Société
Électricité : vers une limitation forcée de consommation pour 200.000 personnes cet hiver
Le ministère de la Transition énergétique veut tester un plafonnement de la consommation d’électricité chez certains Français. Une expérimentation hivernale cible 200 000 ménages équipés de compteurs Linky.
Dans une initiative visant à soulager la pression sur le réseau électrique français, le ministère de la Transition énergétique prévoit de tester un plafonnement de la consommation d’électricité chez certains citoyens. Ce projet de décret, élaboré en consultation avec les acteurs de l’énergie, cible environ 200 000 foyers équipés de compteurs Linky, dans le cadre d’un test grandeur nature prévu pour cet hiver.
L’objectif de cette mesure est d’éviter des coupures d’électricité en réduisant la puissance électrique consommée par certains ménages. Plutôt que d’exiger que les lumières s’éteignent complètement, le gouvernement espère encourager une réduction modérée de la consommation chez ces utilisateurs.
Selon un fournisseur d’énergie qui a souhaité rester anonyme, « l’idée c’est que certains clients puissent être forcés de consommer un peu moins, plutôt que de devoir éteindre complètement la lumière à un endroit ». Cette approche vise à prévenir les problèmes de surcharge du réseau électrique lors des pics de demande, notamment pendant les périodes de grand froid.
Le ministère de la Transition énergétique a révélé ses intentions dans un texte publié le 14 octobre dernier et prévoit de présenter le dispositif lors du Conseil supérieur de l’énergie le 26 octobre. Les Français concernés par cette expérimentation seront avertis à l’avance, afin de mieux comprendre les implications et les ajustements nécessaires à leur consommation d’électricité.
Cependant, malgré cette initiative, le gouvernement et Enedis se veulent rassurants quant à la capacité de production d’électricité française pour cet hiver. La récente remontée en puissance des centrales nucléaires hexagonales, combinée à une baisse de la consommation observée au cours de la dernière année, semble promettre « de bien meilleures conditions que l’hiver dernier », selon le ministère de la Transition énergétique.
Le gouvernement tient à souligner que ce projet de décret n’est pas lié à une quelconque inquiétude concernant le système électrique pour l’hiver à venir. Il vise plutôt à « déterminer » s’il est « techniquement possible de mettre en œuvre un nouvel outil pour sauvegarder le réseau électrique en cas de tension extrême, afin d’éviter les coupures indésirables ».
Le gouvernement espère que ce test hivernal fournira des informations cruciales pour la mise en œuvre future de ce type de mesure à plus grande échelle.
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France
Éducation : Après des mois de débats, le programme d’éducation à la sexualité publié
Le nouveau programme d’éducation à la sexualité, après des mois de débats, a été officiellement publié et sera mis en œuvre dès septembre 2025.
Après une longue période de discussions et de controverses, le ministère de l’Éducation nationale a dévoilé le premier programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle. Ce programme, qui sera appliqué dans les écoles, collèges et lycées à partir de la prochaine rentrée, vise à répondre aux besoins éducatifs des jeunes en matière de sexualité et de relations interpersonnelles.
Le projet, initialement annoncé par l’ancien ministre Pap Ndiaye en septembre 2022, a fait l’objet de multiples consultations depuis mars 2024. Il a été contesté par des factions conservatrices et certains responsables politiques, notamment pour la mention de termes comme « identité de genre ». La version finale, publiée au Bulletin officiel de l’Éducation nationale, tente de trouver un équilibre entre l’expertise scientifique et les préoccupations sociétales.
Le programme impose un minimum de trois séances annuelles obligatoires dans tous les établissements, publics ou privés sous contrat. Bien que la loi de 2001 prévoyait déjà ces séances, leur application était jusqu’alors très limitée. Le ministère a souligné l’importance de ces sessions, affirmant leur soutien contre toute forme de pression ou de contestation.
L’éducation à la sexualité se décline en deux parties : une éducation à la vie affective et relationnelle dès l’école maternelle et élémentaire, puis une éducation élargie incluant la sexualité au collège et au lycée. Cette approche vise à préparer les élèves à une vie relationnelle et sexuelle saine et respectueuse.
Les réactions au sein du corps enseignant sont mitigées. Elisabeth Allain-Moreno, du SE Unsa, a salué cette publication comme une avancée significative pour l’éducation des jeunes. De son côté, Guislaine David, de la FSU Snuipp, a exprimé un soulagement face à la sortie de ce programme, bien que des inquiétudes subsistent quant à l’adéquation des moyens alloués. Jean-Rémi Girard, du Snalc, a reconnu l’équilibre du programme mais a déploré l’absence de temps dédié pour sa mise en œuvre.
Le programme reste flou quant à la désignation des enseignants responsables de ces séances, mentionnant seulement une « co-responsabilité » entre personnels enseignants et de santé. Cette imprécision pourrait poser des défis logistiques et pédagogiques. Le ministère prévoit néanmoins des formations pour les enseignants, y compris des ateliers pour les référents et un parcours d’auto-formation accessible.
