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Biden veut effacer « la honte » de la séparation de familles de migrants

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Joe Biden s’est engagé mardi à travailler pour effacer « une honte morale et nationale » héritée de son prédécesseur, Donald Trump: la séparation de milliers de familles de migrants à la frontière sud des Etats-Unis en 2018, dont certaines n’ont toujours pas été réunies.

Le président démocrate a signé trois décrets sur l’immigration, dont un prévoit la mise en place d’un groupe de travail destiné à identifier et à localiser les quelque 600 enfants qui restent séparés de leurs parents.

« Je ne fais pas une nouvelle loi, j’élimine des mauvaises politiques », a-t-il déclaré, en paraphant ces documents dans le Bureau ovale. « La dernière administration a littéralement arraché des enfants des bras de leurs familles (…) sans plan d’aucune sorte pour les réunir » ultérieurement, a-t-il dénoncé.

« L’Amérique est plus sûre, forte et prospère avec un système migratoire sain, rationnel et humain », a encore dit Joe Biden, qui a également ordonné de passer en revue tous les freins à l’immigration légale et à l’intégration posés par l’administration républicaine au cours des quatre dernières années.

La mise en œuvre de ces directives reviendra à Alejandro Mayorkas, qui a été confirmé mardi par le Sénat au poste de ministre de la Sécurité intérieure des Etats-Unis.

Ce fils de réfugiés cubains, né à la Havane il y a 61 ans et arrivé bébé sur le sol américain, est le premier Hispanique à prendre la tête de ce ministère tentaculaire qui supervise, notamment, la politique migratoire des Etats-Unis.

Sa première mission sera de corriger les maux causés par la politique dite de « Tolérance zéro » à la frontière, adoptée par le gouvernement de Donald Trump au printemps 2018. Face au tollé, y compris dans son propre camp, le milliardaire républicain y avait rapidement renoncé, mais des centaines d’enfants n’ont jamais retrouvé leurs parents.

Le groupe de travail, piloté par M. Mayorkas, aura pour mission de les identifier et de proposer des solutions pour réunifier les familles, qui pourront passer par des autorisations de rentrer aux Etats-Unis pour les parents expulsés ou la délivrance de cartes de séjour pour ceux qui vivent sans-papiers.

« Charge pour la société »

Joe Biden a également signé un décret sur les pays d’origine des migrants. Outre le retour d’aides économiques, il vise à rouvrir les voies légales d’immigration, notamment en améliorant l’accès aux visas pour les citoyens de pays d’Amérique centrale, et à remettre à plat le système d’asile.

« La coopération internationale est essentielle pour garantir un processus migratoire sécurisé, ordonné et humain », a précisé le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans un communiqué, assurant que les Etats-Unis travailleraient avec l’Amérique centrale pour « garantir l’unité des familles ».

Quant au troisième décret, il vise à favoriser l’intégration des migrants installés légalement aux Etats-Unis. Il prévoit de « rendre la naturalisation plus accessible aux neuf millions de personnes éligibles à la citoyenneté américaine », selon de hauts responsables.

Cet objectif passe notamment par une révision de la règle dite « de la charge pour la société » créée en août 2019 pour refuser la carte verte ou la citoyenneté américaine aux migrants touchant des aides sociales, comme par exemple des soins subventionnés ou une allocation logement.

Dès son premier jour à la Maison Blanche, le président avait déjà envoyé des gages à l’aile gauche du parti démocrate qui attend un virage à 180 degrés en matière d’immigration, après quatre années consacrées à verrouiller les frontières des Etats-Unis.

Il s’est notamment attaqué à deux mesures-phares de son prédécesseur: la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique, que Joe Biden a suspendue, et l’interdiction d’entrée sur le sol américain de ressortissants de pays en majorité musulmans, que le démocrate a levée.

Il a également transmis un projet de loi au Congrès qui pourrait entraîner la régularisation des millions de sans-papiers présents aux Etats-Unis. Son adoption nécessitera toutefois de convaincre plusieurs élus républicains, ce qui semble difficile.

