Nous rejoindre sur les réseaux

France

Le tueur en série Michel Fourniret est mort

Article

le

le-tueur-en-serie-michel-fourniret-est-mort

Le tueur en série Michel Fourniret, condamné à la réclusion à perpétuité pour huit meurtres qui lui ont valu le surnom « d’ogre des Ardennes », est décédé lundi à l’âge de 79 ans en emportant avec lui les espoirs de plusieurs familles de disparues de le voir jugé pour d’autres crimes.

Atteint de la maladie d’Alzheimer et de problèmes cardiaques, le septuagénaire « est mort lundi à 15h00 à l’Unité hospitalière sécurisée interrégionale (UHSI) de la Pitié-Salpétrière à Paris », a annoncé le procureur de Paris, Rémy Heitz.

Une enquête a été ouverte pour « recherches des causes de la mort », a ajouté M. Heitz, une pratique systématique dans le cadre d’un décès en milieu pénitentiaire.

Michel Fourniret était hospitalisé à la Pitié-Salpétrière depuis le 28 avril, avait indiqué un peu plus tôt le ministère de la Justice.

Selon Le Parisien, qui a révélé son hospitalisation, le détenu, « placé dans le coma », était « considéré par les médecins comme non-réanimable ».

« Il appartient désormais à l’autorité judiciaire de constater l’extinction de l’action publique à son encontre », ont estimé dans un communiqué ses avocats, en précisant avoir récemment « demandé une demande de suspension de peine » en raison de son état de santé, « considéré par les médecins de l’Unité hospitalière sécurisée comme +durablement incompatible avec la détention+ ».

« Sentiment de colère »

« C’est à la fois un sentiment de colère devant tant d’années d’inaction », a réagi auprès Me Didier Seban, l’avocat de plusieurs familles de disparues, dont Estelle Mouzin, en regrettant qu’il n’y aurait pour elles « pas de procès » et « pas de possibilité d’avoir les réponses attendues ».

Le tueur en série a avoué en mars 2020 sa responsabilité dans la mort d’Estelle, disparue en 2003 à l’âge de 9 ans à Guermantes (Seine-et-Marne), devant la juge d’instruction parisienne Sabine Kheris qui a repris les investigations en 2019.

Lundi, la défense de Michel Fourniret a toutefois affirmé qu’elle « remettait en cause la valeur » de ces aveux, « compte tenu de l’altération manifeste de ses facultés mentales ».

Malgré les déclarations du tueur et des détails fournis par son ex-épouse, Monique Olivier, le corps de la fillette n’a toujours pas été retrouvé au cours des séries de fouilles récentes dans les Ardennes.

« Grâce à l’action de la juge Sabine Kheris et des enquêteurs, on sait maintenant ce qui est arrivé à Estelle, mais pour d’autres familles c’est sans doute trop tard », a ajouté Me Seban, appelant la justice à changer son « paradigme » pour enquêter sur les « cold cases ».

Michel Fourniret était aussi mis en examen dans les dossiers de Marie-Angèle Domece et Joanna Parrish ainsi que depuis décembre 2020 dans celui de Lydie Logé, une jeune femme de 29 ans disparue en 1993 dans l’Orne.

« Michel Fourniret part avec ses secrets », a commenté auprès Me Richard Delgenès, avocat de l’ex-épouse du tueur, également mise en examen dans ces dossiers. « Comme on a encore beaucoup d’affaires en cours, Monique Olivier restera la seule dans le box des accusés à rendre des comptes », a-t-il ajouté.

« Cold cases »

Outre les dossiers instruits par Mme Kheris, les enquêteurs planchent sur d’autres affaires non-résolues dans lesquelles il pourrait être impliqué, en analysant des traces ADN prélevées notamment sur un matelas saisi en 2003 dans la maison de la soeur défunte de Fourniret, à Ville-sur-Lume (Ardennes).

Car le parcours de celui qui s’est vanté d’avoir tué deux personnes par an entre 1987 et son arrestation de 2003 comprend un trou étrange entre 1990 et 2000.

Né le 4 avril 1942 à Sedan (Ardennes), Michel Fourniret, marié trois fois et père de cinq enfants, se serait peu à peu transformé en prédateur sexuel après avoir découvert que sa première épouse n’était pas vierge.

De son propre aveu, l’ajusteur et dessinateur en mécanique, père de famille discret le jour, se serait alors mué en « braconnier » à ses heures sombres.

Il est d’abord condamné à trois reprises en 1967, 1984 et 1987 pour une douzaine d’agressions sexuelles. A sa sortie de prison en 1987, il s’installe avec Monique Olivier, sa troisième épouse, rencontrée en détention par petite annonce et dont il fait sa complice.

