté.
Plus tôt dans la journée, le président Volodymyr Zelensky, avait souligné lors d’une conférence de presse avec le chancelier autrichien Karl Nehammer, qui s’est rendu à Kiev: « Nous sommes prêts à nous battre, et à chercher parallèlement des voies diplomatiques pour arrêter cette guerre ».
Après avoir retiré ses troupes de la région de Kiev et du nord de l’Ukraine, la Russie a fait sa priorité de la conquête totale du Donbass, dont une partie est contrôlée depuis 2014 par des séparatistes prorusses.
Des armes pour Kiev
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a effectué une visite surprise à Kiev samedi et promis des blindés à l’Ukraine.
Il a rendu hommage à l’armée ukrainienne pour « le plus grand fait d’armes du 21e siècle » qui a permis de défendre Kiev et de mettre en échec « les desseins monstrueux de Poutine », selon un communiqué de Downing Street.
Le président russe Vladimir Poutine « a subi un revers. (…) Il va intensifier la pression maintenant dans le Donbass et l’Est », a mis en garde M. Johnson.
« C’est pourquoi il est si vital (…) que nous, vos amis, continuions à offrir le soutien que nous pouvons », a-t-il ajouté, s’engageant à fournir à Kiev des véhicules blindés et des missiles antinavires.
MM. Johnson et Zelensky se sont aussi rendus sur la rue Khrechtchatyk, l’artère principale de Kiev, saluant les quelques badauds présents, puis sur l’emblématique place de l’Indépendance.
Boris Johnson est le premier dirigeant du G7 a se rendre dans la capitale ukrainienne, menacée d’un assaut et bombardée il y a encore une semaine, et où Volodymyr Zelensky s’est retranché depuis le début de l’invasion russe le 24 février, forçant le respect du monde entier.
« D’autres Etats démocratiques occidentaux doivent suivre l’exemple du Royaume-Uni », a commenté le président ukrainien. « Il est temps d’imposer un embargo total sur les hydrocarbures russes, d’augmenter les livraisons d’armes » à l’Ukraine.
Londres, en pointe dans les condamnations de la politique du Kremlin, a notamment fourni dès les débuts de précieuses armes antichar à l’armée ukrainienne et n’a pas hésité à sanctionner les oligarques russes dont la présence massive a donné à un quartier chic de la capitale britannique le sobriquet de « Londongrad ».
De son côté, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a dit que l’Alliance préparait des plans pour une force militaire permanente à ses frontières pour prévenir toute nouvelle agression de la Russie.
« Ce que nous voyons maintenant est une nouvelle réalité, une nouvelle normalité pour la sécurité européenne. Pour cette raison, nous avons demandé à nos commandants militaires de fournir des options pour ce que nous appelons une réinitialisation, une adaptation à long terme de l’Otan », a-t-il affirmé dans une interview publiée samedi par le quotidien britannique Daily Telegraph.
Cette nouvelle force sera, a-t-il ajouté, une « conséquence à long terme » de l’invasion de l’Ukraine ordonnée par Vladimir Poutine.
Poursuite des évacuations… et des bombardements
Deux jours après le massacre de la gare de Kramatorsk (est), où 52 civils, dont cinq enfants, qui se préparaient à fuir ont été tués dans une frappe attribuée à un missile russe, l’évacuation de la population se poursuivait.
Moscou a nié être responsable de la frappe, allant jusqu’à dénoncer une « provocation » ukrainienne.
Dimanche, la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a indiqué que 4.532 civils avaient été évacués la veille.
La majorité ont quitté la région de Zaporijjia, a-t-elle ajouté, précisant que près de 200 personnes ont pu quitter la ville portuaire assiégée de Marioupol (sud)et plus d’un millier ont fui Melitopol, Lysychansk, Severodonetsk, Roubijne, Kreminna et Popasna dans la région de Lougansk.
« L’ennemi russe continue de se préparer pour intensifier ses opérations offensives dans l’est de l’Ukraine et prendre le contrôle total des régions de Donetsk et de Lougansk », dans le Donbass, a déclaré l’état-major de l’armée ukrainienne samedi dans un point quotidien sur Facebook.
