Monde
Cuba nie toute « explosion sociale » après les manifestations
Les autorités cubaines ont nié mardi toute « explosion sociale » à Cuba, après des manifestations sans précédent contre le gouvernement, qui se sont soldées par un décès et une centaine d’arrestations.
« Le 11 juillet, il n’y a pas eu une explosion sociale à Cuba, il n’y en a pas eu en raison de la volonté de notre peuple et du soutien de notre peuple à la Révolution et à son gouvernement », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez en conférence de presse.
Il s’agissait de « désordres à une échelle très limitée », a-t-il ajouté, assurant que « le pays est en conditions totalement normales ».
Comme le président Miguel Diaz-Canel avant lui, M. Rodriguez a accusé Washington d’être à l’origine, via sa politique de sanctions et une campagne sur internet, des manifestations inédites qui ont éclaté dimanche sur l’île socialiste dans une quarantaine de villes et villages aux cris de « Nous avons faim », « Liberté » et « A bas la dictature ».
Mardi, quelque 130 personnes étaient emprisonnées ou signalées comme disparues, selon une liste nominative publiée sur Twitter par le mouvement contestataire San Isidro.
Parmi les personnes détenues, se trouvent José Daniel Ferrer, Manuel Cuesta Morua et Berta Soler, trois des principaux dissidents du pays, ainsi que Camila Acosta, une Cubaine de 28 ans, selon le journal madrilène ABC, avec lequel elle collaborait depuis six mois.
« Arrêter une journaliste d’un média espagnol, ABC, me semble inapproprié », a réagi le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez qui a appelé La Havane à respecter le droit des Cubains à « manifester librement ».
Alors qu’aucun chiffre officiel n’a été publié concernant les arrestations, des familles ont tenté mardi d’obtenir dans les commissariats de la capitale des informations sur leurs proches arrêtés.
Le ministère de l’Intérieur a annoncé qu’un manifestant était mort lundi dans le quartier populaire Güinera, dans la périphérie de La Havane, alors qu’il participait aux « troubles ». Plusieurs personnes ont été blessées.
Plus tôt, la secrétaire d’Etat adjointe des Etats-Unis pour les Amériques, Julie Chung, avait dénoncé « la violence et les arrestations de manifestants cubains, ainsi que la disparition d’activistes indépendants », et demandé « leur libération immédiate ».
Mardi, une youtubeuse, Dina Stars, a été arrêtée chez elle par la police alors qu’elle parlait en direct dans une émission de télévision espagnole.
« Droit à se défendre »
Un calme apparent régnait mardi dans la capitale, toujours sous forte présence policière, militaire et d’agents civils. Mais l’internet mobile, moteur des mobilisations, était toujours coupé.
L’observatoire spécialisé Netblocks a signalé des perturbations à Cuba sur les principaux réseaux sociaux et plateformes de communications, comme Whatsapp et Facebook.
« C’est vrai qu’on manque d’internet mobile, mais on manque aussi de médicaments », a simplement répondu Bruno Rodriguez à une question sur ce sujet. Et « je dois dire que Cuba ne va pas renoncer au droit à se défendre ».
Washington a appelé au rapide rétablissement de « tous les moyens de communication, en ligne et hors ligne ». « Fermer les voies d’information (…) ne répond en rien aux besoins et aux aspirations légitimes du peuple cubain », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Ned Price.
Les Etats-Unis ont indiqué cependant qu’ils ne laisseraient pas entrer les Cubains qui tenteront de fuir par la mer leur pays en crise.
« Je ne crois pas que l’on soit au bord d’une crise bilatérale, à moins que le gouvernement américain ne le veuille », a déclaré Bruno Rodriguez.
Sur l’île, les évêques catholiques ont appelé le gouvernement et les protestataires à « s’entendre » pour éviter les violences, alors que des manifestations ont viré aux échauffourées avec les forces de l’ordre.
S’ils ont souligné les efforts du gouvernement pour faire face à la crise économique, « le peuple a le droit d’exprimer ses besoins, ses désirs et ses espoirs », ont-ils déclaré dans un communiqué.
