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La Corée du Nord dit avoir testé un nouveau « projectile tactique guidé »

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La Corée du Nord a annoncé vendredi que le tir qu’elle a effectué la veille, et qui lui a valu une mise en garde de Washington, était celui d’un nouveau modèle de « projectile tactique guidé ».

Le test, lors duquel deux exemplaires de ce projectile doté d’un moteur à carburant solide ont été lancés avec succès jeudi, a été supervisé par un haut responsable nord-coréen, Ri Pyong Chol, a indiqué  vendredi l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA, reçue à Séoul.

Ce test est « d’une grande importance pour améliorer les capacités militaires du pays » et « pour dissuader tous types de menaces militaires existant dans la péninsule coréenne », a déclaré cet officiel selon KCNA.

Les Etats-Unis, principal allié de la Corée du Sud, ont 28.500 militaires déployés dans ce pays pour le défendre contre son voisin du Nord. Pyongyang dispose de l’arme nucléaire et déclare en avoir besoin pour dissuader de toute invasion de la Corée du Nord.

Dans une dépêche où elle évite d’utiliser les mots « missile » et « balistique », KCNA a indiqué que les deux projectiles avaient atteint avec précision leurs cibles situées en mer du Japon – appelée en Corée mer de l’Est – après avoir parcouru 600 kilomètres.

L’état-major interarmes sud-coréen, qui avait le premier rapporté jeudi le test effectué depuis la côte orientale de la Corée du Nord, avait parlé d’une trajectoire de 450 kilomètres.

KCNA a précisé que l’engin testé pouvait emporter une charge utile de 2,5 tonnes.

Le quotidien officiel nord-coréen Rodong Sinmun a publié des photos montrant des officiels en train de se congratuler et d’applaudir après le double tir.

« Menace »

Jeudi, après avoir été rapporté par l’état-major interarmes sud-coréen sans précision sur la nature des projectiles, le test avait été confirmé par le Premier ministre japonais Yoshihide Suga, qui avait, lui, déclaré qu’il s’agissait de « deux missiles balistiques ». « Cela menace la paix et la sécurité de notre pays et de la région », avait dit M. Suga.

Plusieurs résolutions interdisent à Pyongyang de poursuivre ses programmes d’armement nucléaire et de missiles balistiques, et la Corée du Nord est sous le coup d’une série de sanctions internationales.

Quelques jours plus tôt, dimanche, la Corée du Nord avait lancé deux missiles de croisière, non balistiques, en direction de l’ouest. Les Etats-Unis avaient alors minimisé l’importance de ce test, soulignant que ces engins n’étaient pas interdits par les résolutions de l’ONU. Il en va autrement pour les deux projectiles lancés jeudi.

Après le Premier ministre japonais, le président américain Joe Biden a estimé jeudi que la résolution 1718 du Conseil de sécurité avait été « violée par ces missiles qui ont été testés ».

Avertissement de Washington

« Nous consultons nos partenaires et alliés. Et il y aura des réponses si (les dirigeants nord-coréens) choisissent l’escalade. Nous répondrons en conséquence », a averti le président des Etats-Unis. M. Biden s’est dit prêt « à une certaine forme de diplomatie » avec la Corée du Nord, « mais soumise à la condition de la dénucléarisation ».

Les Européens ont eux aussi réagi au test nord-coréen. Le ministre britannique chargé de l’Asie, Nigel Adams, a dénoncé une « violation manifeste » des résolutions du Conseil de sécurité et a appelé Pyongyang à « engager des négociations sérieuses avec les Etats-Unis ».

L’Allemagne a exhorté la Corée du Nord à « s’abstenir de mener de nouveaux tests » et la France lui a demandé de « s’engager rapidement et de bonne foi dans un processus de démantèlement complet, vérifiable et irréversible de ses programmes d’armes de destruction massive ».

A la demande de Washington, le comité des sanctions de l’ONU doit se réunir vendredi à huis clos, selon des sources diplomatiques.

Concernant le double tir de jeudi, Vipin Narang, un expert américain du Massachusetts Institute of Technology, a déclaré que l’engin testé semblait être un projectile présenté par la Corée du Nord en janvier dernier lors d’un défilé militaire. Et il a estimé que cet engin avait très probablement une capacité nucléaire.

« Une charge utile de 2,5 tonnes règle sans doute la question de savoir si cet engin a une capacité nucléaire. Il l’a », a tweeté cet expert.

Les premiers tirs nord-coréens depuis l’arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden sont intervenus alors que deux hauts responsables de son administration, le secrétaire d’Etat Antony Blinken et le secrétaire à la Défense Lloyd Austin, effectuaient une tournée dans la région pour coordonner une stratégie face à la Corée du Nord avec les alliés des Etats-Unis.