Outre la poursuite des combats pour prendre le contrôle des villes clés de Marioupol, au sud, et d’Izioum plus au nord, « l’ennemi continue de frapper avec des missiles des cibles civiles dans toute l’Ukraine », a averti l’état-major.
Des bombardements ont ainsi encore fait 5 morts et 5 blessés dans la région de Donetsk, a indiqué dans la soirée le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko sur Telegram.
A Lyssytchansk, une petite ville de la région de Lougansk, le maire Olexandre Zaïka a appelé les habitants à partir le plus vite possible.
« La situation dans la ville est très tendue, je vous demande d’évacuer. Cela devient très difficile, les obus de l’ennemi tombent un peu partout », a-t-il dit dans un message sur Telegram.
Et dans l’attente d’une grande offensive russe, soldats ukrainiens et membres de la Défense territoriale étaient occupés à fortifier leurs positions et à creuser de nouvelles tranchées, dans la zone rurale de Barvinkove, dans l’est du pays. Les bords de routes ont été minés, et des obstacles anti-chars installés à tous les carrefours.
Crimes de guerre
Sept missiles se sont abattus dans la nuit de samedi à dimanche sur la région de Mykolayiv, à une centaine de kilomètres au nord-est d’Odessa, troisième ville du pays et grand port stratégique sur la mer Noire, selon le commandement militaire local.
Menacé à son tour de frappes, Odessa, a décrété un couvre-feu de samedi soir à lundi matin.
Vendredi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen s’était rendue à Kiev et à Boutcha, petite ville proche de la capitale devenue un symbole des atrocités de l’invasion russe.
« Si ceci n’est pas un crime de guerre, qu’est-ce qu’un crime de guerre? », avait-elle lancé.
« Ce que Poutine a fait à Boutcha et Irpin (autre localité proche de Kiev, ndlr), ce sont des crimes de guerre qui ont entaché définitivement sa réputation », a abondé samedi Boris Johnson. Des dizaines de cadavres portant des vêtements cvils, et certains les mains liés dans le dos, ont été retrouvés à Boutcha, près de Kiev, après le retrait des ofrces russes.
Ursula von der Leyen a annoncé samedi qu’une collecte internationale avait permis de réunir 10,1 milliards d’euros destinés à soutenir l’Ukraine.
Nonobstant ces échanges d’accusations, l’Ukraine a annoncé samedi avoir procédé à un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, permettant la libération de 12 soldats et 14 civils ukrainiens.
Le président Vladimir Poutine, dont la décision d’envahir l’Ukraine s’est brisée sur la résistance acharnée des Ukrainiens, a revu ses plans à la baisse mais veut obtenir une victoire au Donbass avant le défilé militaire du 9 mai marquant sur la Place Rouge la victoire soviétique sur les nazis, point culminant du narratif militariste qu’il a imposé en Russie, notent les observateurs.
Europe
Accord UE-Mercosur: von der Leyen veut avancer, un bloc de pays autour de la France entend bloquer
À Montevideo, Ursula von der Leyen tente de faire avancer l’accord UE-Mercosur, mais un front de résistance mené par la France menace de le faire échouer.
L’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur, un projet ambitieux visant à créer un marché de plus de 700 millions de consommateurs, se trouve à un tournant décisif. Alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’efforce de finaliser les négociations lors du sommet du Mercosur à Montevideo, une coalition de pays européens, emmenée par la France, s’emploie à bloquer le processus.
Les discussions autour de cet accord, initiées en 1999, ont récemment connu un regain d’intérêt sous l’impulsion de plusieurs pays clés. Le Brésil, l’Allemagne et l’Espagne notamment, souhaitent conclure avant l’entrée en fonction de Donald Trump, qui menace de renforcer les droits de douane. Le ministre uruguayen des Affaires étrangères, Omar Paganini, a évoqué des « détails minimes » restant à régler, laissant entendre que l’accord pourrait être scellé dès vendredi. Cependant, la réalité des négociations est plus complexe.
