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Sète – la ville se réveille sous le choc, mais libre

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Sète la ville se réveille sous le choc, mais libre

La condamnation définitive de François Commeinhes met un terme brutal à plus de vingt ans de règne à Sète. Mais derrière la chute d’un homme, c’est un système tout entier qui vacille — sans pour autant disparaître. La ville se réveille, sonnée, mais lucide.

Le 30 avril 2025 restera une date charnière dans l’histoire politique de Sète. Un choc, une chute, mais aussi un souffle. En quelques heures, François Commeinhes a vu son long règne s’interrompre, non pas par le verdict des urnes, mais par celui, implacable, de la justice. La Cour de cassation a confirmé sa condamnation pénale, sa peine d’inéligibilité, et scellé la fin d’un cycle. Un cycle de vingt-trois ans de pouvoir, de réseaux, de fidélités. Et, disons-le, d’aveuglements.

Ceux qui, depuis des années, alertaient sur les dangers d’un pouvoir confisqué ne se réjouissent pas. Ils rappellent simplement une évidence trop souvent reléguée, la démocratie n’est jamais acquise. Elle demande de la vigilance, de la mémoire, du courage. Anticor, cette association qui lutte contre la corruption politique, avait pourtant tracé la ligne, deux mandats, pas plus. Au-delà, le risque d’usure, de dérive, de confusion entre intérêt général et intérêts privés devient trop grand. À Sète, on l’a vu, quatre mandats, c’était déjà deux de trop.

La justice a tranché. Une page se tourne. Mais le livre, lui, reste ouvert. Car le système, ce maillage d’intérêts croisés, d’opacité banalisée et d’habitudes installées, ne s’effondre pas d’un coup. Il vacille, mais il tient encore. Il survivra, sans doute, quelques mois de plus. Il s’adapte. Il flotte. Il attend.

Car dans l’ombre du départ, les figures demeurent. Pas seulement les derniers cercles du maire, mais aussi cette galerie d’élus hors-sol, déconnectés, parfois muets, parfois embarrassés, mais toujours là. Égarés, ils avancent sans ligne, sans cap, sans légitimité retrouvée. La machine tourne encore, mais sans moteur.

On pense à Corinne Paraire-Azaïs, adjointe à l’Éducation, qui a récemment publié une image stigmatisante et raciste visant la communauté algérienne. Une ignominie numérique, où se mêlaient clichés nauséabonds, slogans xénophobes et références à des chants haineux. Malgré des excuses tardives, l’émoi ne retombe pas. Plusieurs élus, même au sein de la majorité, dénoncent un glissement grave. La justice est saisie. Le malaise, lui, est installé.

Et que dire de Vincent Sabatier, adjoint à l’urbanisme et fidèle parmi les fidèles, devenu en quelques secondes la risée des réseaux sociaux. Dans une séquence lunaire sur M6, censée défendre la gestion du parking Aristide Briand, l’élu s’est noyé dans une réponse improvisée, révélant l’ampleur du désarroi : « Vous savez, vous, combien ça coûte avant que ce soit terminé ? » Un naufrage télévisuel qui, au-delà de la moquerie, incarne une municipalité à bout de souffle, incapable de justifier ses propres choix.

Sète se réveille donc, groggy, mais lucide. La sidération laisse place à un soulagement contenu. Le départ de François Commeinhes ouvre un champ des possibles, un espace à réinvestir politiquement. Mais attention aux mirages, il ne suffit pas de remplacer un homme pour faire tomber un système. Le clientélisme, l’entre-soi, le copinage ne démissionnent pas aussi facilement. Ils résistent, s’accrochent, mutent, et parfois même, se présentent aux prochaines élections.

C’est maintenant que commence le vrai combat. Celui pour une gouvernance transparente, pour une démocratie municipale ouverte, pluraliste, et surtout responsable. Il ne s’agit pas d’accabler un homme dont le parcours, quoi qu’on en pense, aura marqué son époque. Il s’agit d’empêcher qu’un tel système puisse se reconstituer demain, sous d’autres noms, avec les mêmes pratiques.

