Eric Lombard critique les menaces de droits de douane de 200% sur les vins français, qualifiant cette escalade de contre-productive pour les deux parties.
Le ministre de l’Économie, Eric Lombard, a exprimé son désarroi face à la montée des tensions commerciales entre la France, l’Union européenne et les États-Unis. Vendredi, lors d’une interview sur France 2, il a qualifié cette situation de « guerre idiote », réagissant aux annonces de Donald Trump de taxer à 200% les champagnes, vins et autres spiritueux français et européens. Selon Lombard, cette stratégie américaine nuit autant aux États-Unis qu’à leurs partenaires commerciaux.
Cette escalade trouve son origine dans la décision des États-Unis d’imposer des droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium européens, entrés en vigueur mercredi dernier. En réponse, l’UE a annoncé des mesures de rétorsion sur des produits américains tels que le bourbon, les motos et les bateaux. Lombard a souligné que cette dynamique de représailles mutuelles rappelait des conflits commerciaux passés, notamment ceux survenus il y a huit ans.
Le ministre a également pointé du doigt la méthode de négociation de Donald Trump, qu’il décrit comme agressive et basée sur l’augmentation des tarifs douaniers. Pour Lombard, la seule façon de dialoguer avec les États-Unis est de se positionner sur un pied d’égalité. Il a annoncé son intention de se rendre prochainement aux États-Unis pour rencontrer ses homologues et tenter de désamorcer la crise.
Par ailleurs, la ministre du Commerce, Véronique Louwagie, a révélé sur Sud Radio que l’UE disposait d’une liste de 90 pages de produits américains susceptibles d’être taxés en cas de nouvelles mesures protectionnistes. Sans dévoiler les détails, elle a confirmé que l’Europe était prête à riposter si nécessaire. En parallèle, le Canada a déposé une plainte devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC), estimant que les taxes américaines violent les règles du commerce international.
Face à cette situation tendue, Eric Lombard a appelé à la modération et au dialogue, insistant sur la nécessité de réduire les tensions pour éviter une guerre commerciale généralisée.