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Culture

Le Met dévoile un écrin lumineux pour les trésors artistiques de l’Afrique

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Quatre ans de rénovation et une scénographie repensée pour mettre en valeur la richesse des cultures africaines au cœur de New York.

Le Metropolitan Museum of Art ouvre à nouveau les portes de son aile Michael C. Rockefeller après une ambitieuse métamorphose. Cet espace dédié aux arts d’Afrique, d’Océanie et des civilisations précolombiennes propose désormais un voyage sensoriel à travers les siècles, où dialoguent pièces archéologiques et créations contemporaines.

Parmi les pièces maîtresses, une émouvante statuette en terre cuite du Mali datant du XIIIe siècle côtoie des œuvres monumentales comme cette impressionnante sculpture dogon évoquant un prêtre invoquant la pluie. La nouvelle muséographie, baignée de lumière naturelle, permet d’apprécier chaque pièce dans son contexte culturel spécifique, rompant avec les présentations ethnographiques du passé.

Cette rénovation intervient à un moment crucial où les institutions culturelles réévaluent leur approche des arts non-occidentaux. Le Met a saisi l’occasion pour enrichir sa collection avec près d’un tiers de nouvelles acquisitions, dont des photographies contemporaines venant compléter les artefacts historiques. Les autoportraits percutants de Samuel Fosso, où l’artiste se réapproprie les figures iconiques des luttes panafricaines, créent un pont saisissant entre patrimoine et création actuelle.

L’exposition s’attache également à documenter les sites culturels majeurs du continent à travers des installations multimédias. Des peintures rupestres du Botswana aux églises monolithiques d’Éthiopie, ces témoignages visuels rappellent que l’Afrique possède une tradition artistique aussi ancienne que diverse. La collaboration avec des experts africains, comme le conservateur botswanais Phillip Segadika, a permis d’ancrer ce projet dans une perspective résolument contemporaine et décolonisée.

Avec cette réouverture, le Met affirme sa volonté de présenter les arts africains non comme des curiosités exotiques, mais comme des expressions à part entière de la création humaine. Un pari réussi qui redéfinit la place de ces œuvres dans le paysage muséal international.

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