Les manifestations, inédites depuis la révolution de 1959, ont irrité le gouvernement communiste. « Nous éviterons la violence révolutionnaire, mais nous réprimerons la violence contre-révolutionnaire », a mis en garde lundi le président Diaz-Canel.
Plusieurs manifestations de partisans du régime ont d’ailleurs eu lieu dimanche puis lundi, avec des affrontements parfois violents entre les deux camps.
Signe de la gravité de la situation, Raul Castro, 90 ans, qui avait laissé les rênes du Parti communiste (PCC, unique) en avril à Miguel Diaz-Canel, a dû sortir de sa retraite.
Il a participé dimanche à une réunion du Bureau politique du Comité central du PCC dans laquelle « ont été analysées les provocations orchestrées par des éléments contre-révolutionnaires, organisés et financés depuis les Etats-Unis avec des objectifs de déstabilisation », a indiqué mardi le journal Granma.
Monde
Donald Trump prépare son administration : premières nominations et orientations stratégiques
Une semaine après son élection, Donald Trump commence à constituer son administration en choisissant des alliés de confiance pour des postes-clés. Fidèles de longue date et défenseurs de sa ligne politique, ces premières nominations dévoilent une stratégie résolument tournée vers la fermeté intérieure et la réforme des relations internationales.
Donald Trump a lancé les préparatifs de son retour à la Maison-Blanche en annonçant les premiers membres de sa future équipe gouvernementale, marquant un début de mandat qui s’annonce dans la continuité de ses promesses de campagne. Ces choix éclairent les priorités et les ambitions de Trump, entre durcissement des politiques migratoires, réformes des relations internationales, et déréglementation environnementale. L’investiture officielle approchant, voici un aperçu des personnalités qui entoureront le président élu.
Susie Wiles : cheffe de cabinet à la Maison-Blanche
Première nomination d’envergure, Susie Wiles, stratège républicaine chevronnée et directrice de campagne de Trump, devient cheffe de cabinet, un poste essentiel pour organiser les décisions présidentielles. Âgée de 67 ans, Wiles est une figure incontournable de l’entourage de Trump depuis sa défaite en 2020. Son entrée en fonction reflète l’intention de Trump d’avoir à ses côtés une gestionnaire expérimentée et capable de canaliser ses ambitions politiques. Dans un discours louangeur, Trump l’a décrite comme une « femme forte, intelligente et respectée », soulignant l’importance de son rôle dans sa campagne de retour. Son parcours remonte à l’ère de Ronald Reagan, où elle avait déjà œuvré dans des missions de soutien stratégique au sein de l’administration. Plus récemment, en Floride, Wiles a supervisé la campagne du gouverneur Ron DeSantis en 2018, bien qu’une rupture entre les deux personnalités ait suivi.
Ce choix envoie un signal de solidité dans l’équipe présidentielle, visant une administration pragmatique, capable de canaliser la ligne parfois imprévisible du président. Pour nombre d’observateurs politiques, Susie Wiles incarne cette figure modératrice, capable de recentrer Trump sur des thématiques d’action concrète, comme elle l’avait fait en 2020, en l’incitant à privilégier des mesures proactives sur le vote par correspondance.
Tom Homan : en charge du contrôle des frontières
Autre nomination attendue, celle de Tom Homan, ancien directeur de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), positionné comme responsable de la politique frontalière. Figure controversée, Homan, 62 ans, est connu pour ses positions fermes sur l’immigration et ses années de travail acharné pour l’ICE, où il a mené de vastes opérations de renvoi de sans-papiers sous l’administration Obama. Son rôle durant la première présidence de Trump fut également marqué par la signature de la politique de séparation des familles à la frontière, qui avait suscité une vague d’indignation tant aux États-Unis qu’à l’international.
Le retour de Homan annonce un durcissement notable de la politique migratoire, avec une volonté affichée d’accroître les expulsions, en particulier envers les personnes condamnées pour des délits. Lors de la dernière convention républicaine, Homan avait déjà averti les sans-papiers d’« être prêts à faire leurs valises », signalant une approche stricte qui pourrait marquer un nouveau record d’expulsions. En assumant ce poste, il promet de mener la plus vaste campagne d’expulsions de l’histoire américaine, position que les défenseurs des droits des migrants considèrent comme alarmante.
