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Un pont d’espoir : comment le pape François a redonné foi aux survivants de Haiyan

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Dix ans après sa visite historique, les Philippins se souviennent avec émotion de la compassion du souverain pontife envers les victimes du typhon meurtrier.

La scène reste gravée dans les mémoires : janvier 2015, sous des rafales de vent, le pape François serre les mains des survivants de Tacloban, ville philippine dévastée quatorze mois plus tôt par le typhon Haiyan. À l’annonce de sa disparition, ces images ressurgissent avec une intensité particulière pour ceux qui avaient croisé son regard.

Malgré une nouvelle tempête menaçante, l’homme d’Église, alors âgé de 78 ans, avait tenu à honorer sa promesse de se rendre sur place. « Il aurait pu reporter son voyage, mais il a choisi d’être là, au milieu de notre détresse », confie un habitant, évoquant l’onde de réconfort provoquée par cette présence inattendue. Le typhon, l’un des plus violents jamais enregistrés, avait emporté plus de 7 000 vies, laissant derrière lui un paysage de désolation et des communautés entières en proie au doute.

Parmi les visages marqués par le drame, celui de Jenita Aguilar incarne cette quête de réconfort. Son fils de sept ans, arraché des bras d’un proie par les flots déchaînés, n’a jamais été retrouvé. « Je me demandais si Dieu nous punissait », murmure-t-elle, serrant entre ses doigts le chapelet offert par le pape ce jour-là. Lorsque sa main avait effleuré celle du souverain pontife, elle y avait vu un signe : « Comme si l’amour divin me tendait une perche. »

À l’aéroport transformé en lieu de recueillement, des dizaines de milliers de personnes, trempées mais déterminées, avaient bravé les éléments pour participer à la messe. Gina Henoso, survivante comme tant d’autres, revoit encore le poncho jaune qu’elle portait ce jour-là. « Sa simple présence nous rappelait que la vie continuait », explique-t-elle, évoquant les nuits hantées par le souvenir des vagues monstrueuses.

Pour le clergé local, cette visite a joué un rôle crucial. « Beaucoup oscillaient entre colère et résignation », souligne un prêtre. Les paroles simples du pape – « Je ne sais pas répondre à vos pourquoi, mais je suis là » – avaient alors fait office de baume sur les plaies d’une population meurtrie. Aujourd’hui, son héritage se mesure à ces instants de grâce où, sous la pluie, un homme en blanc a su incarner l’espérance malgré l’incompréhensible.

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