Von der Leyen, optimiste quant à la finalisation de l’accord, a posté sur X : « La ligne d’arrivée est en vue. Travaillons ensemble, franchissons-la. » Pourtant, cette perspective est loin de faire l’unanimité. En France, le président Emmanuel Macron a clairement exprimé son opposition, déclarant que l’accord est « inacceptable en l’état ». Il a réitéré son engagement à défendre la « souveraineté agricole » française, une position soutenue par l’Elysée sur les réseaux sociaux.
Cette opposition n’est pas isolée. La France a réussi à rallier d’autres pays européens à sa cause. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, et l’Italie, par la voix de ses sources gouvernementales, ont également manifesté leur désapprobation. Ces pays exigent des garanties supplémentaires pour protéger leurs secteurs agricoles, craignant une concurrence déloyale de la part des produits sud-américains. Pour bloquer l’accord, il suffirait que la France et trois autres pays représentant plus de 35% de la population de l’UE s’y opposent.
Les défenseurs de l’accord mettent en avant les avantages économiques, notamment pour les exportateurs européens qui pourraient bénéficier de nouveaux débouchés, et l’importance de ne pas laisser le champ libre à la Chine. Toutefois, les critiques, principalement des ONG et des mouvements de gauche, soulignent les risques environnementaux, notamment l’accélération de la déforestation en Amazonie et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Greenpeace a qualifié le texte de « désastreux » pour l’environnement, privilégiant les profits des entreprises.
En France, les agriculteurs, inquiets de la concurrence que pourrait engendrer cet accord, ont multiplié les manifestations pour exprimer leur désaccord. La tension autour de cet accord illustre les divergences d’intérêts entre les besoins économiques à court terme et les considérations écologiques et sociales à long terme.
L’avenir de l’accord UE-Mercosur dépendra donc non seulement des négociations techniques, mais aussi de la capacité des pays européens à concilier leurs intérêts divergents. La conférence de presse conjointe prévue à l’issue du sommet pourrait apporter des éclaircissements, mais il est clair que la route vers la ratification est encore semée d’embûches.
Europe
Grève au journal britannique The Guardian contre la vente de son édition dominicale
En réponse à la vente potentielle de The Observer, les journalistes du Guardian et de son édition dominicale entament une grève inédite depuis un demi-siècle.
Les journalistes du journal britannique The Guardian, ainsi que ceux de son édition du dimanche, The Observer, se sont mobilisés pour une grève de 48 heures, un événement marquant car il s’agit de la première action de ce type en plus de cinquante ans. Cette grève, qui coïncide avec le 233ème anniversaire de la première parution de The Observer, vise à contester la décision du Guardian Media Group (GMG) de vendre ce vénérable hebdomadaire à Tortoise Media, un site d’actualité lancé en 2019.
Le GMG avait annoncé en septembre dernier son intention de céder The Observer, reconnu par le Guinness World Records comme le plus ancien journal dominical au monde. Le syndicat National Union of Journalists (NUJ) a réagi avec vigueur, appelant à cette grève pour exprimer le mécontentement général face à ce projet de vente. Laura Davison, secrétaire générale du NUJ, a souligné l’importance de The Observer dans le paysage médiatique britannique et a plaidé pour une réévaluation des options afin de garantir un avenir pérenne pour les deux publications.
La vente à Tortoise Media, dirigé par James Harding, ancien rédacteur en chef du Times et de la BBC, et Matthew Barzun, ancien ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni, soulève des inquiétudes quant à l’avenir éditorial et la ligne directrice de The Observer. Les journalistes craignent que cette transaction ne modifie l’identité unique et la mission de ce journal, qui a été acquis par le Guardian Media Group en 1993.
Cette action syndicale met en lumière les tensions croissantes entre les impératifs économiques des groupes de presse et les aspirations professionnelles des journalistes à préserver l’indépendance et l’intégrité de leur travail. La grève, bien que symbolique, témoigne d’un engagement profond des rédacteurs à défendre un journal qui a marqué l’histoire du journalisme britannique.
Le débat sur l’avenir de The Observer est loin d’être clos, et cette grève pourrait bien être le prélude à des négociations plus approfondies entre les parties prenantes pour trouver une solution qui respecte l’héritage de ce journal emblématique tout en répondant aux défis contemporains de l’industrie des médias.