Leur équipée s’achève en 2003 quand Michel Fourniret est arrêté en Belgique après un enlèvement raté.

En 2004 et 2005, Monique Olivier craque et révèle aux enquêteurs onze meurtres, dont sept commis entre 1987 et 2001. En 2008, Michel Fourniret est condamné à la perpétuité incompressible avant de l’être à nouveau dix ans plus tard en 2018 pour un assassinat crapuleux lié au trésor du gang des postiches.

Les avocats de ces victimes ont eux-aussi réagi à la nouvelle: Me Gérard Chemla, conseil de la famille de Mananya Thumpong, adolescente violée et tuée à Sedan en 2001, a dénoncé « un gâchis inacceptable » de la justice, tandis que Me Alain Behr adressait sa première pensée aux « familles qui ne sauront jamais ».

« Qu’il retourne en enfer d’où il vient », a lâché selon lui sa cliente, Marie-Jeanne Laville, mère d’une adolescente violée et assassinée par Michel Fourniret en 1987 dans l’Yonne.

 

Économie

Auchan annonce 2 389 suppressions de postes pour relancer sa croissance

Article

le

Auchan annonce 2 389 suppressions de postes pour relancer sa croissance

Le groupe de distribution Auchan, après des années de turbulences financières, prévoit la suppression de 2 389 emplois en France dans le cadre d’un plan de redressement. Cette restructuration affectera les sièges, les hypermarchés et entraînera la fermeture de plusieurs points de vente.

Le groupe nordiste Auchan, appartenant au puissant groupe familial Mulliez, a annoncé ce mardi 5 novembre une réduction importante de ses effectifs en France. À l’instar de son concurrent Casino, qui a récemment engagé des démarches similaires, l’enseigne prévoit de supprimer précisément 2 389 postes parmi ses 54 000 salariés. Ce plan vise à rétablir la compétitivité et à réorganiser les activités du distributeur en difficulté, en consolidant sa logistique et en adoptant une nouvelle stratégie commerciale.

Le détail du projet de restructuration révèle que 784 postes seront supprimés dans les sièges de l’entreprise, tandis que 915 postes disparaîtront dans les hypermarchés. De plus, dix magasins, incluant des hypermarchés et des points de proximité, cesseront leur activité, ce qui entraînera la perte de 466 emplois supplémentaires. Plusieurs fonctions au sein des hypermarchés sont également appelées à disparaître, notamment celles de responsables commerciaux, de conseillers en vente, ainsi que des postes liés à la gestion de la masse salariale et à la sécurité.

Afin d’atténuer l’impact social de cette décision, la direction d’Auchan affirme vouloir limiter les licenciements secs. Un plan d’accompagnement a été proposé, intégrant des formations de reconversion, des congés de reclassement et des dispositifs de départ volontaire pour soutenir les salariés touchés.

Face à des années de déclin financier, Auchan espère, par cette réorganisation, retrouver une dynamique de croissance et redéfinir sa présence sur le marché français.

Lire Plus

France

Samuel Patry : Un procès sous haute tension pour juger les instigateurs de la haine

Article

le

Samuel Patry : Un procès sous haute tension pour juger les instigateurs de la haine

Quatre ans après l’assassinat brutal de Samuel Paty, un procès historique s’ouvre pour juger ceux accusés d’avoir participé à la campagne de haine contre le professeur d’histoire. Huit adultes comparaissent pour répondre de leurs actes devant la cour d’assises spéciale de Paris.

L’assassinat de Samuel Paty, décapité le 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine par Abdoullakh Anzorov, un jeune radicalisé, continue de hanter la société française. Aujourd’hui, huit adultes sont appelés à la barre de la cour d’assises spéciale de Paris pour répondre de leur implication présumée dans cette tragédie. Parmi eux, deux amis de l’assaillant, accusés de complicité d’assassinat terroriste, risquent la réclusion criminelle à perpétuité. Les six autres, accusés de participation à une association de malfaiteurs terroriste, encourent des peines de 30 ans de prison.

Ce procès est d’autant plus marquant que l’accusation dénonce une chaîne d’actes délibérés ayant désigné Samuel Paty comme une cible. En effet, deux des accusés, Brahim Chnina, père de la collégienne à l’origine de fausses accusations contre le professeur, et Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste, sont suspectés d’avoir relayé les mensonges de l’adolescente sur les réseaux sociaux. Ces publications, selon les enquêteurs, visaient à attiser la haine et ont contribué à la mise en danger du professeur, figure aujourd’hui devenue symbole de la lutte contre le fanatisme en France.

