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TotalEnergies face à la justice : un procès historique pour écoblanchiment

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Le géant pétrolier comparaît pour des accusations de communication trompeuse sur ses engagements climatiques. Verdict attendu en octobre.

Le tribunal judiciaire de Paris a examiné jeudi une plainte inédite contre TotalEnergies, accusé par plusieurs ONG de promouvoir une image écologique mensongère. Les associations Greenpeace France, Les Amis de la Terre et Notre Affaire à Tous reprochent au groupe d’avoir induit le public en erreur en se présentant comme un acteur clé de la transition énergétique, alors que ses activités restent majoritairement tournées vers les énergies fossiles.

L’audience a porté sur une quarantaine de messages diffusés à partir de 2021, notamment après le changement de nom de Total en TotalEnergies et l’adoption d’un nouveau logo aux couleurs vives. Ces communications affirmaient que l’entreprise visait la neutralité carbone d’ici 2050 et contribuait à « préserver la planète ». Pour les plaignants, ces déclarations masquent une réalité bien différente : l’expansion continue des projets pétroliers et gaziers, incompatible avec les objectifs climatiques internationaux.

Les avocats des ONG ont souligné que cette stratégie, loin d’accélérer la transition, la freine en maintenant une dépendance aux hydrocarbures. Ils citent des rapports de l’ONU et de l’Agence internationale de l’énergie pour étayer leur argumentation. En face, la défense de TotalEnergies a argué que ces messages relevaient d’une communication institutionnelle, destinée aux investisseurs et aux parties prenantes, et non d’une publicité directe pour ses produits.

L’enjeu dépasse le simple cas de TotalEnergies : ce procès pourrait établir une jurisprudence sur les limites de la communication environnementale des entreprises. En Europe, plusieurs décisions ont déjà sanctionné des allégations jugées abusives, comme dans les affaires KLM ou Lufthansa. Mais d’autres jugements, notamment en Suède et en Espagne, ont donné raison à des groupes énergétiques sur des questions similaires.

Le tribunal rendra sa décision le 23 octobre. Quelle que soit l’issue, cette affaire marque un tournant dans la lutte contre l’écoblanchiment, alors que l’Union européenne commence à encadrer plus strictement les allégations écologiques des entreprises.

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