Elise Stefanik : ambassadrice aux Nations unies
Pour incarner la voix de l’Amérique à l’international, Trump a choisi la représentante Elise Stefanik comme future ambassadrice des États-Unis à l’ONU. Élue depuis 2014 au Congrès, Stefanik, 40 ans, s’est imposée comme une défenseure influente des positions conservatrices au sein de la politique étrangère américaine. Issue de l’Université Harvard et reconnue pour sa compétence, elle avait déjà attiré l’attention de l’administration Trump pour ses prises de position pro-israéliennes et ses critiques virulentes envers les résolutions onusiennes perçues comme hostiles aux intérêts américains. Récemment, elle a mené des auditions visant des étudiants pro-Gaza, affirmant que l’ONU « s’enfonce dans l’antisémitisme ».
La nomination de Stefanik pourrait préfigurer un repositionnement offensif des États-Unis au sein de l’ONU, avec une intention affichée de défendre la souveraineté américaine face aux critiques et de promouvoir les valeurs de l’allié israélien. À l’international, cette nomination est observée de près, car elle pourrait marquer une rupture de ton dans les échanges avec les autres États membres.
Lee Zeldin : à la tête de l’Agence de protection de l’environnement (EPA)
Enfin, Donald Trump a également confié la direction de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) à un autre de ses proches, Lee Zeldin. Avocat et ancien membre du Congrès, Zeldin, 44 ans, incarne l’aile pro-industrie du Parti républicain, ayant fermement soutenu l’initiative « America First » et plaidé pour un allègement des régulations qui, selon lui, entravent la croissance économique. À la tête de l’EPA, Zeldin est attendu pour mener une politique de déréglementation, visant à assouplir les normes environnementales tout en stimulant la production d’énergies fossiles. Trump le décrit comme un « vrai combattant » de l’initiative nationale, et le choix de Zeldin suggère un retour à des politiques plus permissives pour les industries pétrolière et gazière.
Toutefois, Zeldin a promis de maintenir des normes « strictes » malgré la déréglementation, répondant aux critiques de ceux qui redoutent une dégradation de la qualité environnementale. Son parcours dans l’armée et sa carrière politique en font un gestionnaire respecté par les républicains, bien qu’il risque de susciter des tensions avec les groupes écologistes.
Un gouvernement aux priorités claires
Les premières nominations de Donald Trump mettent en lumière les axes de sa future gouvernance, centrée sur une défense musclée des frontières, une réorientation des relations internationales en faveur des alliés stratégiques, et un soutien accru à l’industrie. Avec des figures expérimentées et loyales, cette administration s’oriente vers une exécution stricte des promesses de campagne, privilégiant les intérêts sécuritaires et économiques des États-Unis.
Ces choix d’alliés proches signalent une administration Trump résolue à renforcer ses positions et à répondre sans ambiguïté aux enjeux intérieurs et extérieurs qui s’annoncent. L’orientation politique affichée pourrait influencer durablement la trajectoire des États-Unis sur des dossiers majeurs tels que l’immigration, le climat et la diplomatie internationale.
Monde
Donald Trump élu 47e président des États-Unis : un retour historique à la Maison-Blanche
Les électeurs américains ont offert un mandat clair à Donald Trump, lui conférant une victoire décisive quatre ans après son départ tumultueux de la présidence. Avec 276 grands électeurs obtenus tôt mercredi matin, le candidat républicain s’impose face à la vice-présidente Kamala Harris, malgré une campagne marquée par des polémiques.
Donald Trump, célébrant un retour politique que ses partisans qualifient d’historique, a franchi le seuil des 270 grands électeurs dès les premières heures du matin, accumulant les victoires dans des États-clés comme la Pennsylvanie, la Caroline du Nord et la Géorgie. Devant une foule de sympathisants réunis à West Palm Beach, en Floride, Trump a promis un « âge d’or pour l’Amérique », affirmant vouloir restaurer la sécurité et la prospérité du pays, tout en appelant à l’unité nationale après des années de divisions politiques.