La ville est sous le choc, oui. Mais elle est aussi libre. À condition, désormais, de le rester.

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8 Commentaires

1 Commentaire

  1. reilles jean claude

    1 mai 2025 at 13 h 13 min

    sete respire, j’espère que le ou la nouvelle maire seras ouvert au débat, a l’écoute.

    • Max

      5 mai 2025 at 7 h 08 min

      Quel bande de bobo ouvrer les yeux regarder votre villa magnifique Merci François

  2. Bruno

    1 mai 2025 at 14 h 44 min

    Enfin, la justice a fait le job. Maintenant, la population Sétoise doit reconstruire un nouvel avenir pour la ville, avec modestie et honnêteté.

  3. Talion

    1 mai 2025 at 15 h 07 min

    Il était temps qu’il paye pour le
    Système qu’il a mis en place.
    Tout était contrôlé par ses soins en confiant des postes à des personnes qui passaient leur temps à tout lui raconter enfin plutôt à son Dircab qui dirige le « cabinet ». Et en fonction, les décisions étaient prises pour favoriser ou éliminer certains projets. Le plus vicieux était bien Tauler. Une belle ordure qui a même un rond point à son nom lorsque complètement bourré il s’est vautré en rentrant à Marseillan, Commeinhes a maquillé l’accident en substituant les poches de sang afin d’éviter le scandale. Tout Sète le sait. Et lorsque l’on reparlera de ses fidèles, les langues vont se déliées pour contre attaquer !!! Au revoir Président, bien fait pour vous et vive la justice qui un jour où l’autre vous rattrape.

    • Dede

      1 mai 2025 at 15 h 40 min

      Bravo et en plus c’est lui qui a détruit l’America cup en dessous le théâtre de la mer bar restaurant magnifique connu dans toutes la région et au delà en supprimant la concession au associés qui avait créer et développer ce site pour le donner à ces amis qui on fait faillite et détruit ce site avec l’aide justement de la personne que vous citez plus haut qui a toujours naviguer en haut trouble pour sa carrière !

    • Setoï

      2 mai 2025 at 7 h 49 min

      Bonjour à tous. Oui justice a été rendue enfin sur cette affaire. Car il en reste d’autres qui nécessiteraient des éclaircissements et notamment l’affaire sur des déchets permettant à son fils d’alléger son coût sur fonds de deniers publics. De nouveau cela implique une magouille avec nos fonds publics ( Mme Magne a passé sa responsabilité à un autre élu se lavant ainsi les mains). Oui cela nous fait rebondir sur l’affaire du robinet d’eau installé devant le bateau de F. Commeinhes sur un quai qui ne prévoit pas normalement ce type d’aménagement. Son comportement est honteux surtout pour un homme qui est à l’abris du besoin. Écœurant! C’est une honte. Le désastre de cette ville est fait. Quelle confiance pouvons nous encore accorder à son équipe en place? Cela m’écœure d’assister à tant d’hypocrisie de la part de ses sbires qui savent beaucoup de choses sur des malversations et qui se taisent pour continuer à manger dans son assiette. Il faudrait que ses partisans qui restent sachent se poser les vrais questions : devons nous continuer à profiter des deniers publics surtout ceux des Sétois pour enrichir nos propres intérêts ou bien devons nous gérer la municipalité en toute impartialité ? Qui ne dit rien consent ! A vous de jouer à présent soyez libre et stoppez cette malversation qui était instaurée. C’est bien ce que vous devez aux Sétois non ?

  4. Liberta

    1 mai 2025 at 19 h 27 min

    Exactement stop au systeme mafieu …

  5. Bianca

    1 mai 2025 at 22 h 53 min

    Le combat doit continuer pour mettre à terre le système mafieux qu’il a mis en place et consolidé au fil des ans. Des élus certes mais pas que… comme Christophe Clair and Co

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