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Économie

Veolia accélère et lance une OPA sur Suez sans son accord

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Coup de théâtre: le champion de l’eau et des déchets Veolia est passé à la vitesse supérieure en mettant près de 8 milliards d’euros sur la table afin d’acquérir Suez, renonçant au caractère amical de sa tentative de rachat de son concurrent, après des mois de tentatives infructueuses.

Dimanche soir, c’est par un bref communiqué que Veolia, qui a acheté en octobre 29,9% du capital de son grand concurrent français Suez, a constaté que « ses tentatives répétées d’amicalité, réitérées dans sa proposition d’offre du 7 janvier 2021, se sont toutes heurtées à l’opposition » de sa cible.

Face à l’intransigeance de Suez, le conseil d’administration de Veolia a décidé de lancer une offre publique d’achat au prix de 18 euros par action, sur les 70,1% du capital qu’il ne détient pas, soit une opération d’un montant de 7,9 milliards d’euros en numéraire.

Sa cible a immédiatement réagi : « Veolia est dans l’impossibilité juridique de déposer une OPA », a souligné une porte-parole de Suez, dénonçant une « rupture de l’engagement d’amicalité » pris par Veolia.

« Nous ne laisserons pas faire Veolia dans son entreprise de destruction », a déclaré de son côté l’intersyndicale de Suez (CGT, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC) dénonçant une « OPA hostile contre Suez et ses salariés », synonyme de « déclaration de guerre sans retour ».

Dans un marché mondial de plus en plus soutenu et concurrentiel, Veolia veut créer un « super champion français » du secteur, un « projet dans l’intérêt de la nation », selon son PDG Antoine Frérot. Le groupe a abattu ses cartes fin août, alors qu’un mois plus tôt son actionnaire Engie s’était dit « ouvert » à la cession de ses 29,9% dans Suez.

Mais depuis des mois, sa cible crie au « démantèlement », invoquant son propre potentiel, son plan stratégique, ses cessions pour lui permettre d’acquérir des activités de pointe. Pour le directeur général de Suez, Bertrand Camus, cette OPA serait « une alchimie à l’envers, pour transformer l’or en plomb ».

De leur côté des élus ont exprimé de fortes craintes quant aux conséquences du projet, sur le prix de l’eau, le maintien de la concurrence, l’investissement, l’emploi.

Porte refermée

Mi-janvier, Suez avait contre-attaqué en annonçant une offre des fonds français Ardian et américain GIP, pour parvenir à une « solution amicale » avec Veolia: mais celui-ci a immédiatement envoyé une fin de non recevoir.

Toutefois, le dialogue semblait avoir repris dernièrement: les deux groupes devaient commencer à se parler « très, très prochainement », avait affirmé Philippe Varin, le président du conseil d’administration de Suez, mercredi dernier. Et la veille le ministre de l’Economie Bruno Le Maire estimait qu’une solution amiable était « à portée de main ».

Vendredi, Antoine Frérot et Bertrand Camus se sont même rencontrés, d’après une source proche du dossier. 

Mais la porte s’est brutalement refermée. 

« Suez a multiplié au cours des quatre derniers mois les actions destinées à faire obstruction à la proposition d’offre de Veolia », s’est justifié ce dernier dimanche soir. Ces actions « ont trouvé leur aboutissement dans les déclarations de Suez, Ardian et GIP du 17 janvier faisant état d’une offre alternative de ces derniers et la décision du conseil d’administration de Suez » de soutenir cette offre.

Fustigeant des « manoeuvres et déclarations ambiguës de Suez, Ardian et GIP », Veolia a donc décidé de « déposer une offre formelle, pour pouvoir rentrer en discussion » avec sa cible.

De son côté le conseil d’administration de Suez a désormais « un mois pour émettre une recommandation sur cette offre », dont le dépôt formel permet de lancer la consultation des instances représentatives du personnel et d’espérer boucler « les négociations permettant la création d’un nouveau Suez », a déclaré un porte-parole de Veolia.

