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Politique

La chute d’Assad tricotée en bas : à Damas, la rue se venge par l’humiliation

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Dans la capitale syrienne, les commerçants écoulent des chaussettes à l’effigie caricaturale de l’ancien dictateur, symbole d’une libération par le rire.

Les boutiques de Damas regorgent désormais d’un objet insolite : des chaussettes arborant les traits grotesques de l’ex-dirigeant syrien et de sa famille. Ces articles, devenus des best-sellers, cristallisent le soulagement d’une population enfin libérée d’un demi-siècle de terreur. Les motifs moqueurs s’accompagnent de slogans cinglants – « Nous les piétinerons » sous le visage de Bachar al-Assad, ou « Le roi du Captagon » pour son frère Maher, référence à son implication présumée dans le trafic de drogue.

Les clients, locaux comme expatriés de retour au pays, se pressent pour acquérir ces souvenirs d’un régime honni. Certains magasins proposent même des posters à fouler aux pieds, transformant l’acte d’achat en exutoire collectif. « C’est notre façon de tourner la page », confie un vendeur, dont le stock s’épuise en quelques heures. La demande est telle qu’une usine locale a déjà produit 200 000 paires en trois mois.

L’engouement dépasse les frontières : des Syriens installés à l’étranger commandent ces articles par dizaines, transformant ces bas en trophées d’une victoire longtemps espérée. « Avant, on n’aurait même pas osé en rêver », murmure une cliente, émue. Les phrases cultes du despote, comme sa pique envers Erdogan sur les « boissons fraîches », sont désormais recyclées en slogans publicitaires pour des échoppes de jus.

Cette dérision généralisée marque un renversement symbolique : l’image d’un homme qui faisait trembler le pays se retrouve réduite à un motif textile, piétiné quotidiennement. Loin d’être anecdotique, ce phénomène illustre la soif de justice populaire après des années de répression sanglante. Chaque point de suture sur ces chaussettes semble coudre la plaie d’une nation meurtrie.

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