Donnant le ton des joutes à venir, le sénateur républicain Lindsey Graham a regretté les efforts déployés par Joe Biden pour « supprimer une partie des avancées obtenues par Donald Trump contre l’immigration illégale ». Selon lui, ses mesures « sont des recettes pour un désastre et vont créer un afflux vers la frontière ».

« Ce n’est pas le moment de venir aux Etats-Unis », a pourtant lancé la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki aux candidats potentiels à l’immigration. « La route reste dangereuse », a-t-elle justifié. « Et nous avons encore besoin de temps pour mettre en place un processus migratoire qui traite les gens humainement ».

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La COP28 détient le record du nombre de lobbyistes des énergies fossiles, selon des ONG

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La COP28 détient le record du nombre de lobbyistes des énergies fossiles, selon des ONG

Selon la coalition Kick Big Polluters Out, la COP28 est envahie par les lobbyistes des énergies fossiles, mettant en danger les discussions sur le changement climatique.

La 28e Conférence des Parties (COP28) de l’ONU sur le climat, actuellement en cours à Dubaï, est marquée par la présence massive de lobbyistes des énergies fossiles. Selon une étude de la coalition Kick Big Polluters Out (KBPO), au moins 2 456 lobbyistes représentant ces industries ont obtenu une accréditation pour participer à l’événement, un chiffre quatre fois supérieur à celui de la précédente COP27.

La situation est si préoccupante que les ONG affirment que ces lobbyistes sont la principale raison pour laquelle la COP28 est plongée dans un brouillard de déni climatique. Cette augmentation massive du nombre de lobbyistes des énergies fossiles menace sérieusement les discussions sur le changement climatique et les mesures à prendre pour lutter contre ce problème mondial.

Si l’on considère ces lobbyistes comme une délégation, ils constitueraient la troisième plus grande présence à la COP28, derrière le Brésil et les Émirats arabes unis. Cette présence massive dépasse largement celle des délégations des dix pays les plus vulnérables au changement climatique, ainsi que celle des représentants des populations indigènes.

Parmi les lobbyistes des énergies fossiles accrédités, on trouve des personnalités influentes telles que Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, accrédité par la France. L’Italie a emmené des cadres d’Eni, tandis que l’Union européenne a fait venir des employés de BP, Eni et ExxonMobil. Les organisations professionnelles ayant le statut d’observateur à la COP ont également mobilisé leur contingent d’employés de Shell, TotalEnergies ou Equinor. Notons également que le président émirati du sommet, Sultan al-Jaber, est lui-même directeur de la compagnie pétrolière nationale, Adnoc.

La présence massive de lobbyistes des énergies fossiles à la COP28 suscite des inquiétudes quant à l’impact sur les décisions et les engagements pris lors de cette conférence cruciale. Le retrait progressif des énergies fossiles, notamment le pétrole, le gaz et le charbon, est au cœur des enjeux de la COP28, et la présence de ces lobbyistes soulève des questions sur leur rôle et leur influence dans les négociations climatiques.

Cette situation met en lumière la nécessité de trouver un équilibre entre la participation d’acteurs industriels et la prise de décisions visant à lutter efficacement contre le changement climatique. Les ONG et les défenseurs de l’environnement appellent à une plus grande transparence et à des mesures pour réduire l’influence des intérêts industriels sur les discussions climatiques mondiales.

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La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour « acte de torture »

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La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour "acte de torture"

La Cour européenne des droits de l’homme examine le cas de Laurent Théron, éborgné lors d’une manifestation en 2016.

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a pris une mesure sans précédent en ouvrant une procédure à l’encontre de la France pour ce qui est qualifié d' »acte de torture » ou de « traitements inhumains et dégradants » à l’encontre d’un manifestant blessé lors d’une manifestation contre la loi travail en 2016.