Europe
Ukraine: Zelensky se dit prêt à des concessions si l’Otan protège les territoires contrôlés par Kiev
Le président ukrainien envisage de placer sous protection de l’OTAN les territoires contrôlés par Kiev en échange d’un arrêt des hostilités avec la Russie.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a récemment exprimé sa volonté de faire des concessions territoriales à la Russie, à condition que l’OTAN offre des garanties de sécurité pour les zones actuellement sous contrôle ukrainien. Cette proposition intervient dans un contexte de tensions accrues et de menaces d’escalade militaire.
Alors que la guerre se prolonge depuis presque trois ans, l’Ukraine fait face à une situation complexe. La menace de nouvelles frappes russes, notamment avec le missile « Orechnik », et l’imminence du retour de Donald Trump à la présidence américaine, rendent l’avenir incertain. Zelensky, conscient des difficultés sur le terrain, propose une solution qui pourrait stabiliser la situation, même si elle implique un compromis sur les territoires occupés par la Russie.
L’objectif principal de Zelensky est de mettre fin à la phase active du conflit. En plaçant les territoires contrôlés par Kiev sous l’égide de l’OTAN, il espère non seulement sécuriser ces zones, mais aussi créer un cadre diplomatique pour la récupération des régions annexées par la Russie. Cette approche pragmatique reflète une volonté de paix, tout en reconnaissant les réalités militaires actuelles.
Cependant, cette proposition ne se fait pas sans risque. L’Ukraine a toujours maintenu une position ferme contre toute cession de territoire, une ligne rouge que Zelensky semble maintenant prêt à redéfinir. Les pourparlers avec l’OTAN pourraient être compliqués par les exigences de Vladimir Poutine, qui insiste sur un retrait ukrainien de territoires supplémentaires et refuse catégoriquement l’adhésion de l’Ukraine à l’alliance.
Les récents développements montrent une intensification des hostilités, avec des frappes russes massives sur les territoires ukrainiens et des menaces directes contre Kiev. La rhétorique belliqueuse de Moscou, couplée à une coopération accrue avec des acteurs comme la Corée du Nord, contribue à une escalade dangereuse. Face à cette situation, Zelensky a multiplié les échanges avec les leaders occidentaux, cherchant à renforcer le soutien international.
Les réactions des dirigeants occidentaux sont mitigées. Emmanuel Macron a condamné fermement les actions russes, soulignant l’illégalité et l’inhumanité des frappes indiscriminées. De son côté, Antony Blinken a réaffirmé l’engagement américain à soutenir l’Ukraine, notamment par une augmentation des livraisons d’armes et l’autorisation d’utiliser des missiles longue portée contre la Russie.
La proposition de Zelensky marque un tournant potentiel dans la stratégie ukrainienne face à la guerre. Elle soulève des questions sur l’équilibre entre la sécurité immédiate et les aspirations territoriales à long terme de l’Ukraine. La suite des événements dépendra des réactions de l’OTAN et de la communauté internationale, ainsi que de la réponse de la Russie à cette initiative diplomatique audacieuse.
-
FranceEn Ligne 5 jours
Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou
-
PolitiqueEn Ligne 5 jours
Le gouvernement Barnier chute après la motion de censure
-
PolitiqueEn Ligne 7 jours
Michel Barnier déclenche le 49.3 : le RN et NFP voteront la motion de censure
-
ÉconomieEn Ligne 7 jours
Les salariés de Volkswagen en grève pour sauver les usines allemandes
-
ÉconomieEn Ligne 6 jours
Allemagne: Record à 20.000 points pour le Dax, malgré la crise économique
-
SociétéEn Ligne 5 jours
Les élèves français toujours parmi les derniers de la classe en maths
-
FranceEn Ligne 6 jours
Réouverture de Notre-Dame: 6.000 policiers et gendarmes mobilisés, annonce le préfet de police
-
EuropeEn Ligne 5 jours
Grève au journal britannique The Guardian contre la vente de son édition dominicale