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Monde

Afrique du Sud: craintes de pénuries au 6e jour de violences

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La peur de manquer d’essence et de nourriture a gagné les Sud-Africains au sixième jour des violences qui ont déjà fait 72 morts, sur fond de chômage endémique et de nouvelles restrictions anti-Covid.

Dès l’aube, les files se sont allongées devant les stations-essence et devant les magasins d’alimentation, notamment à Durban, dans le Kwazulu-Natal (Est).

La veille, la plus grande raffinerie du pays a fermé son usine dans la région, qui fournit environ un tiers du carburant consommé dans le pays. Certaines stations sont déjà à sec, d’autres rationnent à la pompe. Des pénuries sont à craindre « dans les prochains jours ou semaines », a prévenu l’association des automobilistes.

Des agriculteurs ont affirmé ne plus pouvoir acheminer leurs marchandises, la principale route et voie de chemin de fer reliant la capitale économique Johannesburg et l’Est étant entravées ou peu sûres.

« Nous allons faire face à une crise humanitaire massive », a mis en garde le directeur de la principale organisation agricole AgriSA, Christo van der Rheede.

Plusieurs régions pourraient « bientôt manquer de produits de première nécessité », nourriture, carburant et médicaments à cause des difficultés d’approvisionnement, a affirmé le bureau du président Cyril Ramaphosa dans un communiqué.

« Maintenant, les fermes »

Dans la nuit, le centre commercial de Vosloorus, à une trentaine de km au sud de Johannesburg, a été dévasté et en partie incendié. Plusieurs corps y ont été retrouvés. Dans l’après-midi, des chauffeurs de taxi armés ont décidé de s’en mêler et ont fait fuir les pillards.

Abattu, Mike De Freitas, 45 ans, gérant d’une boucherie, vient faire constater l’étendue exacte des dégâts. « On passe notre vie à servir une communauté et voilà ce qu’on obtient en retour. Ca me brise le cœur de voir que ce que j’ai construit est complètement détruit », confie-t-il.

Dans le Kwazulu-Natal, des champs de canne à sucre ont été brûlés. Ailleurs, du bétail volé. « Les gens ont pillé les magasins, et maintenant qu’ils n’ont plus de nourriture, ils vont commencer à s’attaquer aux fermes », prévient M. van der Rheede.

« Les personnes qui pillent en ce moment vont en faire les frais, avec les pertes d’emploi mais aussi les retards d’approvisionnements », a mis en garde l’économiste Lumkile Mondi.

Selon l’organisme de régulation des biens de consommation, plus de 800 magasins ont été pillés.

« Honte »

Depuis plusieurs jours, le Kwazulu-Natal et la capitale économique du pays Johannesburg sont pris dans un tourbillon de violences, dans un pays épuisé par une économie plombée par un taux de chômage record (32,6%) et une troisième vague de pandémie.

Le roi Misuzulu Zulu, autorité morale respectée par quelque 11 millions de Zoulous, ethnie majoritaire dans le pays, a appelé à « la paix », affirmant que ces violences « font honte » à ceux qui les commettent.

Le dernier bilan officiel fait état de 72 morts et 1.234 arrestations. La plupart des décès sont survenus pendant des bousculades lors de pillages. La police a été rapidement dépassée.

Le gouvernement a indiqué que 208 incidents impliquant des pillages et du vandalisme ont été recensés mercredi, alors que 5.000 soldats, un nombre qui a doublé mercredi, ont été déployés en renfort.

La ministre de la Défense Nosiviwe Mapisa-Nqakula a indiqué plus tard devant le Parlement qu’elle avait « soumis une requête pour le déploiement d’environ 25.000 » soldats. Elle n’a pas précisé quand ces renforts pourraient être opérationnels.

Les premiers incidents ont éclaté au lendemain de l’incarcération la semaine dernière de l’ex-président Jacob Zuma, condamné à 15 mois de prison ferme pour outrage à la justice. Une étincelle nourrie ensuite par les frustrations économiques, la pauvreté.

L’Union africaine (UA) a condamné « avec la plus grande fermeté la flambée de violence qui a entraîné la mort de civils et des scènes effroyables de pillage », appelant « à un rétablissement urgent de l’ordre ».

Dans certains quartiers, les riverains se sont organisés pour assurer eux-même la sécurité de leurs magasins. Ils ont formé des chaînes humaines pour protéger les centres commerciaux, donnant lieu, ici et là, à des dérapages violents. Les autorités ont mis en garde contre toute velléité de se « faire justice soi-même ».