La présidence de Donald Trump avait donné lieu dans un premier temps à des échanges d’insultes et de menaces de guerre nucléaire avec le leader nord-coréen Kim Jong Un, puis à une lune de miel diplomatique marquée par les sommets historiques de Singapour et de Hanoï entre les deux dirigeants.

Ces relations rapprochées n’avaient toutefois pas conduit à des avancées vers une dénucléarisation.

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Culture

Insolite : Des retraitées s’invitent sur le podium de la Fashion week de Vienne

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Insolite : Des retraitées s'invitent sur le podium de la Fashion week de Vienne

À la Fashion week de Vienne, des mannequins de 60 à plus de 80 ans ont défilé, brisant les stéréotypes liés à l’âge. Une initiative inédite en Autriche, portée par la créativité et la volonté d’inclusion.

Brigitte Hrdlicka, 63 ans, résume parfaitement l’esprit de cette révolution discrète dans le monde de la mode : « C’est fini, les mamies assises à ne rien faire ». Alors qu’elle met la dernière main à sa création avant le défilé, elle incarne, avec neuf autres retraitées, un changement de regard sur l’âge et la vieillesse. Ces femmes, âgées de 60 à plus de 80 ans, ont défilé sur le podium de la Fashion week de Vienne, dans une célébration de la diversité et de l’inclusion.

Ce projet inédit en Autriche est le fruit de plusieurs mois de travail, où les participantes ont conçu et réalisé leurs tenues à partir de matériaux de récupération. Loin d’être des novices, elles ont été guidées par Irina Reichel, animatrice d’ateliers de couture pour retraités. En voyant ces mannequins d’un jour défiler avec assurance et élégance, le message est clair : l’âge n’est plus une limite, et la mode devient un outil pour déconstruire les préjugés.

Le spectacle, loin d’être une simple performance, revendique une prise de position contre l’âgisme et met en avant une joie de vivre palpable. Sur le podium, chaque femme rayonne, reflétant une pluralité de styles : du léopard audacieux aux robes de mariée colorées, il y en a pour tous les goûts. Ce défilé ne fait pas seulement écho à une tendance globale d’ouverture à la diversité dans la mode, mais il s’impose comme un événement symbolique. Si les icônes comme Naomi Campbell ou Claudia Schiffer ont déjà démontré qu’il est possible de célébrer la beauté à tous les âges, ces femmes viennoises montrent que l’élégance et la modernité n’ont pas d’âge non plus.

Les jeunes spectatrices, admiratives, s’imaginent déjà suivre leur exemple à un âge avancé, tandis que les retraitées comme Verena Heger, 60 ans, applaudissent l’initiative. « Ce n’est pas parce qu’on a plus de 60 ans qu’on fait des choses ringardes ! », s’exclame-t-elle, résumant la fierté et la modernité de cette nouvelle génération de femmes âgées qui refusent d’être invisibles.

Avec son ambiance festive, son tapis rouge et ses créations uniques, ce défilé aura marqué les esprits, prouvant que la mode est un terrain où chacun peut trouver sa place, peu importe son âge.

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Europe

Victoire historique de la justice européenne contre Apple et Google

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Victoire historique de la justice européenne contre Apple et Google

La Cour de justice de l’Union européenne a tranché en faveur de la Commission européenne dans deux affaires majeures impliquant Apple et Google, infligeant des sanctions financières record et marquant un tournant dans la lutte contre les abus des géants de la tech.

Mardi, la justice européenne a confirmé deux décisions aux lourds enjeux financiers, donnant raison à la Commission européenne face à Apple et Google. La commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, s’est félicitée de cette issue, la qualifiant de « grande victoire pour les citoyens européens », soulignant son importance pour l’équité des règles économiques et la justice fiscale.

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), dernière instance dans ces affaires, a ordonné à Apple de rembourser 13 milliards d’euros à l’Irlande, correspondant à des avantages fiscaux illégaux, assimilés à une aide d’État. En parallèle, Google a vu confirmée une amende de 2,4 milliards d’euros pour abus de position dominante, infligée pour avoir favorisé son service de comparaison de prix au détriment de ses concurrents.

