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Économie

L’Arabie saoudite, royaume des roses parfumées

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Au cœur des montagnes de Taëf, une tradition séculaire transforme des millions de pétales en or liquide, entre savoir-faire artisanal et défis climatiques.

Dans les hauteurs de l’ouest saoudien, la ville de Taëf, surnommée « la cité des roses », cultive depuis des générations un trésor floral. Chaque printemps, ses champs se parent de millions de fleurs aux teintes rosées, récoltées à la main avec une précision héritée du passé. Parmi les gardiens de cette tradition, un octogénaire voue une passion intacte à ces buissons épineux qu’il chérit plus que tout.

La transformation des pétales en essence précieuse relève d’un processus méticuleux. Après la cueillette, les fleurs sont distillées dans de vastes cuves, où leur parfum se concentre en une huile rare, utilisée pour parfumer les lieux saints de l’islam ou sublimer des créations cosmétiques. Si la demande locale absorbe l’essentiel de la production, une infime partie s’exporte, ajoutant une touche saoudienne aux parfums internationaux.

Pourtant, cet héritage fragile est menacé. Les aléas climatiques, amplifiés par le réchauffement global, perturbent les cycles de floraison. Sécheresses, gelées inattendues ou chaleurs extrêmes mettent à mal les récoltes, rappelant la vulnérabilité de cette oasis horticole. Malgré ces incertitudes, les agriculteurs perpétuent leur art avec résilience, attachés à une terre qui nourrit autant leurs familles que leur fierté.

Pour les plus anciens, ces roses incarnent bien plus qu’une culture : une symbioses entre l’homme et la nature, un patrimoine à transmettre coûte que coûte. « Ces champs sont mon souffle », confie l’un d’eux, les mains encore parfumées par une vie de labeur. Un témoignage poignant dans un royaume où la modernité côtoie des traditions immuables.

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