Europe
Europe – Multiplication des naufrages de bateaux de migrants en Grèce: au moins 30 morts
Les garde-côtes grecs étaient à la recherche samedi de survivants après le naufrage d’un nouveau bateau chargé de migrants en mer Egée, qui a porté le bilan de ces accidents à répétition cette semaine à au moins 30 morts.
Tard vendredi, les garde-côtes ont récupéré les corps de 16 migrants -12 hommes, trois femmes et un bébé- et secouru 63 autres qui se trouvaient à bord d’un bateau ayant fait naufrage près de l’île de Paros.
Selon les survivants, quelque 80 migrants se trouvaient sur cette embarcation.
Ce dernier drame, le troisième depuis mercredi, porte à au moins trente le nombre de migrants ayant péri cette semaine en tentant de joindre l’Europe, la multiplication de ces incidents inquiétant les autorités grecques.
« Ces jours-ci, l’activité criminelle des passeurs, qui sont indifférents à la vie humaine, s’est intensifiée, entassant des dizaines de personnes en détresse, sans gilets de sauvetage, sur des bateaux qui ne répondent même pas aux normes de sécurité de base », a affirmé tard vendredi Giannis Plakiotakis, le ministre des Affaires maritimes.
Il a accusé la Turquie voisine, « qui laisse les passeurs agir en toute impunité ».
Trois patrouilleurs des garde-côtes, des bateaux privés et un avion des garde-côtes poursuivaient leurs recherches samedi, selon les autorités, assistés par des plongeurs.
Jeudi soir, 11 corps avaient été récupérés après le naufrage d’un bateau avec une centaine de migrants à bord, échoué le même jour sur un îlot du sud de la Grèce.
Quelque 90 rescapés, parmi lesquels 11 femmes et 27 enfants, avaient pu être sauvés et évacués vendredi matin de cet îlot situé au nord de l’île grecque d’Anticythère, a indiqué un responsable des garde-côtes grecs.
Le naufrage de jeudi était déjà survenu au lendemain du chavirage d’un canot pneumatique transportant des migrants au large de l’île de Folegandros, également dans le sud de la Grèce, qui a fait au moins trois morts.
Treize personnes, principalement des Irakiens, mais aussi des Syriens et des Egyptiens, avaient pu être secourues.
Plus de 2.500 morts
Le HCR, l’agence des Nations unies pour les réfugiés, a déploré cet accident.
« Ce naufrage nous rappelle douloureusement que des personnes continuent à s’embarquer dans des voyages périlleux en quête de sécurité », a réagi Adriano Silvestri, le représentant adjoint du HCR en Grèce.
Et vendredi, les garde-côtes avaient intercepté un autre bateau avec 92 hommes et garçons à bord, qui s’était échoué sur la côte de la péninsule du Péloponnèse.
Trois passeurs présumés, qui avaient fui le bateau à pied, avaient ensuite été arrêtés.
Les médias grecs soulignent le fait que les accidents des bateaux en provenance de Turquie se sont produits dans de bonnes conditions météorologiques.
Le HCR estime que plus de 2.500 personnes sont mortes ou ont disparu en mer en tentant de rejoindre l’Europe entre janvier et novembre.
Près d’un million de personnes, principalement des réfugiés syriens, sont arrivées dans l’UE en 2015 après un périple depuis la Turquie vers les îles grecques proches.
La situation en Afghanistan a fait redouter l’arrivée d’une nouvelle vague de migrants.
Athènes accuse Ankara de fermer les yeux sur les personnes qui tentent de passer en Grèce, en violation de l’accord de mars 2016 qui prévoyait un réel effort de la Turquie pour limiter les migrations à partir de son territoire en échange d’une aide financière de milliards d’euros de la part de l’UE, tandis que la Turquie nie ces accusations.
Europe
Accord UE-Mercosur: von der Leyen veut avancer, un bloc de pays autour de la France entend bloquer
À Montevideo, Ursula von der Leyen tente de faire avancer l’accord UE-Mercosur, mais un front de résistance mené par la France menace de le faire échouer.
