Les présidents américain et russe ont convenu d’une pause limitée aux infrastructures énergétiques, mais les combats se poursuivent sur le terrain.
Donald Trump et Vladimir Poutine ont annoncé mardi une trêve partielle dans le conflit ukrainien, centrée sur la protection des infrastructures énergétiques. Cette décision, qualifiée de « détaillée et franche » par le Kremlin, ne marque cependant pas une avancée significative vers un cessez-le-feu global. Les deux dirigeants ont convenu de lancer immédiatement des négociations au Moyen-Orient pour explorer une éventuelle pause graduelle dans les hostilités, selon des sources américaines.
Sur le terrain, les combats n’ont pas cessé. Peu après l’annonce de cette trêve limitée, des explosions ont retenti à Kiev, tandis que la Russie a affirmé avoir repoussé des incursions ukrainiennes dans la région de Belgorod. Moscou a accepté de suspendre pendant 30 jours les frappes sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes, une mesure saluée par Donald Trump sur son réseau Truth Social. Ce dernier a également évoqué la nécessité de parvenir à un cessez-le-feu total et, à terme, à la fin de cette « guerre vraiment horrible ».
Le Kremlin a indiqué que Vladimir Poutine était disposé à examiner des solutions globales et durables, tout en posant des conditions strictes. Le président russe exige notamment la fin du réarmement de l’Ukraine et l’arrêt de l’aide militaire occidentale à Kiev. En parallèle, un échange de 175 prisonniers de guerre entre la Russie et l’Ukraine est prévu mercredi.
Du côté occidental, les réactions ont été mitigées. Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont réaffirmé leur soutien à l’Ukraine, insistant sur la nécessité d’une paix juste et durable. La Maison Blanche a quant à elle évoqué des négociations techniques pour un cessez-le-feu maritime en mer Noire, tout en vantant les avantages d’un rapprochement économique entre les États-Unis et la Russie.
Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a opéré un virage spectaculaire dans les relations avec Moscou, rompant avec la ligne dure de son prédécesseur Joe Biden. Cette nouvelle approche a toutefois suscité des tensions, notamment après que Trump a publiquement critiqué Volodymyr Zelensky et suspendu temporairement l’aide militaire à Kiev. Les discussions actuelles n’abordent pas la question des redécoupages territoriaux, un sujet sensible alors que la Russie revendique cinq régions ukrainiennes, dont la Crimée.
Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d’un cessez-le-feu « mesurable et vérifiable », impliquant directement les Ukrainiens dans les négociations. Olaf Scholz a quant à lui estimé que la trêve sur les infrastructures énergétiques pouvait constituer un premier pas, mais que l’objectif ultime devait rester une paix durable. L’Ukraine, sous pression américaine, a déjà accepté l’idée d’un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours, mais les défis restent immenses pour parvenir à une résolution définitive du conflit.