La victoire de Trump, marquée par son refus de concéder une approche modérée malgré les conseils de son entourage, a été facilitée par la déception des électeurs face à l’inflation et au bilan économique du tandem Biden-Harris. Sa campagne, centrée sur des thématiques comme l’immigration illégale, a résonné fortement auprès de l’électorat, particulièrement dans des États comme le Nevada et l’Arizona, où il a progressé parmi les électeurs hispanophones.
Aux côtés de son colistier J.D. Vance, Trump a présenté cette victoire comme le plus grand « comeback politique » des États-Unis. De fait, il est le premier président depuis Grover Cleveland à revenir au pouvoir après une défaite. Sa réélection est aussi marquée par ses antécédents judiciaires : condamné plus tôt cette année pour falsification de documents et cible de plusieurs poursuites, Trump pourrait user de son pouvoir présidentiel pour influencer ces affaires. Cette situation inhabituelle souligne l’influence de la politique sur le parcours personnel de l’ex-président, dont l’avenir judiciaire est lié au résultat des urnes.
De son côté, Kamala Harris a préféré ne pas s’exprimer immédiatement, choisissant de s’adresser aux électeurs dans les prochaines heures. Ses partisans, rassemblés à Washington, ont suivi les résultats avec espoir, malgré la défaite dans des États clés comme la Pennsylvanie. Jen O’Malley Dillon, directrice de la campagne de Harris, a reconnu la difficulté de la tâche, en relevant toutefois l’importance des appuis accumulés.
La victoire de Trump marque aussi un changement de cap pour le Congrès : la majorité républicaine au Sénat renforcera sa capacité à faire avancer son programme politique, en facilitant notamment la nomination de juges conservateurs, une des priorités affichées par Trump. À 78 ans, il devient ainsi le président le plus âgé de l’histoire américaine, tandis que son colistier, J.D. Vance, à 40 ans, comptera parmi les vice-présidents les plus jeunes.
Ce retour spectaculaire témoigne de la capacité de Donald Trump à mobiliser une base d’électeurs fidèle, et malgré les nombreux défis juridiques et les divisions exacerbées, il entame un second mandat avec une majorité qui pourrait remodeler durablement le paysage politique américain.
Monde
Donald Trump revendique la victoire et remercie les Américains
Donald Trump s’est proclamé 47e président des États-Unis, citant une victoire confirmée par Fox News mais encore non validée par d’autres agences. Dans un discours empreint de promesses et d’appels à l’unité, le républicain a esquissé les premières lignes de son mandat.
Le candidat républicain Donald Trump a affirmé, devant un public de partisans et de proches, sa victoire à l’élection présidentielle, se proclamant 47e président des États-Unis. Cette annonce a été relayée par Fox News, mais reste non confirmée par Associated Press ou d’autres agences indépendantes. Malgré cette absence de validation officielle, Trump a adopté un ton résolument optimiste, promettant une ère de « guérison » pour un pays divisé et se réjouissant d’une avancée politique sans précédent pour son camp.
Dans un discours très applaudi, il a souligné la reprise du contrôle républicain au Sénat, désormais avec une majorité de 51 sièges. Trump a aussi exprimé sa confiance quant à une majorité imminente à la Chambre des représentants, bien que les résultats définitifs pour cette instance soient encore en attente. Flanqué de son colistier James David Vance, de sa famille et de ses conseillers de campagne, il a mis en avant des priorités de campagne, notamment le renforcement des frontières, annonçant un « nouvel âge d’or pour les États-Unis ». Le candidat a même pris un moment pour saluer le milliardaire Elon Musk et esquisser un futur radieux pour le pays.
S’efforçant d’endosser un rôle rassembleur, Trump a appelé à dépasser les divisions des dernières années, encourageant ses concitoyens à s’unir autour d’un programme de réformes qu’il entend honorer : « Les promesses qui ont été faites seront tenues ». Ce message de rassemblement a trouvé un écho auprès de Mike Johnson, leader républicain de la Chambre des représentants, qui a salué cette victoire anticipée comme un signe d’« espoir » pour l’avenir du pays.
Si les républicains parviennent à sécuriser une majorité à la Chambre des représentants, ils contrôleront alors les trois principales branches du pouvoir fédéral, marquant un tournant politique majeur. La situation reste toutefois suspendue à une officialisation complète des résultats.
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