L’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur, un projet ambitieux visant à créer un marché de plus de 700 millions de consommateurs, se trouve à un tournant décisif. Alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’efforce de finaliser les négociations lors du sommet du Mercosur à Montevideo, une coalition de pays européens, emmenée par la France, s’emploie à bloquer le processus.
Les discussions autour de cet accord, initiées en 1999, ont récemment connu un regain d’intérêt sous l’impulsion de plusieurs pays clés. Le Brésil, l’Allemagne et l’Espagne notamment, souhaitent conclure avant l’entrée en fonction de Donald Trump, qui menace de renforcer les droits de douane. Le ministre uruguayen des Affaires étrangères, Omar Paganini, a évoqué des « détails minimes » restant à régler, laissant entendre que l’accord pourrait être scellé dès vendredi. Cependant, la réalité des négociations est plus complexe.
Von der Leyen, optimiste quant à la finalisation de l’accord, a posté sur X : « La ligne d’arrivée est en vue. Travaillons ensemble, franchissons-la. » Pourtant, cette perspective est loin de faire l’unanimité. En France, le président Emmanuel Macron a clairement exprimé son opposition, déclarant que l’accord est « inacceptable en l’état ». Il a réitéré son engagement à défendre la « souveraineté agricole » française, une position soutenue par l’Elysée sur les réseaux sociaux.
Cette opposition n’est pas isolée. La France a réussi à rallier d’autres pays européens à sa cause. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, et l’Italie, par la voix de ses sources gouvernementales, ont également manifesté leur désapprobation. Ces pays exigent des garanties supplémentaires pour protéger leurs secteurs agricoles, craignant une concurrence déloyale de la part des produits sud-américains. Pour bloquer l’accord, il suffirait que la France et trois autres pays représentant plus de 35% de la population de l’UE s’y opposent.
Les défenseurs de l’accord mettent en avant les avantages économiques, notamment pour les exportateurs européens qui pourraient bénéficier de nouveaux débouchés, et l’importance de ne pas laisser le champ libre à la Chine. Toutefois, les critiques, principalement des ONG et des mouvements de gauche, soulignent les risques environnementaux, notamment l’accélération de la déforestation en Amazonie et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Greenpeace a qualifié le texte de « désastreux » pour l’environnement, privilégiant les profits des entreprises.
En France, les agriculteurs, inquiets de la concurrence que pourrait engendrer cet accord, ont multiplié les manifestations pour exprimer leur désaccord. La tension autour de cet accord illustre les divergences d’intérêts entre les besoins économiques à court terme et les considérations écologiques et sociales à long terme.
L’avenir de l’accord UE-Mercosur dépendra donc non seulement des négociations techniques, mais aussi de la capacité des pays européens à concilier leurs intérêts divergents. La conférence de presse conjointe prévue à l’issue du sommet pourrait apporter des éclaircissements, mais il est clair que la route vers la ratification est encore semée d’embûches.
Europe
Grève au journal britannique The Guardian contre la vente de son édition dominicale
En réponse à la vente potentielle de The Observer, les journalistes du Guardian et de son édition dominicale entament une grève inédite depuis un demi-siècle.
Les journalistes du journal britannique The Guardian, ainsi que ceux de son édition du dimanche, The Observer, se sont mobilisés pour une grève de 48 heures, un événement marquant car il s’agit de la première action de ce type en plus de cinquante ans. Cette grève, qui coïncide avec le 233ème anniversaire de la première parution de The Observer, vise à contester la décision du Guardian Media Group (GMG) de vendre ce vénérable hebdomadaire à Tortoise Media, un site d’actualité lancé en 2019.
Le GMG avait annoncé en septembre dernier son intention de céder The Observer, reconnu par le Guinness World Records comme le plus ancien journal dominical au monde. Le syndicat National Union of Journalists (NUJ) a réagi avec vigueur, appelant à cette grève pour exprimer le mécontentement général face à ce projet de vente. Laura Davison, secrétaire générale du NUJ, a souligné l’importance de The Observer dans le paysage médiatique britannique et a plaidé pour une réévaluation des options afin de garantir un avenir pérenne pour les deux publications.