Europe

Victoire historique de la justice européenne contre Apple et Google

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Victoire historique de la justice européenne contre Apple et Google

La Cour de justice de l’Union européenne a tranché en faveur de la Commission européenne dans deux affaires majeures impliquant Apple et Google, infligeant des sanctions financières record et marquant un tournant dans la lutte contre les abus des géants de la tech.

Mardi, la justice européenne a confirmé deux décisions aux lourds enjeux financiers, donnant raison à la Commission européenne face à Apple et Google. La commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, s’est félicitée de cette issue, la qualifiant de « grande victoire pour les citoyens européens », soulignant son importance pour l’équité des règles économiques et la justice fiscale.

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), dernière instance dans ces affaires, a ordonné à Apple de rembourser 13 milliards d’euros à l’Irlande, correspondant à des avantages fiscaux illégaux, assimilés à une aide d’État. En parallèle, Google a vu confirmée une amende de 2,4 milliards d’euros pour abus de position dominante, infligée pour avoir favorisé son service de comparaison de prix au détriment de ses concurrents.

L’affaire Apple remonte à 2016, lorsque la Commission européenne avait demandé à l’entreprise de rembourser les impôts non perçus par l’Irlande entre 2003 et 2014. Durant cette période, Apple a rapatrié la majorité de ses bénéfices européens en Irlande, bénéficiant d’un taux d’imposition presque nul, allant de 1 % à 0,005 %. En 2020, le Tribunal de l’UE avait annulé cette décision, infligeant un sérieux revers à Margrethe Vestager. Cependant, en novembre 2023, l’avocat général de la CJUE avait recommandé d’annuler ce jugement initial et de renvoyer l’affaire au tribunal. La Cour a finalement confirmé que l’Irlande avait accordé une aide illégale à Apple, scellant ainsi l’obligation de remboursement. Apple a réitéré son désaccord, affirmant que l’entreprise n’avait bénéficié d’aucun traitement fiscal particulier.

Dans l’autre dossier, la CJUE a confirmé la sanction de 2,4 milliards d’euros imposée à Google pour avoir abusé de sa position dominante en favorisant son comparateur Google Shopping dans les résultats de recherche, rendant ses concurrents quasiment invisibles pour les utilisateurs. Cette amende, imposée en 2017, est l’une des nombreuses sanctions financières infligées à Google pour des pratiques anticoncurrentielles, le total des amendes infligées au groupe dépassant les 8 milliards d’euros. Google a exprimé sa déception face à ce verdict, rappelant avoir déjà ajusté ses pratiques en 2017 pour répondre aux exigences européennes.

Ces décisions marquent un tournant dans la régulation des géants de la technologie, tant en Europe qu’aux États-Unis, où Google fait également face à plusieurs enquêtes et procès. Elles réaffirment la volonté de la Commission européenne de réguler les pratiques des entreprises multinationales pour garantir une concurrence équitable et une fiscalité juste au sein de l’Union.

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Europe

Rome envisage de faire payer l’accès à la fontaine de Trevi

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Rome envisage de faire payer l'accès à la fontaine de Trevi

Face à l’afflux massif de visiteurs à la fontaine de Trevi, la municipalité de Rome étudie l’idée d’instaurer un accès payant pour les touristes. Cette mesure vise à protéger ce site emblématique tout en préservant l’expérience locale et culturelle des Romains.

La fontaine de Trevi, chef-d’œuvre baroque et symbole incontournable de la Ville éternelle, attire chaque année des millions de touristes. Afin de répondre au défi croissant du surtourisme, les autorités romaines envisagent de mettre en place un système de gestion plus strict de l’accès à ce lieu mythique. Alessandro Onorato, adjoint au tourisme à la mairie, a ainsi suggéré l’instauration d’horaires d’accès précis et de quotas de visiteurs pour mieux encadrer la foule et limiter les débordements.

Cette initiative, encore à l’étude, proposerait aux visiteurs de réserver des créneaux horaires, un dispositif permettant de contrôler non seulement le flux des touristes, mais aussi leurs comportements souvent inappropriés. L’un des objectifs principaux est d’éviter des scènes de désordre, telles que la consommation de nourriture sur les marches entourant la fontaine. Onorato a précisé que ce système de réservation ne serait pas une source de revenus pour la ville : les Romains auraient un accès gratuit, tandis que les touristes étrangers se verraient demander un modeste droit d’entrée d’un euro.

