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Les gardiens de l’Amazonie péruvienne : quand les Shipibo-Konibo défendent leur terre

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Face à la déforestation et aux exploitations illégales, une communauté indigène se mobilise pour protéger son territoire ancestral.

Au cœur de la forêt amazonienne, une patrouille silencieuse avance entre les arbres centenaires. Les Shipibo-Konibo, reconnaissables à leurs gilets verts, scrutent chaque recoin de leur territoire, tendant l’oreille au moindre son suspect. Leur mission : traquer les bûcherons clandestins et autres intrus qui menacent l’équilibre fragile de leur écosystème.

Dans la région d’Ucayali, ces défenseurs autochtones arpentent régulièrement près de 5 000 hectares de jungle, armés uniquement d’arcs et de machettes. Leur vigilance a permis d’intercepter plusieurs activités illégales, allant de l’abattage sauvage d’arbres à la pêche non autorisée. Malgré l’absence de moyens techniques et le manque de soutien des autorités, ils persistent, convaincus que leur combat dépasse les frontières de leur communauté.

Les menaces sont multiples : exploitations forestières, cultures illicites de coca et même l’installation controversée de colonies mennonites accusées de ravager les sols. Face à ces pressions, les Shipibo-Konibo ont pris les choses en main, créant il y a deux ans une milice communautaire. Aujourd’hui affaiblie par le départ de nombreux membres, cette garde reste un rempart symbolique contre la destruction de leur habitat.

Les patrouilles se déroulent dans un climat tendu. Certains gardiens ont subi des violences ou des intimidations, mais ils refusent d’employer la force, privilégiant le dialogue. Leur chef, un enseignant engagé, dénonce l’inaction des pouvoirs publics et les menaces qui pèsent sur sa sécurité. Pour lui, protéger cette forêt, c’est aussi préserver un héritage vital pour les générations futures, bien au-delà des frontières péruviennes.

Chaque intervention rappelle une évidence : dans cette lutte inégale, ce sont les peuples autochtones qui paient le prix fort pour sauver ce que d’autres s’acharnent à détruire.

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