Cette décision intervient après sept années de combat judiciaire dans l’affaire Laurent Théron. Le manifestant avait perdu l’usage de son œil droit le 15 septembre 2016, lorsqu’il avait été atteint au visage par l’explosion d’une grenade à main de désencerclement tirée par un CRS lors de la manifestation. Le brigadier-chef responsable du tir avait été renvoyé devant la cour d’assises de Paris, mais avait été acquitté le 14 décembre 2022 au motif de la légitime défense, malgré l’absence de réel danger.

Les avocats de Laurent Théron, Mes Céline Moreau, Olivier Peter et Lucie Simon, ont exprimé leur satisfaction face à l’ouverture de cette procédure par la CEDH. Ils ont souligné que cette décision pourrait avoir un impact significatif sur d’autres enquêtes en cours concernant des manifestants blessés, notamment lors du mouvement des Gilets jaunes. Cette affaire soulève des questions cruciales sur la responsabilité de l’État français dans la protection des droits des manifestants, en particulier face à l’utilisation excessive de la force.

La CEDH, basée à Strasbourg, a communiqué au gouvernement français deux questions essentielles : le requérant a-t-il été « victime de traitements contraires à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme », qui prohibe la torture et les traitements inhumains et dégradants ? De plus, « l’enquête menée en l’espèce par les autorités internes a-t-elle satisfait aux exigences de l’article 3 de la Convention » ?

Cette procédure devrait prendre plusieurs mois, mais elle suscite déjà un débat important sur la question de la protection des droits des manifestants en France et l’application de la législation en matière de maintien de l’ordre.

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Guerre entre Israël et le Hamas : l’armée israélienne annonce avoir repris les combats

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Guerre entre Israël et le Hamas : l'armée israélienne annonce avoir repris les combats

L’armée israélienne a confirmé avoir « repris » ses frappes sur une partie de ce territoire, accusant le Hamas d’avoir « violé » la trêve en tirant vers le territoire israélien.

La trêve entre Israël et le Hamas, qui avait apporté un fragile répit dans la région, a pris fin sans qu’un nouvel accord puisse être conclu. La situation s’est rapidement détériorée, avec des sirènes d’alerte à la roquette retentissant dans plusieurs localités israéliennes et des frappes aériennes ainsi que des tirs d’artillerie constatés dans la ville de Gaza.

L’armée israélienne a annoncé avoir repris les « combats » contre le Hamas, invoquant la violation de la trêve par le mouvement islamiste. Tsahal a déclaré sur le réseau social X : « Le Hamas a violé la pause opérationnelle en tirant des roquettes vers le territoire israélien », justifiant ainsi la reprise des opérations militaires. Cette escalade a provoqué des moments de panique parmi les populations civiles des deux côtés.

Peu avant l’expiration de la trêve, le système de défense antiaérien israélien a réussi à intercepter avec succès un tir de roquette en provenance de la bande de Gaza. Cependant, des pertes tragiques ont été signalées du côté palestinien, avec six Palestiniens tués dans un raid aérien israélien sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Deux enfants ont également perdu la vie dans des raids aériens sur la ville de Gaza, selon un médecin de l’hôpital Ahli Arab.

La trêve avait vu la libération de plusieurs otages des deux côtés. Six otages israéliens ont été libérés par le Hamas, rejoignant deux autres qui avaient été relâchés plus tôt dans la journée. En échange, Israël a libéré trente Palestiniens, principalement des femmes et des mineurs détenus dans des prisons israéliennes, conformément à l’accord négocié. Cette trêve avait déjà permis la libération de 80 otages israéliens, principalement des femmes et des enfants, ainsi que de 240 prisonniers palestiniens. Toutefois, un certain nombre d’étrangers et de binationaux, dont la plupart étaient des Thaïlandais travaillant en Israël, avaient également été pris en otage.

La situation reste tendue dans la région, avec des inquiétudes croissantes quant à la poursuite des hostilités et à l’impact sur les civils pris au milieu de ce conflit. Les efforts diplomatiques visant à rétablir un cessez-le-feu durable se poursuivent, mais la route vers la paix semble plus incertaine que jamais.

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