La vente à Tortoise Media, dirigé par James Harding, ancien rédacteur en chef du Times et de la BBC, et Matthew Barzun, ancien ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni, soulève des inquiétudes quant à l’avenir éditorial et la ligne directrice de The Observer. Les journalistes craignent que cette transaction ne modifie l’identité unique et la mission de ce journal, qui a été acquis par le Guardian Media Group en 1993.
Cette action syndicale met en lumière les tensions croissantes entre les impératifs économiques des groupes de presse et les aspirations professionnelles des journalistes à préserver l’indépendance et l’intégrité de leur travail. La grève, bien que symbolique, témoigne d’un engagement profond des rédacteurs à défendre un journal qui a marqué l’histoire du journalisme britannique.
Le débat sur l’avenir de The Observer est loin d’être clos, et cette grève pourrait bien être le prélude à des négociations plus approfondies entre les parties prenantes pour trouver une solution qui respecte l’héritage de ce journal emblématique tout en répondant aux défis contemporains de l’industrie des médias.
Europe
Ukraine: Zelensky se dit prêt à des concessions si l’Otan protège les territoires contrôlés par Kiev
Le président ukrainien envisage de placer sous protection de l’OTAN les territoires contrôlés par Kiev en échange d’un arrêt des hostilités avec la Russie.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a récemment exprimé sa volonté de faire des concessions territoriales à la Russie, à condition que l’OTAN offre des garanties de sécurité pour les zones actuellement sous contrôle ukrainien. Cette proposition intervient dans un contexte de tensions accrues et de menaces d’escalade militaire.
Alors que la guerre se prolonge depuis presque trois ans, l’Ukraine fait face à une situation complexe. La menace de nouvelles frappes russes, notamment avec le missile « Orechnik », et l’imminence du retour de Donald Trump à la présidence américaine, rendent l’avenir incertain. Zelensky, conscient des difficultés sur le terrain, propose une solution qui pourrait stabiliser la situation, même si elle implique un compromis sur les territoires occupés par la Russie.
L’objectif principal de Zelensky est de mettre fin à la phase active du conflit. En plaçant les territoires contrôlés par Kiev sous l’égide de l’OTAN, il espère non seulement sécuriser ces zones, mais aussi créer un cadre diplomatique pour la récupération des régions annexées par la Russie. Cette approche pragmatique reflète une volonté de paix, tout en reconnaissant les réalités militaires actuelles.
Cependant, cette proposition ne se fait pas sans risque. L’Ukraine a toujours maintenu une position ferme contre toute cession de territoire, une ligne rouge que Zelensky semble maintenant prêt à redéfinir. Les pourparlers avec l’OTAN pourraient être compliqués par les exigences de Vladimir Poutine, qui insiste sur un retrait ukrainien de territoires supplémentaires et refuse catégoriquement l’adhésion de l’Ukraine à l’alliance.
Les récents développements montrent une intensification des hostilités, avec des frappes russes massives sur les territoires ukrainiens et des menaces directes contre Kiev. La rhétorique belliqueuse de Moscou, couplée à une coopération accrue avec des acteurs comme la Corée du Nord, contribue à une escalade dangereuse. Face à cette situation, Zelensky a multiplié les échanges avec les leaders occidentaux, cherchant à renforcer le soutien international.
Les réactions des dirigeants occidentaux sont mitigées. Emmanuel Macron a condamné fermement les actions russes, soulignant l’illégalité et l’inhumanité des frappes indiscriminées. De son côté, Antony Blinken a réaffirmé l’engagement américain à soutenir l’Ukraine, notamment par une augmentation des livraisons d’armes et l’autorisation d’utiliser des missiles longue portée contre la Russie.
La proposition de Zelensky marque un tournant potentiel dans la stratégie ukrainienne face à la guerre. Elle soulève des questions sur l’équilibre entre la sécurité immédiate et les aspirations territoriales à long terme de l’Ukraine. La suite des événements dépendra des réactions de l’OTAN et de la communauté internationale, ainsi que de la réponse de la Russie à cette initiative diplomatique audacieuse.
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