L’affaire Apple remonte à 2016, lorsque la Commission européenne avait demandé à l’entreprise de rembourser les impôts non perçus par l’Irlande entre 2003 et 2014. Durant cette période, Apple a rapatrié la majorité de ses bénéfices européens en Irlande, bénéficiant d’un taux d’imposition presque nul, allant de 1 % à 0,005 %. En 2020, le Tribunal de l’UE avait annulé cette décision, infligeant un sérieux revers à Margrethe Vestager. Cependant, en novembre 2023, l’avocat général de la CJUE avait recommandé d’annuler ce jugement initial et de renvoyer l’affaire au tribunal. La Cour a finalement confirmé que l’Irlande avait accordé une aide illégale à Apple, scellant ainsi l’obligation de remboursement. Apple a réitéré son désaccord, affirmant que l’entreprise n’avait bénéficié d’aucun traitement fiscal particulier.

Dans l’autre dossier, la CJUE a confirmé la sanction de 2,4 milliards d’euros imposée à Google pour avoir abusé de sa position dominante en favorisant son comparateur Google Shopping dans les résultats de recherche, rendant ses concurrents quasiment invisibles pour les utilisateurs. Cette amende, imposée en 2017, est l’une des nombreuses sanctions financières infligées à Google pour des pratiques anticoncurrentielles, le total des amendes infligées au groupe dépassant les 8 milliards d’euros. Google a exprimé sa déception face à ce verdict, rappelant avoir déjà ajusté ses pratiques en 2017 pour répondre aux exigences européennes.

Ces décisions marquent un tournant dans la régulation des géants de la technologie, tant en Europe qu’aux États-Unis, où Google fait également face à plusieurs enquêtes et procès. Elles réaffirment la volonté de la Commission européenne de réguler les pratiques des entreprises multinationales pour garantir une concurrence équitable et une fiscalité juste au sein de l’Union.

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Europe

Rome envisage de faire payer l’accès à la fontaine de Trevi

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Rome envisage de faire payer l'accès à la fontaine de Trevi

Face à l’afflux massif de visiteurs à la fontaine de Trevi, la municipalité de Rome étudie l’idée d’instaurer un accès payant pour les touristes. Cette mesure vise à protéger ce site emblématique tout en préservant l’expérience locale et culturelle des Romains.

La fontaine de Trevi, chef-d’œuvre baroque et symbole incontournable de la Ville éternelle, attire chaque année des millions de touristes. Afin de répondre au défi croissant du surtourisme, les autorités romaines envisagent de mettre en place un système de gestion plus strict de l’accès à ce lieu mythique. Alessandro Onorato, adjoint au tourisme à la mairie, a ainsi suggéré l’instauration d’horaires d’accès précis et de quotas de visiteurs pour mieux encadrer la foule et limiter les débordements.

Cette initiative, encore à l’étude, proposerait aux visiteurs de réserver des créneaux horaires, un dispositif permettant de contrôler non seulement le flux des touristes, mais aussi leurs comportements souvent inappropriés. L’un des objectifs principaux est d’éviter des scènes de désordre, telles que la consommation de nourriture sur les marches entourant la fontaine. Onorato a précisé que ce système de réservation ne serait pas une source de revenus pour la ville : les Romains auraient un accès gratuit, tandis que les touristes étrangers se verraient demander un modeste droit d’entrée d’un euro.

Toutefois, il n’y a encore aucune décision ferme. Un porte-parole de la municipalité a tempéré l’enthousiasme autour de ce projet en rappelant qu’il ne s’agit pour l’instant que d’une ébauche d’idée. Pourtant, le problème du tourisme de masse devient de plus en plus pressant, avec un nombre croissant de visiteurs dans la capitale italienne. Ce phénomène devrait s’intensifier à l’approche du Jubilé de 2025, une année sainte qui pourrait attirer près de 30 millions de personnes à Rome et au Vatican.

Rome n’est pas la seule ville italienne confrontée à ce défi. Venise, autre site emblématique, a déjà testé un système de billets payants pour les visiteurs à la journée lors des périodes d’affluence, une mesure destinée à canaliser les flux touristiques. Parallèlement, le gouvernement de Giorgia Meloni réfléchit à une hausse significative de la taxe de séjour, une proposition qui suscite la colère des professionnels du secteur touristique, craignant une baisse de la fréquentation.

Outre la gestion des flux, les autorités romaines veulent également préserver le centre historique de la capitale en limitant l’ouverture de nouvelles structures d’hébergement touristique. Toutefois, ce pouvoir échappe pour l’instant à la municipalité. Si elle peut encadrer l’implantation de nouveaux restaurants et fast-foods dans cette zone, elle n’a pas la compétence pour réguler le développement des chambres d’hôtes ou des logements de vacances.

La volonté de Rome d’encadrer l’accès à ses trésors culturels illustre bien le dilemme auquel sont confrontées les grandes métropoles européennes : préserver leur patrimoine tout en accueillant un tourisme toujours plus florissant.

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