Début février, le tribunal de Nanterre avait remis Veolia sur la route du rachat de Suez en reconnaissant qu’il n’avait pas à consulter « à ce stade » les instances représentatives de son concurrent pour le racheter.

Et le géant de l’eau et des déchets avait prévenu, quelques jours auparavant, qu’il s’opposerait à toute cession d’actifs qu’il juge stratégiques de la part de Suez.

Passé son soutien initial au projet de rachat par Veolia, l’État a semblé prendre ses distances ces dernières semaines et appelait plutôt au dialogue. 

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Économie

EDF : Record de bénéfice net à 7 milliards d’euros, une hausse de 21% au premier semestre

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EDF : Record de bénéfice net à 7 milliards d'euros, une hausse de 21% au premier semestre

EDF a amélioré son bénéfice net de 21% à 7 milliards d’euros au premier semestre, fort du redressement de la production nucléaire et hydraulique, mais s’attend à ce que la baisse des prix de l’électricité sur les marchés pèse sur ses résultats à la fin de l’année.

EDF a enregistré une hausse record de 21% de son bénéfice net, atteignant 7 milliards d’euros au premier semestre. Cette performance est attribuée à l’augmentation de la production nucléaire et hydraulique, signe des efforts importants des équipes d’EDF pour restaurer une production électrique élevée, selon le PDG Luc Rémont.

En France, la production nucléaire a progressé de 19,4 térawattheures (TWh) pour atteindre 177,4 TWh. EDF prévoit que la production nucléaire en 2024 atteindra le haut de la fourchette estimée de 315-345 TWh, et confirme les prévisions pour 2025 et 2026 à 335-365 TWh.

Le groupe a surmonté une année difficile en 2022, marquée par des problèmes de corrosion dans ses centrales et une baisse de production nucléaire, clôturant 2023 avec un bénéfice net de 10 milliards d’euros. En 2022, EDF avait été contraint de vendre de l’électricité à prix réduit à ses concurrents, ce qui l’avait empêché de profiter de la hausse des prix. Cette restriction n’a pas été reconduite en 2023, permettant à EDF de tirer parti des prix élevés de l’électricité.

Cependant, la tendance s’inverse avec une baisse rapide des prix sur les marchés, ce qui devrait affecter négativement la rentabilité d’EDF au second semestre 2024. Le groupe anticipe un recul significatif de l’Ebitda par rapport à l’année précédente, en raison de cette baisse des prix. Luc Rémont a souligné la nécessité pour EDF d’anticiper cette baisse en mettant en œuvre des mesures de transformation et de performance économique pour maintenir une capacité de financement suffisante pour les investissements dans la transition énergétique.

EDF, toujours lourdement endetté à hauteur de 54,2 milliards d’euros, doit gérer des défis industriels et financiers majeurs, nécessitant environ 25 milliards d’euros d’investissements annuels. En plus de la gestion de son parc vieillissant, EDF doit financer la construction de nouveaux réacteurs, l’essor de sa production éolienne et solaire, et a récemment inscrit une provision de 3,3 milliards d’euros pour l’entreposage des combustibles usés.

Le groupe met actuellement la dernière touche aux opérations de démarrage de son réacteur de nouvelle génération EPR à Flamanville, avec une première réaction nucléaire imminente et une connexion au réseau prévue quelques semaines après. EDF mise sur son plan « Ambitions 2035 » pour accompagner les clients dans la réduction de leur empreinte carbone, produire plus d’électricité décarbonée, développer les réseaux et accélérer sur les solutions de flexibilité pour répondre aux besoins du système électrique.

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Économie : la France a perdu environ 2.000 distributeurs de billets l’an dernier

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Économie : la France a perdu environ 2.000 distributeurs de billets l'an dernier

Le nombre de distributeurs automatiques de billets (DAB) en France a chuté de manière significative, passant de 46.249 fin 2022 à 44.123 à la fin de l’année dernière, selon un rapport publié mercredi par la Banque de France. Cette diminution de plus de 2.000 DAB, soit 4,6 % du parc, est la plus marquée observée ces dernières années.