La révélation de la vulnérabilité de Samuel Paty dans les jours précédant son assassinat renforce le sentiment d’incompréhension et de tragédie. Menacé après un cours sur la liberté d’expression, il avait manifesté sa peur auprès de ses collègues, mais n’a reçu aucune protection, alors qu’il était déjà dans la ligne de mire d’individus radicalisés. Les échanges avec ses collègues, où il confie son sentiment d’insécurité et ses demandes de soutien, témoignent de l’angoisse qui l’habitait, tristement symbolisée par le marteau retrouvé dans son sac à dos, dérisoire tentative de protection personnelle.

La cour présidée par le magistrat Franck Zientara, qui a déjà dirigé le procès de l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, se réunit au sein de la salle des grands procès du palais de justice de Paris, renforçant le caractère historique et symbolique de cette audience. Les débats promettent d’être intenses, avec la participation du Parquet national antiterroriste représenté par Nicolas Braconnay et Marine Valentin, qui rappelleront les enjeux de cette affaire emblématique des défis posés par l’islamisme radical en France.

Pour la famille de Samuel Paty, ce procès est une étape cruciale pour obtenir justice, mais également pour susciter une prise de conscience sociétale. Les avocats de Mickaëlle Paty, l’une des sœurs du professeur, expriment l’espoir que cette audience expose la réalité de l’islamisme radical et renforce la vigilance collective face aux menaces terroristes. Jusqu’au 20 décembre, ce procès devrait, au-delà de l’émotion, poser les bases d’une réflexion sur les responsabilités et les mécanismes de propagande haineuse ayant conduit à la mort de cet enseignant.

Lire Plus

France

Budget 2025 : bras de fer sur la lutte contre la fraude fiscale

Article

le

Budget 2025 : bras de fer sur la lutte contre la fraude fiscale

La Commission des finances de l’Assemblée nationale a voté des amendements proposés par le Nouveau Front Populaire, allouant 590 millions d’euros supplémentaires à la lutte contre la fraude fiscale. Ces mesures, qui incluent la création de 4 500 postes, restent toutefois suspendues à l’approbation de l’hémicycle.

Alors que le gouvernement cherche à économiser 60 milliards d’euros pour redresser les finances publiques, la lutte contre l’évasion fiscale est l’un des secteurs visés par les restrictions budgétaires. Cependant, la Commission des finances de l’Assemblée nationale s’est opposée à cette approche, adoptant jeudi plusieurs amendements déposés par le Nouveau Front Populaire (NFP) afin de renforcer les moyens de lutte contre la fraude fiscale. En plus d’injecter 590 millions d’euros supplémentaires, ces amendements prévoient la création de 4 000 postes d’inspecteurs des Finances et 500 postes de douaniers, ainsi que la mise en place d’un service d’expertise pour analyser les schémas de fraude complexes.

Cette décision, qui inclut également le maintien de 550 postes que le gouvernement envisageait de supprimer au sein de la direction générale des finances publiques (DGFiP), a suscité des tensions au sein de la commission. Les députés du groupe présidentiel, menés par Jean-René Cazeneuve, se sont fermement opposés au projet, dénonçant une inflation des besoins budgétaires qui, selon eux, excède largement les contraintes financières. Perrine Goulet, députée MoDem, a également critiqué la démarche, la qualifiant de « surdimensionnée » et regrettant qu’une telle approche ait peu de chances d’aboutir en l’état. À l’inverse, la gauche parlementaire a vigoureusement soutenu l’initiative. Le député LFI Jérôme Legavre, rapporteur du texte, a souligné la situation critique des services de contrôle fiscal, affirmant que « les services sont actuellement à l’os » malgré l’importance cruciale de leur mission.

Cette augmentation de budget doit néanmoins être ratifiée dans l’hémicycle, où les tractations s’annoncent tendues. Le vote solennel sur la partie « recettes » du budget 2025 est prévu le 7 novembre, bien qu’un report de quelques jours reste envisageable. Le gouvernement n’exclut pas le recours à l’article 49.3 de la Constitution, qui permettrait d’adopter le budget sans vote, un outil potentiellement décisif dans un contexte où le soutien à ces amendements n’est pas assuré.

Les données les plus récentes du ministère de l’Économie soulignent l’ampleur de la fraude fiscale en France, avec 15,2 milliards d’euros recouvrés en 2023, un montant en hausse par rapport aux années précédentes. Cependant, des études récentes estiment que moins de 20 % des sommes frauduleuses sont détectées par les autorités, une évaluation qui motive en partie la démarche du NFP en faveur d’un renforcement des moyens de contrôle.

Lire Plus

Les + Lus