Toutefois, il n’y a encore aucune décision ferme. Un porte-parole de la municipalité a tempéré l’enthousiasme autour de ce projet en rappelant qu’il ne s’agit pour l’instant que d’une ébauche d’idée. Pourtant, le problème du tourisme de masse devient de plus en plus pressant, avec un nombre croissant de visiteurs dans la capitale italienne. Ce phénomène devrait s’intensifier à l’approche du Jubilé de 2025, une année sainte qui pourrait attirer près de 30 millions de personnes à Rome et au Vatican.

Rome n’est pas la seule ville italienne confrontée à ce défi. Venise, autre site emblématique, a déjà testé un système de billets payants pour les visiteurs à la journée lors des périodes d’affluence, une mesure destinée à canaliser les flux touristiques. Parallèlement, le gouvernement de Giorgia Meloni réfléchit à une hausse significative de la taxe de séjour, une proposition qui suscite la colère des professionnels du secteur touristique, craignant une baisse de la fréquentation.

Outre la gestion des flux, les autorités romaines veulent également préserver le centre historique de la capitale en limitant l’ouverture de nouvelles structures d’hébergement touristique. Toutefois, ce pouvoir échappe pour l’instant à la municipalité. Si elle peut encadrer l’implantation de nouveaux restaurants et fast-foods dans cette zone, elle n’a pas la compétence pour réguler le développement des chambres d’hôtes ou des logements de vacances.

La volonté de Rome d’encadrer l’accès à ses trésors culturels illustre bien le dilemme auquel sont confrontées les grandes métropoles européennes : préserver leur patrimoine tout en accueillant un tourisme toujours plus florissant.

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Europe

Ukraine : Zelensky appelle à plus d’armements alors que Moscou intensifie son offensive

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Ukraine : Zelensky appelle à plus d'armements alors que Moscou intensifie son offensive

Alors que la guerre en Ukraine s’enlise et que Moscou renforce ses frappes dans l’est du pays, Volodymyr Zelensky a lancé un appel pressant à ses alliés pour obtenir davantage d’armements. Le président ukrainien demande également l’autorisation d’utiliser ces armes sur le sol russe, une demande qui divise les puissances occidentales.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a réclamé vendredi un renforcement urgent des livraisons d’armes de la part de ses alliés, lors d’une réunion internationale à la base aérienne de Ramstein, en Allemagne. Cet appel intervient à un moment critique, alors que la Russie intensifie ses frappes et continue de progresser dans la région du Donbass, à l’est du pays. Zelensky a particulièrement insisté sur la nécessité d’équipements militaires, notamment des systèmes de défense aérienne, pour protéger l’Ukraine des bombardements incessants de Moscou, dont le plus récent a dévasté un institut militaire à Poltava, causant au moins 55 morts.

Parallèlement à ces demandes, le dirigeant ukrainien a renouvelé sa requête controversée de pouvoir frapper des cibles non seulement en Ukraine, mais également en Russie, à l’aide des armes fournies par les Occidentaux. Cette requête divise les alliés de Kiev, dont les États-Unis et l’Allemagne, en raison des risques d’escalade avec Moscou, qui continue de brandir la menace nucléaire.

Dans ce contexte tendu, les États-Unis ont annoncé une nouvelle aide militaire de 250 millions de dollars pour l’Ukraine, dans l’espoir de répondre aux besoins urgents du pays. Londres et Berlin ont également réaffirmé leur soutien par l’envoi de nouveaux missiles et systèmes de défense aérienne, bien que la solidarité internationale commence à montrer des signes de fragilité. En effet, des débats internes agitent les gouvernements, notamment en Allemagne, où la montée de l’extrême droite pro-russe pose de nouveaux défis. La réduction prévue de l’aide à l’Ukraine dans le budget allemand de 2025, conjuguée aux incertitudes politiques aux États-Unis et en France, accentue les inquiétudes à Kiev.

Alors que la Russie poursuit son offensive et que Vladimir Poutine réaffirme son objectif de contrôler totalement le Donbass, la situation devient de plus en plus délicate pour l’Ukraine. L’effort de guerre semble s’enliser, et malgré le soutien occidental, l’avenir du conflit reste incertain.

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