Depuis fin 2018, la France a vu disparaître plus de 8.500 distributeurs automatiques de billets. Malgré cette tendance à la baisse, la Banque de France, en collaboration avec le ministère de l’Économie, a affirmé que l’accessibilité aux espèces reste à un niveau satisfaisant en métropole. La diminution totale des points d’accès aux espèces, qui incluent également les services chez les commerçants, a été de 2,3 % en un an, passant à 71.541 en fin d’année dernière.

Cependant, les services de distribution d’espèces chez les commerçants, bien que complémentaires, ne remplacent pas entièrement les DAB traditionnels. Par exemple, les relais CA du Crédit Agricole limitent les retraits à 100 euros et ne sont accessibles qu’aux clients du réseau et pendant les heures d’ouverture des commerces, contrairement aux DAB disponibles 24 heures sur 24.

Cette diminution des DAB affecte particulièrement les communes françaises, où plus de la moitié ne disposent ni d’un DAB ni d’un autre point d’accès aux espèces. La tendance à la baisse devrait se poursuivre avec l’initiative « Cash Services », un programme de mutualisation des automates lancé par Société Générale, BNP Paribas et Crédit Mutuel Alliance Fédérale. Ce programme, actuellement en phase de test avec un premier DAB installé au parc des expositions de Mulhouse, vise à réduire le nombre de sites de distribution d’espèces à 7.000 d’ici 2026, soit une diminution de 30 % par rapport aux 10.000 sites actuels.

En revanche, le nombre de DAB installés par des opérateurs externes comme Euronet, Loomis et Brink’s a augmenté de 19 % l’année dernière, passant de 571 à 679. Cette augmentation contraste avec la tendance générale de réduction du nombre de distributeurs, montrant une diversification des fournisseurs de ce service essentiel.

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Économie

Consommation : le prix des fruits et légumes en baisse par rapport à 2023

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Consommation : le prix des fruits et légumes en baisse par rapport à 2023

Après une forte augmentation l’année dernière, le prix des fruits et légumes a baissé en 2024. Mais cette diminution sur un an ne compense pas la flambée des prix observée entre 2021 et 2023.

Le prix des fruits et légumes, qui avait flambé de 25 % entre 2021 et 2023, a globalement reculé en 2024 par rapport à l’année précédente, a annoncé lundi 22 juillet l’association de défense des consommateurs Familles rurales. 118 relevés de prix ont été effectués du 7 au 22 juin dans les rayons des hypermarchés, supermarchés, discounters et magasins spécialisés bio de 42 départements français.

Globalement, les prix moyens des fruits et légumes conventionnels ont reculé respectivement de 5 % et 9 %, et celui des légumes issus de l’agriculture biologique a perdu 3 %. Parmi les baisses les plus significatives : les citrons jaunes sont 19 % moins chers qu’en juin 2023, la carotte conventionnelle est en recul de 14 %, et les tomates grappe connaissent une baisse de 31 %.

Il existe des contre-exemples comme le concombre, l’abricot ou encore la laitue. Les fruits « bio » sont eux 2 % plus chers que l’année précédente. Mais cette dernière moyenne est « faussée » par la forte augmentation du prix des cerises, 22 % plus onéreuses qu’un an plus tôt. « En la retirant, le prix moyen des fruits bio baisse de 4 % », observe Familles rurales.

Par ailleurs, les baisses sur un an ne compensent pas les flambées des années précédentes. Et la tendance sur le long terme est préoccupante aux yeux de l’association : sur dix ans, « le prix des fruits a augmenté de près de 50 % et celui des légumes de plus de 67 %. » Selon les calculs de l’association, manger au minimum 400 grammes de fruits et légumes par jour et par personne, conformément aux recommandations de santé publique, coûte en France chaque mois entre 66 euros et 241 euros en mangeant « tout bio ».

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