En dépit de ces efforts, la question de la formation des enseignants reste un point sensible. Les critiques pointent un manque de ressources et de temps pour une mise en œuvre efficace. Les parents seront informés des objectifs annuels, mais plus de la teneur exacte des séances, ce qui pourrait susciter des inquiétudes quant à la transparence du programme.
Le nouveau programme d’éducation à la sexualité marque un tournant dans l’éducation française, cherchant à répondre à des besoins contemporains tout en naviguant dans un contexte social et politique complexe. Sa réussite dépendra de la capacité du système éducatif à former adéquatement ses enseignants et à assurer une mise en œuvre harmonieuse et inclusive.
Économie
Nouveau barème d’impôts : ce qui va changer pour les Français en 2025
Le gouvernement français a récemment approuvé un ajustement du barème de l’impôt sur le revenu pour l’année 2025, une mesure qui vise à protéger le pouvoir d’achat des contribuables face à l’inflation. Cette décision, issue d’un contexte politique tendu, s’inscrit dans une volonté de maintenir la stabilité fiscale pour les ménages.
L’adoption du budget 2025, après le rejet d’une motion de censure par l’Assemblée Nationale, a permis de réviser les seuils d’imposition, offrant ainsi une protection contre l’érosion du pouvoir d’achat due à l’inflation. Cette revalorisation du barème de 1,8 % répond directement à la nécessité de ne pas alourdir la charge fiscale des contribuables dont les revenus n’augmentent pas au-delà du taux d’inflation. En l’absence de cette réindexation, près de 380 000 foyers auraient vu leur impôt sur le revenu augmenter de manière significative.
Cette mesure n’est pas sans précédent, puisque chaque année, l’ajustement du barème fiscal est pratiqué pour tenir compte de l’inflation. Toutefois, la situation politique exceptionnelle ayant mené à la censure du gouvernement précédent avait initialement suspendu cette procédure. La récente approbation du budget 2025 a donc permis de rétablir cette pratique, offrant un répit fiscal à plusieurs centaines de milliers de contribuables.
De plus, cette revalorisation du barème a des implications directes sur le nombre de contribuables assujettis à l’impôt. Ainsi, 600 000 Français se trouveront désormais exemptés de l’impôt sur le revenu. Les seuils des tranches d’imposition ont également été revus à la hausse, offrant une meilleure correspondance avec les niveaux de revenus actuels. Par exemple, un contribuable dont les revenus annuels en 2024 seront inférieurs à 11 497 euros ne sera plus imposable, contre un seuil précédent de 11 294 euros. Ceux dont les revenus se situent entre 11 497 et 29 315 euros seront taxés à 11 %, et ceux entre 29 315 et 83 823 euros à 30 %.
Cette révision fiscale, bien que technique, reflète une volonté de maintenir une équité dans la fiscalité en période d’inflation. Elle témoigne également de l’importance accordée par le gouvernement à la justice fiscale et à la protection des classes moyennes et modestes face aux fluctuations économiques. Cependant, cette mesure, tout en étant bénéfique pour certains, ne répond pas à toutes les attentes des contribuables et pourrait nécessiter des ajustements supplémentaires pour s’adapter aux évolutions économiques futures.
Société
Contrôles massifs des chauffeurs de cars scolaires : 49 positifs à l’alcool ou aux stupéfiants
Après l’accident mortel de Châteaudun impliquant un chauffeur sous l’emprise du cannabis, le ministère de l’Intérieur a lancé une vaste opération de contrôle. Sur les 8 000 tests réalisés, 49 se sont révélés positifs, soulevant des inquiétudes sur la sécurité des transports scolaires.
Le drame survenu à Châteaudun le 30 janvier, où une adolescente de 15 ans a perdu la vie dans un accident de car, a mis en lumière une problématique alarmante. Le chauffeur impliqué ayant été contrôlé positif au cannabis, le ministère de l’Intérieur a immédiatement ordonné une campagne de tests à grande échelle sur les conducteurs de transports scolaires.
D’après les chiffres communiqués par François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, 8 000 tests ont été effectués, révélant 44 cas de consommation de stupéfiants et 5 d’alcoolémie. Un constat préoccupant qui a conduit Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, à exiger « la plus grande fermeté » de la part des préfets et des autorités en charge de la sécurité routière. « Pour la sécurité de nos enfants : tolérance zéro ! » a-t-il martelé sur X.
Avec @PhilippeTabarot aux côtés de nos forces de l’ordre pour une opération de contrôle des conducteurs de cars scolaires.
8000 tests ont été réalisés en deux jours avec 44 contrôles positifs aux stupéfiants et 5 à l’alcool.
Pour la #sécurité de nos enfants : tolérance zéro ! pic.twitter.com/UdllIgijzT— François-Noël BUFFET (@fnb_officiel) February 5, 2025
Si les cars scolaires sont censés être équipés d’éthylotests anti-démarrage, ces dispositifs présentent des limites : en plus d’être parfois absents ou défaillants, ils ne permettent pas de détecter la consommation de drogues. Cette situation relance le débat sur le renforcement des mesures de contrôle et des sanctions à l’encontre des conducteurs en infraction. Alors que la sécurité des trajets scolaires est une priorité, ces résultats pourraient inciter les autorités à durcir encore davantage les protocoles de surveillance et de prévention.
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